Beg-Meil - Concarneau - Minaouët : bonus suite week-end CK/mer
Beg-Meil - Concarneau - Minaouët : bonus suite week-end CK/mer
Lundi 6 septembre 2021
Les photos non signées Pascal J - Yanike Kayak sont de Jean Drouglazet.
Les 4 et 5 septembre, nous avons vécu un week-end très studieux sur le roll groenlandais (voir article sur ce blog)
Les stagiaires étaient adhérents de l'association CK/mer (www.ckmer.org).
Thierry et Elisabeth prolongent leur séjour et souhaitent découvrir un peu mieux la région.
Avec Jean, nous leur proposons de visiter Concarneau et le Minaouët.
Nous partons de la cale de Beg-Meil, sous un beau soleil.
Nous effectuons la traversée vers Concarneau. La navigation est agréable.
Les premiers rochers apparaissent, nous arrivons devant le quai Nul.
Quai Nul, mais pourquoi porte-t-il ce nom peu flatteur ?
"À la fin du XIXe siècle, le quartier de la Croix était celui des conserveries. Vers 1900, il en existait plus d'une dizaine sur le front de mer.
Les bateaux qui venaient vendre les sardines fraîchement sorties de l'eau mouillaient leur ancre près de la chapelle pour débarquer plus facilement leur pêche. Les marins étaient alors obligés de patauger parmi les algues, d'escalader les dunes qui existaient encore... Les allers et retours des bateaux jusqu'à terre étaient pénibles pour les hommes déjà fatigués par leur dur labeur.
Concarneau comptait alors plusieurs centaines de chaloupes sardinières. Un quai brise-lames n'était pas un luxe pour faciliter le travail des marins et protéger les bateaux du mauvais temps.
Mais, non seulement cet ouvrage, commencé en 1882, ne fut achevé qu'en 1901 mais il s'avéra inefficace pour abriter les navires par gros temps.
Le pauvre quai « gagna » donc ce qualificatif de nul, devenu dès lors le nom que les plus anciennes mémoires concarnoises lui ont toujours connu..." (source : Ouest-France 22/07/2015)
Nous passons devant le CAC, la salle de spectacles de Concarneau. Celle-ci subit des travaux de rénovation et ne rouvrira pas avant début 2022.
Nous croisons un kayakiste du club de Concarneau. Il nous a reconnu, il navigue parfois du côté de Beg-Meil.
Nous apercevons le phare et la chapelle de la Croix.
Celle-ci, appelée aussi chapelle Notre-Dame de Bon-Secours, date du 15e siècle.
Un cormoran se sèche les ailes.
Devant nous, de l'autre côté du chenal du Moros, une maison rose, c'est l'Abri du marin du Passage-Lanriec.
Il a été édifié en 1901.
Après avoir découvert la misère des ports de la côte, Jacques de Thézac mène une opération de bienfaisance d'envergure au profit des marins de la pêche côtière. Il fonde une grande oeuvre à caractère caritatif en 1899, appelée l'Abri du Marin.
Il s'agit de maisons, réparties toujours sur la côte et peintes en rose, qui servent gratuitement de foyer, d'abris et de salle de réunion aux marins.
L'Abri du marin du Passage-Lanriec accueille aujourd'hui des activités associatives.
Nous arrivons devant la ville close. C'est le Fer à cheval qui se présente en premier devant nous.
Nous longeons les remparts côté sud, la tour de la Fortune, l'imposante tour du Gouverneur ...
... et nous voici devant les pont-levis.
La marée est basse, au pied des quais, quelques tourne-pierres sont en plein repas.
Ne pouvant faire le tour complet, nous faisons demi-tour pour venir vers la tour du Passage.
Devant nous, le port de pêche et les chantiers navals.
Le Storni, deuxième patrouilleur hauturier argentin construit par le groupe Piriou et Naval Group, est à quai.
Il a été mis à l’eau le 10 mai 2021.
Un troisième et dernier patrouilleur océanique multi-missions est en cours de construction.
Les trois patrouilleurs (87 m de long, 14 m de large) seront chargés de missions de sécurité maritime : secours en mer, immigration clandestine, police des pêches, lutte contre les pollutions, lutte contre le narcotrafic, surveillance maritime.
Ils peuvent rester plus de trois semaines en haute mer, atteindre une vitesse de vingt nœuds et recevoir un hélicoptère.
Chaque navire peut accueillir un équipage de quarante personnes, et une vingtaine de passagers supplémentaires.
Nous naviguons le long des remparts nord.
La grande tour au bout du rempart est la tour du Major.
Nous retrouvons le pont-levis et le beffroi.
Devant les remparts, un bateau de pêche, c'est l'Hémérica.
Ce navire a été construit en 1957. Il est la propriété du Musée de la Pêche.
Son histoire montre qu'il n'aurait jamais dû porter ce nom car c'est par erreur qu'il a été rebaptisé Hémérica aux Affaires maritimes.
« Quand il a été construit, en 1957, son propriétaire (l'armement Le Huédé à Lorient) lui avait donné comme nom « Pactole ».
Quand l'armement Nicot a racheté ce navire, Pierre Nicot, estimant "qu'il ne gagnait pas un sou avec ce navire", avait décidé de le rebaptiser.
En général, l'armement Nicot, en référence au père du patron qui était grainetier, donnait à ses bateaux un nom de fleur ; comme Ancolie, Anthémis, Héliotrope, ou encore Baccara.
Pierre Nicot a donc demandé à un de ses salariés d'aller aux Affaires maritimes pour faire rebaptiser le "Pactole" et lui donner le nom d'Hémérocalle ; petite fleur très prisée au japon.
Mais la route était longue et entre le bâtiment de l'armement et celui des Affaires maritimes, Hémérocalle est devenu Hémérica ».
(source : Le Télégramme, 12 juin 2017)
Dans le port de plaisance, certains marins prennent de l'altitude.
Derrière les vedettes qui amènent leurs passagers sur les îles, se trouve un bâtiment remarquable.
C'est la tour-clocher de l'ancienne église Saint-Cœur-de-Marie.
Commencée en 1912, et demeurée inachevée ; elle fut détruite en 1994-1995.
Cet édifice est le seul du Finistère à être de style romano-byzantin et à être dédié au Cœur immaculé de Marie.
Les plans de l'église ont été réalisés par Charles Chaussepied qui s'est inspiré de la basilique Sainte-Sophie d'Istanbul.
Nous quittons le port de Concarneau sous l'oeil inquiet de quelques oiseaux (mais ils ne se sont pas envolés !)
Nous naviguons vers la pointe du Cabellou et débarquons sur la plage à l'Est pour pique-niquer.
Nous reprenons la mer et contournons la pointe du Cabellou.
Nous admirons les restes du fort construit par Vauban en 1746 afin de défendre les environs.
En vieux breton « bellou » signifiait belliqueux et ce nom indiquait sur les cartes de l’époque à quel point il était dangereux de s’approcher de la pointe des lieux.
C’est ainsi qu’avant même l’apparition du fort, le Cap Bellou bénéficiait déjà d’une belle réputation. Ce danger dont il était et est toujours question, il provient des nombreuses roches présentes à la pointe, ce qui rend le Cabellou plutôt inaccessible pour les marins qui s’aventuraient dans les parages.
La 2ème Guerre Mondiale a permis l’apparition d’un très imposant blockhaus à l’arrière du fort et énormément de gravats ont aussi été dispersés tout autour.
Le 8 novembre 1962 le fort a été classé en tant que Monument historique.
Nous rentrons dans la ria du Minaouët, laissant à tribord le feu de Pouldohan.
L'eau est translucide, l'endroit est paisible, un vrai petit paradis !
Nous franchissons le passage entouré de chaos granitiques, comme une porte vers un autre monde.
L'érosion a sculpté les rochers, certains présentent des formes animales, tel ce lion immobile qui nous observe ...
A tribord, le chantier naval du Minaouët
Nous arrivons devant le moulin à marée du Minaouët.
L'édification de ce moulin a été entreprise au XVIe siècle par les seigneurs de Kerven, à Trégunc.
C'est le 17 octobre 1513 que la Duchesse Anne et les représentants du roi Louis XII délivrent l'autorisation de construire le moulin
Le moulin ne fonctionne qu'à marée descendante une fois que les vannes de l'étang sont bloquées.
En 1819, le moulin mer se compose d'un moulin roux pour l'orge et le seigle dont la pierre mouvante mesure 1,67 m de diamètre.
Le moulin blanc, qui broie le froment et le sarrasin, se compose d'une paire de meules faites en pierre de Champagne, mesurant environ 1,55 m de diamètre pour la meule tournante, et environ 48 cm d'épaisseur pour la meule dormante.
(Source : patrimoine.bzh)
Nous faisons demi-tour et regagnons la mer, en appréciant la beauté du paysage.
Nous entamons la traversée vers le sémaphore de Beg-Meil ...
A notre arrivée au port de Beg-Meil, nous rencontrons Serge, qui s'entraîne au roll.
Nous avons parcouru 12,20 milles nautiques.
Ainsi se termine ce superbe week-end CK/mer : un stage de roll groenlandais sur deux jours, puis une magnifique randonnée sous un soleil radieux.
Nous sommes heureux d'avoir fait découvrir notre région à nos ami(e)s kayakistes.
Vive le kayak !