BMRA - Croatie 2025 : Dugi Otok, morceau d'Histoire & Bozava
BMRA - Croatie 2025 : Dugi Otok, morceau d'Histoire & Bozava
Mercredi 4 juin 2025
Les photos non signées Pascal J Yanike kayak sont de Jean Drouglazet
Un nouveau jour se lève, et, ce matin, tout est très calme.
L'analyse météo des jours à venir montre que, plus nous allons vers le sud, plus les épisodes de vent fort sont importants.
Aujourd'hui, la météo prévoit un vent de sud-est de force 3 à 4 le matin, forcissant 4 à 5 l'après-midi.
Nous décidons de naviguer à la journée, et de revenir au camping.
Nous embarquons vers 8h00, dans un cadre magnifique.
Nous naviguons jusqu'à la pointe nord de Dugi Otok, et passons au sud de l'île Brscak.
Nous mettons cap au sud en longeant la côte de Dugi Otok.
A bâbord, l'île de Zverinac.
Nous croisons un yacht au mouillage, c'est le Scorpios.
Ce voilier de luxe de 52 mètres, lancé en 2023, peut accueillir jusqu'à 12 invités dans dix cabines, avec un équipage de 10 personnes à bord.
Il peut être affréter a un prix de location hebdomadaire à partir de 115 000 € et un prix d'affrètement quotidien estimé de 19 200 €.
Bon, on préfère nos kayaks de mer !
Nous remarquons une structure de béton couverte de graffitis et surmontée d’arbres verdoyants.
C'est un ancien tunnel militaire pour abriter des navires, vestige de l'époque de la Yougoslavie.
Il a été construit par l’armée populaire yougoslave (JNA) pendant la guerre froide, probablement dans les années 1970 ou 1980.
Il servait de refuge pour les patrouilleurs et petits navires de guerre, leur permettant de se cacher en cas d’attaque aérienne ou maritime. En étant dissimulés dans la roche, ces navires étaient à l’abri des radars et des bombardements.
Même en cas de conflit, les navires pouvaient rester prêts à intervenir rapidement. Le tunnel offrait un accès direct à la mer, permettant des sorties discrètes et rapides.
Proche de routes maritimes importantes, le tunnel permettait de surveiller et de contrôler une partie de l’Adriatique sans être exposé.
L’entrée du tunnel est étroite et bien camouflée, ce qui rendait sa détection difficile. Cela renforçait la sécurité des équipements et du personnel militaire.
Ce type d’infrastructure faisait partie d’un réseau plus vaste de tunnels et de bases secrètes le long de la côte croate, tous conçus pour renforcer la défense maritime de la Yougoslavie.
Après cette visite surprenante qui nous a rappelé ce morceau d'Histoire, nous poursuivons notre navigation côtière, le long des roches, de la végétation dense et des murs de pierres sèches.
Après une balise verte située sur une pointe devant la petite église de Nedelja, nous voici devant un complexe hôtelier.
Nous arrivons à Bozava, petit village côtier dont le port est protégé par une digue.
Nous débarquons sur une cale au fond de la marina.
Nous faisons une pause à la terrasse d'un café, et apprécions l'ambiance paisible et méditerranéenne de l'endroit.
Avant de repartir, Jean nous prépare un "scénario".
Nous sortons du port, logeant des structures de béton sur la côte.
Le vent a bien forci. nous l'avons de face.
Nous continuons vers le sud, cherchant l'abri de chaque pointe.
Nous trouvons refuge dans une petite crique abritée, afin de pique-niquer.
Nous y trouvons l'ombre, et le chant des oiseaux, dont un rossignol.
Nous repartons vers le sud, et repérons un nouveau tunnel militaire, similaire au précédent.
Celui-ci fut creusé pour le plus long navire de la marine de l'époque, long de 125 m.
Nous naviguons jusqu'à un petit port, abrité au fond d'une baie, au nord du village de Dragove.
C'est le moment de faire demi-tour. Jusqu'à la pointe nord de Dugi Otok, le vent, qui atteint force 5 en rafales, va nous pousser
Après avoir passer la pointe nord, nous retrouvons un vent de face de force 4 à 5 sur environ 2,5 milles nautiques.
Dernier effort pour revenir au camping.
Nous avons parcouru 16,35 milles nautiques.
Après un bain, le rinçage du matériel et une bonne douche, nous nous retrouvons au bar du camping.
Une fois de plus, nous avons vécu une superbe journée.
La découverte des tunnels militaires, et la possibilité d'y rentrer, restera un moment marquant.
Le village de Bazava avait beaucoup de charme et a constitué une pause appréciée dans cette navigation par vent de face.
Vive le kayak !
A suivre ...