Méditerranée 2014 : Presqu'île de Giens
Méditerranée 2014, en route pour le Sud...
Depuis 4 ans, nous réalisons un séjour en Méditerranée, après l'Ascension, et jusqu'à la Pentecôte.
Cette année, le groupe est constitué de 10 kayakistes : Yvette, Marie-Jo, Anne-Marie, Armelle, Pierre, Jean-Yves, Jean Drou, Jean Do, Robert et moi-même (Pascal).
Notre destination est la presqu'île de Giens, qu'Armelle et moi-même avions découvert en 2011 (voir article sur ce blog). Nous avons envie de partager avec nos amis de Plouhinec ce que nous avions vécu alors, et l'importance du groupe cette année nécessite la possibilté de pouvoir réaliser un programme varié, et souple, sur la semaine.
En ce samedi 31 mai, après un départ à 8h30 de Quimper, notre première étape nous mène à Saint Chély d'Apcher, en Lozére, au Camping la Croix des Anglais.
La route est longue, 880 kms. Elle nécessite quelques pauses...et quelques étirements !
Nous arrivons au Camping La Croix des Anglais vers 18h30.
Chacun y installe son campement :
Jean-Yves, Jean Drou et Pascal optent pour l'option hamac.
Anne-Marie, Armelle et Pierre choisissent l'option tarp.
Marie-Jo et Yvette font dans la simplicité : à la belle étoile avec sursac.
Jean Drou, dont c'est le premier bivouac, se rend compte qu'il n'a pas pris le bon format pour sa bouteille de gaz.
C'est le début de son parcours initiatique !
Il y a un élément que tout le monde a oublié, c'est la température nocturne, car nous sommes à 1400m d'altitude.
Armelle et Yvette se réfugient rapidement dans le mini-bus.
Pour les autres, restés dehors, l'avis général est d'avoir passé une nuit bien fraîche.
Le nom du camping "La Croix des Anglais", dans ce village de moins de 5000 habitants, nous intrigue un peu.
L'explication, nous l'avons trouvé sur une petite croix en pierre, érigée à la sortie de de la ville, sur la route de Saint-Flour, à quelques centaines de mètres du camping, et désignée comme Croix dite des Anglais. Elle mesure 75 cm de haut, et dans un médaillon creusée au centre des bras est sculpté un agneau pascal. C'est en 1363 qu'une horde de pillards Anglais est anéantie par les habitants de St chely d'Apcher, aidés des bergers, au moyen de barres et fourches, et au cri de "barres en avant".
Le barres en avant, prononcé barra in abon en occitan, est devenu le barraban qui désigne les habitants
La 2ème étape nous conduit de Saint Chély d'Apcher à la presqu'île de Giens, sur un trajet de 470 kms.
Nous faisons une halte au viaduc de Millau.
Le viaduc de Millau, reliant le Causse rouge au plateau du Larzac en franchissant le Tarn, a été mis en service le 16 décembre 2004, après 3 ans de travaux.
Il constitue le plus haut pont routier (et autoroutier) du monde, avec un tablier situé à 270 m au-dessus de la rivière Tarn.
La pile la plus haute du monde est également située sur le viaduc de Millau : 244,96 m de hauteur pour la pile P2. De même, ce viaduc comprend la flèche la plus haute du monde, située au dessus de la pile P2 et culminant à 343 m au-dessus du Tarn.
Le trajet se déroule sans encombre.
Nous avons trouvé un nouveau passe-temps :
chacun étant très motivé par l'esquimautage, l'exercice consiste à passer en apnée à chaque entrée de tunnel, à tenir sa respiration le plus longtemps possible, pour la relâcher à la sortie de celui-ci.
Sous le tunnel de Toulon...personne n'a gagné !!!
Nous arrivons enfin à destination vers 16h00.
Dans le camping qui nous sert de camp de base pour la semaine, nous retrouvons Robert et Mado, qui ont loué un chalet, ainsi que Jean Do.
Nous établissons notre campement, sur un emplacement à 20m de la plage.
Après une balade vers la Tour Fondue, Robert et Mado nous accueillent dans leur nouvelle résidence.
Lundi 2 juin : Le Pradeau - La Madrague - Le Pradeau
Ce lundi matin, nous entamons notre première rando. Nous naviguerons sur la côte ouest de la presqu'île de Giens.
Le temps est superbe, le vent quasi-nul.
Nous partons de la plage du Pradeau.
Avant le départ, Jean Drou, voulant profiter d'une eau plus chaude qu'en Bretagne, nous propose une petite animation nautique, basée sur des esquimautages.
Malheureusement, il en perd son pavillon breton, qui orne si fièrement son "Gwen ha du" (le nom de son kayak)
L'exercice se termine donc en plongée en apnée, grâce à Pierre qui a repéré l'objet du délit dans les profondeurs turquoises !
Nous naviguons vers l'ouest et passons la pointe de Terre Rouge.
Nous arrivons bientôt à Port Auguier.
Nous rentrons dans le port, et là, surprise, le capitaine du port nous interpelle en nous disant que les kayaks n'ont rien à faire dans cet endroit.
Pour nous bretons épris de liberté, cet attitude nous choque. Primo, ce monsieur n'a déjà pas appris à dire bonjour et à parler poliment.
Secundo, il doit ignorer que nous naviguons à bord de "navires", immatriculés aux Affaires Maritimes.
Nous ne cherchons pas querelle, mais, révoltés, passons notre chemin.
Nous longeons la côte vers la pointe Madame.
Les couleurs sont superbes....et les odeurs enchantent nos sens.
Dans certaines criques, des troncs d'arbres sont en suspend d'une paroi rocheuse à l'autre, sûrement une conséquence des dernières tempêtes...nous imaginons y mettre un hamac pour un bivouac original.
Nous croisons un kayakiste solitaire.
Il est intrigué par nos pagaies groenlandaises. Nous échangeons quelques mots, il nous demande d'où nous venons.
Cet homme sympathique (il nous réconcilie avec les locaux !) est en réalité le curé de Niel.
Il profite de son jour de congé pour naviguer.
Un agréable rencontre....
Nous arrivons dans la baie de Niel, et le port du même nom.
Ici, aucune difficulté pour visiter.
Le niel, c'est le « nid » en provençal. Le port du Niel porte bien son nom. C'est à la fois un abri douillet où l'on se sent bien, un endroit difficile d'accès, un lieu digne d'intérêt.
Le Niel, c'est un petit port et une plage miniature protégés des fureurs de la mer par une jetée et entourés de pins, de rochers et de villas.
Il reste six pêcheurs professionnels au Niel. Les bateaux - les « pointus » - couleur sorbet contribuent à eux seuls au paysage de carte postale.
Nous continuons notre navigation le long de roches abruptes, très boisées, et ponctuées de quelques villas bien cachées.
L'endroit est paradisiaque, les couleurs de l'eau nous offrent un tableau magique.
Les schistes aux plissements complexes donnent des pointes déchiquetées aux formes évocatrices.
La pierre noire et l'eau turquoise nous proposent un décor enchanteur.
Nous traversons la Baie du Rabat et passons le cap du même nom.
Nous franchissons le cap d'Escampobariou, puis la pointe des Salis, ou nous découvrons un ancien phare à huile, en ruine.
Auparavant nous avons découvert l'entrée d'une grotte marine, comprenant 3 salles.
L'entrée est étroite et laisse à peine passer un kayak.
Passé la première salle, la lampe frontale est obligatoire.
L'atmosphère y est étrange, les roches sont colorées : vert, jaune, blanc, ocre, marron, rouge, noire...
Armelle et moi sommes un peu déçu. Nous l'avions déjà visité en 2011. L'eau y était plus propre, et les couleurs plus lumineuses, ceci étant peut-être dû à la position du soleil au moment de la visite.
Malheureusement, les quelques bouteilles plastiques et autres déchets à la surface confirment la pollution marine.
Après Escampobariou, nous naviguons vers le nord vers la pointe des Chevaliers.
Nous laissons les îlots de la Ratonnière et l'île Longue à bâbord.
Nous nous arrêtons pour pique-niquer sur la plage de la Madrague, en face de l'île de la Redonne.
Nous y retrouvons notre ami Claude le goéland, qui nous rejoint à chaque escale, espérant obtenir quelque pitance.
Nous reprenons notre route vers l'est, en longeant la Calanque du Four à Chaux et passant la pointe de l'Ermitage.
Nous pagayons dans les petits ports de plaisance de la Madrague, mais là encore, un capitaine de port nous fait comprendre que nous ne sommes pas les bienvenus.
Décidément, nos kayaks sont moins tolérés ici que dans notre Bretagne natale, où nous arrivons plus facilement à être considérés comme des" marins"
Il est temps de faire demi-tour, pour retrouver la plage du Pradeau.
Nous entamons donc le chemin du retour, qui nous permet d'avoir une vue différente sur cette côte.
Robert en profite pour faire un peu de pêche...
Arrivés au Pradeau, nous profitons de la bonne température de l'eau pour faire des exercices d'esquimautages.
Tout le monde est très motivé pour continuer à travailler le rolling groenlandais.
Ainsi se termine cette première journée de rando. Les "petits nouveaux" en ont pris pleins les yeux (et les narines !).
La météo se maintient au beau, vivement demain !
(à suivre...)