Corsica 2021, la beauté, essentielle, de la nature - Chapitre 2 : les Agriates, de Saint-Florent aux Paillers de Ghignu
Corsica 2021, la beauté, essentielle, de la nature - Chapitre 2 : les Agriates, de Saint-Florent aux Paillers de Ghignu
Samedi 29 mai 2021
Les photos non signées Pascal J - Yanike Kayak sont de Jean Drouglazet.
Pour les deux jours à venir, nous décidons de naviguer dans les Agriates.
Nous partons de la plage de la Roya, à Saint-Florent, en face de notre camping.
Le temps est idéal : mer belle, soleil et peu de vent.
Le début du parcours reprend la trace de la randonnée d'hier (voir article précédent).
Nous allons directement à la Punta Mortella, que nous atteignons en une heure, après avoir parcouru 3 milles nautiques.
Nous repassons donc devant le phare de Fornali et la tour génoise de Mortella.
Après la Punta Cavallata ...
... nous sommes en vue de la plage du Petit Loto.
Quelques vaches sauvages se prélassent au soleil.
Celles-ci, à l'état sauvage, seraient environ 15000 sur l'île, et peuvent potentiellement présenter un danger.
Des touristes se sont déjà fait encornés.
La plage suivante est celle du Loto.
Cette plage s’étend dans une petite baie sur 400 mètres de sable fin blanc avec en bordure un magnifique maquis.
Elle est totalement sauvage. Pas d’hôtel, pas de plage privée, pas de restaurant, même pas une paillotte !
La plage du Loto est difficilement accessible à pied (uniquement par le sentier du littoral – environ 4h45).
Depuis le port de Saint Florent, des navettes maritimes assurent la liaison en 30 minutes (de juin à septembre).
Naviguer sur cette eau turquoise est un vrai régal.
Nous passons la Punta di Ravijola, puis la Punta di Curza, longeant un paysage aride de maquis et de granites taillés par l'air marin, qui s'adoucit à l'approche du rivage par la couleur crème des plages et le vert plus tendre des marais.
Nous arrivons devant une vaste étendue de sable blanc, ombragée par les pins d'Alep, nous sommes devant la plage de Saleccia.
Nous longeons la côte sur un peu plus d'un mille ...
... et nous nous arrêtons dans une petite crique pour pique-niquer, après la Cala di Fecciajo.
Nous admirons le caractère sauvage de cette terre.
Nous échangeons avec deux randonneuses de la Rochelle, venues en Corse gérer un groupe de danseurs, et qui profitent de trois jours de liberté.
La chaleur est écrasante, nous installons un tarp pour manger à l'ombre.
Après le repas ... petite sieste :
Dans ce maquis, nous observons de nombreux lézards.
Nous repartons et passons la pointe Mignola.
A l’échelle nationale, les Agriates constitue le plus grand site acquis par le Conservatoire du Littoral.
Ici, ces espaces représentent la plupart des 37 km de rivage.
Ces terres, autrefois grenier de la Corse, sont aujourd’hui désertées. On y trouve presque aucun signe d’habitat ou d’agriculture.
Nous arrivons devant la plage de la Trave.
Nous admirons ces paysages sauvages, bruts, et surprenants ...
Nous voici devant la plage de Ghignu.
Nous débarquons ...
... nous traversons la petite lagune et nous grimpons sur le sentier.
Nous arrivons devant les paillers de Ghignu.
Vestiges et témoins d’une tradition agro-pastorale, les Pagliaghji, ou paillers, tiennent leur nom de leur vocation d'origine destinée à abriter la paille, et le berger lui-même si les conditions climatiques l’exigeaient. Petites constructions de pierres sèches, on les trouve disséminées dans les plaines et les vallées agricoles, sur les chemins de transhumance des troupeaux.
Si la construction est plus importante on parle de « bergerie ».
Les pailliers sont depuis quelques temps restaurés pour sauvegarder une empreinte de l'histoire et des traditions de la Corse.
Cela reste des lieux très simples mais plein de charme et d'âme.
Ces paillers de Ghignu sont aménagés pour recevoir 4 à 6 couchages.
Les matelas ne sont pas fournis, les lits sont en ciment, et les pagliaghji ne sont pas équipés de coin cuisine ni d'eau, ni d'électricité.
Les sanitaires sont collectifs et l'eau est non potable.
Le tarif est de 15 euros par personne et par nuit.
Actuellement, les couchages sont gratuits, les hébergements n'ont pas été préparés pour la saison, ils sont assez sales.
Ce n'est donc pas ici que nous dormirons ce soir.
A proximité, nous observons un enclos pour les animaux.
Nous prenons un sentier pour revenir vers la mer.
Nous arrivons dans une petite crique, et nous rêvons de bivouac.
Un jeune couple corse occupe déjà les lieux.
Nous échangeons quelques mots et revenons vers les kayaks.
En chemin, nous croisons quelques vaches, qui se régalent de la végétation.
Nous avons une vue magnifique sur la plage de Ghignu.
Un taureau se repose au bord de la lagune.
Avant d'embarquer, nous observons le sable rose, qui nous rappelle des souvenirs de Sardaigne (voir articles sur ce blog)
Nous avons un choix à faire :
soit continuer à naviguer vers l'ouest, en direction de la plage de l'Ostriconi, soit faire demi-tour en direction de Saint-Florent.
Nous avons prévu de faire le tour du Cap Corse dans les jours prochains, et une fenêtre météo s'annonce favorable les trois prochains jours.
Continuer vers l'ouest nous prendrait du temps et pourrait remettre en cause la rando Cap Corse si la météo changeait.
Nous décidons donc de faire demi-tour, afin de rentrer tranquillement à Saint-Florent demain, pour préparer la prochaine rando.
Une étrange roche verte contraste avec les roches volcaniques grises.
Nous nous arrêtons dans une petite crique après la Punta di Mignola.
L'endroit est magnifique, nous installons notre campement.
Tarp pour Jean-Jacques, sursac pour Jean, bivy pour moi ...
... et hamac sur kayak pour Jean-Yves.
Nous faisons une petite balade aux alentours.
Le sentier est très étroit dans ce maquis très dense.
Les Agriates, c'est cela : une lande de rocs et de maquis, réputée pour sa fournaise, avec des sentiers peu fréquentés qui mènent à des anses paradisiaques.
Nous assistons au coucher du soleil.
Depuis Saint-Florent, nous avons parcouru 12,26 milles nautiques.
Cette nouvelle journée de navigation se termine de la plus belle des manières ...
Nous partons dans les bras de Morphée, avec le sentiment d'être seuls au monde !
A suivre ...