Méditerranée 2013 : Camargue, Etangs de Bages et de Sigean
Rando kayak Côte Bleue - Frioul - Etang de Berre - Etang de Bages et Sigean
11 au 19 mai 2013
Vendredi 17 mai :
La météo annonce des orages aujourd'hui et un déluge sur Marseille et sa région le samedi 18 mai.
Nous décidons donc d'avancer notre départ et de quitter le camping "Pascalounet" ce vendredi car nous sommes encore sous le soleil.
Le plan pour la journée est de rouler vers la Camargue et de naviguer sur le Petit Rhône, entre Les-Saintes-Maries-de-la-Mer et Silvéreal.
Après un voyage sous une pluie battante, nous arrivons à l'embouchure du Petit Rhône.
Après les pluies des derniers mois, le courant est assez fort et le fleuve charrie des troncs d'arbres.
Nous estimons que la navigation peut présenter des risques, d'autant que certains d'entre nous n'ont pas d'expérience en rivière.
Nous parcourons les rues des Saintes-Maries-de-la-Mer, qui s'anime à la veille d'un grand rassemblement gitan.
Sortis de la ville, nous parcourons la plus grande zone humide de France, à la découverte des chevaux, des flamands roses et des taureaux.
L'origine du taureau de race Camargue, ou "Raço di Bioù" a toujours été controversée.
Mais qu'il soit originaire d'Europe centrale ou qu'il appartienne à la race des taureaux asiatiques, l'origine de cet animal spécifique remonte à la plus haute Antiquité.
L'environnement, les conditions de vie et le climat camarguais l'ont rendu rustique et résistant.
Le taureau Camargue est aujourd'hui essentiellement élevé pour la course camarguaise.
Son caractère sauvage et entier, son comportement agressif inné et sa morphologie musculeuse sont des atouts dans le jeu de l'arène.
La production de viande, qui bénéficie d'un label A.O.C, constitue une valorisation complémentaire des élevages.
Elevé en troupeaux, appelés localement manades, sur les vastes plaines alluviales du delta du Rhône et de ses environs, le taureau Camargue, animal sauvage et mythique au pelage généralement noir et aux longues cornes fines en forme de lyre ou gobelet, vit en semi-liberté.
Il faut toute la dextérité des gardians et de leurs fidèles compagnons les chevaux Camargue pour les approcher.
Ce mode d'élevage extensif contribue largement à la conservation des écosystèmes et de la biodiversité tout en participant au maintien de la qualité paysagère de la Camargue.
En 2010, on évaluait le cheptel de la "Raço di Bioù" à environ 20 000 têtes de bétail réparties sur quelques 130 manades.
Toutefois, de part le faible effectif de reproducteurs existants, la race est classée menacée.
Très inspirés, Jean, Yvette et Jean-Yves nous miment une corrida.
Après cet intermède camarguais, nous reprenons la route en direction des étangs de Bages-Sigean, dans la Parc naturel régional de la Narbonnaise.
Ce parc fut créé en 2003 sur 21 communes du département de l'Aude, en région Languedoc-Roussillon.
Nous arrivons dans le petit village de Peyriac de Mer.
La viticulture, la pêche et l’exploitation du sel ont profondément marqué et façonné ce village qui fait partie aujourd’hui des plus beaux sites du Languedoc-Roussillon.
Blotti dans une anse face aux anciennes salines et à l’étang du Doul, Peyriac de Mer possède une identité propre, à nulle autre pareille.
Nous nous installons dans le "camping" près du stade. Le seul service visible est ... un robinet d'eau froide, adossé à l'un des murs du vestiaire.
Un visite à la mairie nous confirme que nous pouvons nous installer là pour la nuit, gratuitement et sans crainte d'être dérangé.
Le seul dérangement, outre les moustiques, sera en réalité de fortes pluies d'orage qui laisseront certaines tentes dans une "baignoire" au petit matin.
En soirée, une randonnée vers le Pech du Mour, nous fait découvrir les environs.
Serti au milieu des collines, le Doul a la particularité d'être le plus profond des étangs de la Narbonnaise (environ 3 m), et le plus salé, avec près de deux fois la concentration de l'eau de mer (70g de sel par litre d'eau).
Ces caractéristiques lui confèrent, de façon naturelle, des couleurs originales.
Par fort vent du Nord, les plagettes sont recouvertes par une grande quantité d'écume blanche (émulsion d'air et d'eau saturée de sel).
Lors de cette randonnée, Jean nous montre comment s'orienter sans boussole, à l'aide d'une montre à aiguille :
- déterminer l'heure solaire : par exemple, en France, l'heure solaire est de 2 heures en retard l'été (avril à octobre) et de 1 heure en retard l'hiver (novembre à mars).
Exemples à l'heure d'été : quand il est 18h30, il est 16h30 solaires quand il est 11h, il est 9h solaires
Exemples à l'heure d'hiver : quand il est 18h, il est 17h solaires quand il est 11h, il est 10h solaires
1. Poser sa montre à plat horizontalement. Placer sa montre de telle sorte que l'heure solaire pointe vers la direction du soleil. Si la petite aiguille indiquait l'heure solaire, elle serait tournée vers le soleil.
2. Prendre la bissectrice de cet angle. La bissectrice de l'angle (à l'intérieur de l'angle) indique le sud. Cela est vrai entre 6h et 18h solaires (entre 8h et 20h l'été en France). Autrement, c'est l'extérieur de l'angle qui indique le sud.
Exemple d'orientation sans boussole
Exemple en été : 17 heures, c'est-à-dire 15h solaires
Cette méthode de la bissectrice pour s'orienter sans boussole repose sur 2 points :
- à midi solaire, le soleil est au sud - le soleil parcourt les 360° (un tour d'horizon) en 24h alors que la petite aiguille a le temps de faire 2 tours (2 x 12h) sur le cadran de la montre. Le soleil "tourne" deux fois moins vite que la petite aiguille ou l'heure solaire.
Samedi 18 mai :
Nous avons prévu une navigation à partir de Peyriac de Mer.
L'étang constitue en effet un site idéal : il compense son peu de profondeur (2m50 maximum) par sa longueur (près de 15 km du Nord au Sud) et par la beauté de son cadre.
Ce samedi, la météo annonce beaucoup de vent, force 5 à 7.
Le départ de Peyriac de Mer nous impose de naviguer contre le vent, nous décidons donc de contourner l'étang vers le sud pour partir de Port Mahon, à proximité du Cercle Nautique des Corbières.
Nous sommes très bien accueillis par le responsable du centre, qui nous propose, étant donné la météo, de rester en contact VHF pendant notre navigation.
Nous partons donc du Cercle Nautique pour traverser vers l'île de l'Aute, nous contournons celle-ci pour nous mettre à l'abri du vent et pour pique-niquer, puis nous revenons vers notre point de départ en faisant un bac, tout ceci dans un vent de force 7 !
Pendant la traversée vers l'île de l'Aute, je mets en place une voile à l'avant de mon kayak.
Me voilà donc parti dans des surfs vertigineux ! La sensation de glisse est extrême....cela va si vite que j'ai parfois du mal à contrôler face aux pieux plantés dans l'eau !
Après le pique-nique, nous longeons l'île par la côte nord.
Avant la dernière traversée et le dernier bac, arrêt et réflexion sur le cap à prendre pour rejoindre le Cercle Nautique des Corbières.
Voilà donc notre dernière rando "Méditerranée 2013" qui s'achève.
Nous rangeons notre matériel et prenons un verre avec Jean-Luc, Responsable du Cercle Nautique, qui nous a si bien accueillis.
L'orage menace, nous prenons la route vers 18h00.
Nous roulons toute la nuit et rentrons en Bretagne au petit matin.
Nous avons vécu une semaine fantastique, dans une belle ambiance, et nous avons découvert de superbes paysages lors de belles navigations.
Tout ceci nous donne bien sûr envie de revenir l'année prochaine, pour explorer d'autres rivages à l'aide de cet extraordinaire bateau qu'est le kayak de mer.
Budget :
Le coût de l'aventure s'élève, pour la semaine du 11 au 19 mai, à 242 euros par personne, tout compris, se décomposant comme suit :