Scandinavie 2023, chapitre 20 : retour en Bretagne ... et bilan.

Publié le 8 août 2023 par yanike-kayak

Mardi 6 juin 2023

Les photos non signées Pascal J - Yanike Kayak ou JJP-Winael sont de Jean Drouglazet

Nous quittons le camping Bellahoj à Copenhague à 9h00.
Avant de partir, j'ai échangé avec un couple qui part dans ... les Lofoten, en camping-car ! Je leur souhaite d'avoir une meilleure météo que nous.
Nous allons rouler au-delà de Hambourg, afin d'équilibrer les étapes.

Scandinavie 2023, chapitre 20 : retour en Bretagne ... et bilan.

Nous nous arrêtons dans un camping à 16 minutes de l'autoroute, en Allemagne : Waldcampingplatz Hesedorf, entre Hambourg et Brême.

Après avoir installé notre campement, nous prenons le fourgon vers 18h00 pour aller dans un café ... mais ils sont tous fermés dans les villages environnants !
Nous buvons donc les dernières bières 1664 au camping.

Mercredi 7 juin 2023

Journée sur la route.
Nous faisons une halte le soir à Cortil-Noirmont, au nord de Gembloux, en Belgique, chez Alain et Colette, les amis belges de Jean.
Alain est colombophile, nous assistons à un vol de pigeons.
Superbe soirée en leur compagnie, et pour la première fois depuis le 11 mai, nous dormons dans un lit !

Jeudi 8 juin 2023

Arrivée à Beg-Meil, fin de notre aventure.

Le bilan.

Une aventure extraordinaire.
Nous avons vécu une aventure inoubliable, des moments exceptionnels dans une nature de toute beauté.
Ce fut aussi une belle aventure humaine entre 4 copains passionnés de kayak de mer.
Ce fut une réussite car nous avions le même objectif (découverte et navigation en mode contemplatif), les mêmes valeurs : partage, solidarité, bienveillance, bonne humeur ... Ceci est d'autant plus important que les conditions sont difficiles.
Chacun a apporté ses compétences au groupe. Côté kayak, nous avions sensiblement le même niveau, et nous n'étions pas à notre première randonnée.
De plus, pour avoir depuis quelques années testé plusieurs formules en randonnée kayak, il semble que 4 participants soit le nombre idéal : portages facilités avec des sangles, quel que soit le terrain; relative discrétion lors des bivouacs; prise de décision et mise en route rapide; partage des tâches; le fourgon 9 places reste spacieux et permet de stocker le matériel ...

Location fourgon 9 places : la bonne formule.
La formule location de fourgon 9 places et remorque s'est avérée très efficace.
Nous avons parcouru 9250 km et n'avons eu aucun problème.
Il a cependant été nécessaire de renouveler les bouts sur la remorque, le voyage aller les avait bien fatigués.
Un grand merci à Claude pour le prêt de sa remorque.
Cette autonomie nous a permis de changer de site de navigation quand la météo était trop mauvaise.
Le fourgon, c'est aussi une rotation des chauffeurs et donc moins de fatigue par rapport à l'utilisation d'un véhicule personnel.
Cela simplifie aussi la répartition des frais. Quand on utilise un véhicule personnel, pas toujours évident de savoir comment on compense le chauffeur (usure du véhicule).
Le bémol : la Norvège, c'est loin par la route !
On pourrait tester à l'avenir un voyage en continu (donc plus court en temps), sans aucun arrêt pour dormir, en installant un matelas dans le fourgon pour le repos du chauffeur.
Pendant le voyage, les pires moments furent la traversée de l'Allemagne : ralentissements, travaux, bouchons (2 heures perdues à Hambourg), des camions par centaines, occupants la file de droite, etc ...
A l'avenir, il serait intéressant de faire cette portion de route la nuit.
En Norvège,nous avions imaginé faire des bivouacs pendant la route. Sortir de la route, ou se garer sur le bas côté était très difficile car les routes sont surélevées et les fossés profonds. Pour se garer, il faut utiliser les aires prévues en bord de route, ou le camping est souvent interdit. Par contre, en kayak, aucun problème pour trouver des aires de bivouac.

Les dates : un peu tôt dans la saison.
En fonction de nos contraintes personnelles cette année, nous n'avions pas d'autre choix : mi-mai, mi-juin.
Statistiquement, le mois de mai devait être le mois avec le moins de jours de pluie dans les Lofoten, et la température entre 5 et 18 degrés.
Pas de chance, cette année, un énorme anti-cyclone s'est installé sur le sud de l'Europe, occasionnant un temps de rêve en Bretagne, et bloquant une grosse dépression sur le nord.
En Norvège, nous avons donc eu de la pluie tous les jours, de la neige, du grésil, du vent fort, et des températures entre zéro et 7 degrés dans les Lofoten.
Si nous devons repartir, nous choisirons mi-juin, mi-juillet.

Pas le programme prévu
Pas le programme prévu, c'est souvent le cas car notre activité dépend de la météo. Il y a aussi les envies, les rencontres, les opportunités, les surprises ... qui peuvent modifier le plan initial. Le propre du kayakiste, c'est de savoir s'adapter, en permanence.
Nous avions imaginé faire de l'itinérance en kayak dans l'archipel de Véga, dans les Lofoten et dans les Vesteralen.
La météo en a décidé autrement. Le côté positif, c'est que nous avons su nous adapter très rapidement et nous avons bien optimisé nos navigations en kayak, dans des conditions parfois difficiles.
Nous avons opté pour des camps de base dans des campings, qui nous ont permis de sécher nos vêtements et de manger à l'abri des intempéries.
A l'avenir, nous prévoirons d'arriver dans un camping à l'issue du voyage, cela permet de se reposer et de préparer tranquillement les futures navigations.
Nous avons une petite frustration de n'avoir pas navigué plus dans les Lofoten (et les Vesteralen), cela nous donne encore plus l'envie de revenir. Ceci dit, la navigation réalisée dans les Lofoten, au pied des sommets enneigés, la pêche réalisée ce jour-là, resteront des souvenirs inoubliables.
Nous avions aussi prévu de randonner à pied en cas de mauvais temps, mais nous n'avions pas prévu les équipements de montagne au mois de mai ! Les randonnées pédestres se sont donc limitées au milieu urbain ou côtier (Sandnessjoen, Svolvaer, Henningsvaer, Kabelvag, Kalle, Stockholm, Copenhague)
L'archipel de Stockholm, non prévu initialement, fut une très belle découverte.

Peu de rencontres.
En rando kayak, en Norvège, nous avons souvent débarqué dans des villages ... déserts !
En réalité, beaucoup sont habités à partir de juin. Et puis la Norvège, c'est 5 millions et demi d'habitants pour 385 199 km², c'est, après l'Islande et la Russie, le pays le moins densément peuplé d'Europe.

On dit souvent que les climats froids rendent les gens eux-mêmes froids et introvertis. Il y a peut-être du vrai dans cette description, même si elle est trop réductrice.
Une chose est sûre, le climat a posé des limites sur ce qui est possible de faire. En Méditerranée, on passe beaucoup de temps dehors, sur les places et les marchés. Les gens lisent le journal sur les bancs publics, discutent, se rencontrent. Ce type de vie publique est seulement possibles quelques mois de l’année en Norvège, pour des raisons climatiques.
En contrepartie, les Norvégiens usent beaucoup de temps et d’argent pour leur maison. Il est difficile d’être sociable en Norvège comme dans un pays plus chaud. Ils sont contraints de s’enfermer chez eux parce qu’il fait très froid dehors. Par conséquent, ils apprécient d’autant plus les chaleurs estivales quand enfin elles arrivent.

Le matériel : les bons choix.
Nous avions amené le matériel pour naviguer en conditions hivernales, polaires et combinaisons sèches ont été bien utiles.
Nous avons passé le cercle polaire arctique, et le 26 mai, le soleil ne s'est pas couché. Les bandeaux occultants ont été bien utiles pour avoir des "nuits" de sommeil.
Nous avions opté pour une navigation à l'aide d'outils électroniques, plus faciles et plus performants dans ces labyrinthes d'îles, et nous avions décidé de doubler en cas de panne (tablette + smartphone) ... bien nous en a pris !
L'application météo YR s'est avérée assez précise.
La pêche nous a procuré de grands moments ... merci Eric. Encore fallait-il pouvoir en profiter !
Grille pour barbecue, couteau pour faire des filets, épices, papier alu ... notre maître pêcheur avait pensé à tout ! Ces repas de poissons le soir, dans des endroits de toute beauté ... un vrai bonheur !
Nous avons subi la pluie, le vent et des tempêtes ... les tentes ont bien résisté.
Nous avions prévu de la nourriture pour un mois, et le fourgon permettait de stocker, cela nous a fait gagner du temps ... et de l'argent !
Les pays nordiques n'utilisent pratiquement plus de cash. La carte bleue internationale, sans frais, a été bien utile.
Un bémol sur le matériel électronique : Jean-Jacques n'a pas pu utiliser son mobile Huawei, sans doute une restriction imposé au constructeur chinois, soupçonné d'espionnage.

Notre périple a duré 27 jours.
Sur ces 27 jours, le trajet nous a pris 11 jours et une nuit !
La navigation en kayak a représenté 12 jours, et les randonnées pédestres, 4 jours.

Voici nos dépenses par catégories (merci à Jean-Jacques pour le bilan chiffré) :

Transport    : 3704
Carburant : 1400      (conso moyenne : 8l/100km)
Péage         : 489
Ferry           : 148
Camping : 737
Restaurant & Bar : 922
Total                     : 7400

Le transport, le carburant et les péages représentent 76% de nos dépenses.