Méditerranée 2014 : Petit Ribaud, Grand Ribaud, Porquerolles
Méditerranée 2014 : Petit Ribaud, Grand Ribaud, Porquerolles
Jeudi 5 juin :
Aujourd'hui, nous décidons d'explorer la côte nord de l'île de Porquerolles.
Comme d'habitude, toute l'équipe est prête à 9h00 pour embarquer plage du Pradeau.
La météo est idéale : grand soleil et peu de vent, mer belle.
Nous traversons vers l'île du Ribaudon puis celle du Petit Ribaud.
Sur celle-ci, nous apercevons une maison en pierre édifiée sur deux niveaux. Elle paraît abandonnée.
Ce n'est pas surprenant car cette île présente de nombreux handicaps : exposition très forte au vent (mistral et vent d'Est), petit terrain, absence de port abrité, pas de plage, impossibilité de construire, insularité.
Nous poursuivons vers l'île du Grand Ribaud.
Cette île présente des côtes escarpées, composées de schistes semblables à ceux de la presqu'île de Giens.
Les couches du rocher de l'île du Grand-Ribaud sont toujours dirigées de l'Est à l'Ouest.
A la pointe sud de l'île se trouve le phare.
Datant de 1847, Il a été détruit pendant la Seconde Guerre mondiale et reconstruit en 1953.
D'une hauteur de 16 mètres, il culmine à 37 mètres au-dessus du niveau de la mer et a une portée de 15 milles marins.
L'île du Grand Ribaud fut acquise par le Professeur Charles Richet, prix Nobel de physiologie en 1913.
Elle appartient désormais à ses héritiers qui ont fondé une société civile. À leur demande, l'île fut classée non constructible pour éviter les spéculations.
Seules deux maisons existent sur le côté est ; une avec ses deux étages et une tourelle, l'autre en longueur et sans étage.
La pointe sud appartient à l'État, avec son phare, un embarcadère et un vieux fort napoléonien.
A partir du Cap Méridional, nous traversons la Petite Passe vers la balise de la Jeaune Garde et l'île du Petit Langoustier.
L'île du Petit Langoustier est surmonté d'un petit fort constitué d'une grosse tour à canons avec batterie à ciel ouvert au premier étage, entourée d'une enceinte crènelée renfermant divers petits bâtiments ainsi qu'une citerne.
Nous contournons l'île du Petit Langoustier et longeons la côte de Porquerolles vers le Nord Est.
La côte est splendide, offrant parfois de minuscules criques.
La mer nous livre un cigare Cohiba, un habano réservé aux amateurs les plus exigeants.
Bienvenido Perez, surnommé "Chicho", devint le chef de la sécurité de Fidel Castro après la révolution. En 1963, Chicho offrit à Fidel un "fuma" fait par un de ses amis, Eduardo Riviera.
Un "fuma" est un cigare roulé par le torcedor (l'ouvrier qui confectionne les habanos) pour lui-même. Fidel Castro aima ce cigare immédiatement et demanda à Eduardo Riviera de lui en fabriquer plus, le cigare anonyme de Fidel devenait une légende. En 1966, l'assistante personnelle de Eduardo Riviera, Celia Sanchez, les baptisa "cohiba" au cours d'une conversation.
"Cohiba" était le nom qu'utilisaient les indiens Taïnos pour désigner les rouleaux de feuilles de tabacs, ancêtres de nos cigares, quand Christophe Colomb en fît la découverte en 1492.
Les feuilles qui composent un Cohiba sont la "sélection de la sélection" des cinq meilleures Vegas Finas de Primera des zones de San Juan y Martinez et de San Luis situées dans la région de la Vuelta Abajo.
Cohiba est la seule marque dont deux des trois classes de feuilles qui composent ses vitoles - le seco et le ligero - subissent une troisième fermentation, pratiquée en tonneaux. Ce processus très spécial se traduit par un arôme et un goût typiques des produits de la marque et qu'on ne retrouve dans aucun autre Habano.
Une pause dans une petite crique nous permet d'admirer la beauté du paysage : le fort du Grand Langoustier et ses couleurs ocres, l'île du Petit Langoustier, l'île du Grand Ribaud et son phare, la balise de la Jeaune Garde, ...
Nous longeons la côte vers le port de Porquerolles en explorant chaque rocher, chaque crique, chaque grotte :
la calanque du Maure, le Cap Rousset, la pointe de l'Aiguade, la pointe du Bon Renaud, etc...
Les couleurs, les odeurs...nous laissent imaginer naviguer dans un petit paradis.
Après avoir passé la pointe Prime, nous sommes en vue du port.
Nous faisons demi-tour, revenons sur nos pas et nous accostons dans une superbe petite calanque, afin de pique-niquer.
Jean-Yves nous fait une démonstration d'esquimautage...à terre...en 3D...et en altitude !
Nous faisons un peu de plongée, et avons la sensation de nager dans un aquarium (merci Jean Drou pour les photos)
Après cette pause paradisiaque, nous reprenons notre route en direction du port de Porquerolles.
Nous accostons plage de la Courtade, qui est la plus grande de l'île.
Jean-Yves nous trouve un parking à kayak original, constitué de deux troncs d'arbres sur les rochers.
La couleur de l'eau turquoise, le sable immaculé et les senteurs d'eucalyptus aiguisent nos sens.
Une partie du groupe décide de faire une balade vers le village.
Pour notre bonheur, la circulation automobile y est interdite (seuls quelques professionnels ont le droit d'avoir un véhicule - hôtel, domaine viticole...).
Une église, aux accents mexicains, trône sur la place du village ourlée d'eucalyptus géants autour desquels s'enroulent gaiement, terrasses de café et maisons toutes simples.
Juché sur un promontoire, le fort Sainte-Agathe à la silhouette trapue monte la garde.
Ce fort, construit au XVIe siècle à l’emplacement d’un premier château, a été édifié pour protéger l'île et le village du brigandage de tout bord.
Il domine le port et permet une vue sur 360° de l’île et de la rade d’Hyères.
On comprend bien son rôle stratégique dans le contrôle et la défense de l’île au fil des siècles. Déclassé depuis 1884, il est affecté en 1991 au parc national de Port-Cros et présente des expositions temporaires et un fond permanent sur le patrimoine terrestre et sous-marin des îles d’Hyères.
A travers les meurtrières, nous pouvons observer les vastes étendues de vignes, d'oliviers, de citronniers ou de pins…
Derrière le Fort Saint-Agathe, sur une colline au-dessus du village, nous découvrons le Moulin du Bonheur.
C'est un vieux moulin à vent provençal datant du XVIIIème siècle.
Outre sa beauté et la fascination qu'il exerce sur les promeneurs quand ses ailes tournent, le Moulin du bonheur, par sa grâce et sa poésie dans ce paysage provençal, évoque un passé dont on aime retrouver les traces.
Le magnifique travail du bois, l'ingéniosité du système, la simplicité de l'architecture témoignent d'une époque où les artisans étaient des petits génies.
Le moulin n'est pas daté avec exactitude. Le contexte historique conduit à supposer qu'il a été construit entre 1720 et 1728.
Mais pourquoi ce nom de "moulin du bonheur" ?
Deux histoires en sont à l'origine. La première raconte qu'un homme est venu habiter le moulin en ruine à la fin des années 60 et que celui-ci a passé une petite annonce dans le journal pour trouver une compagne en disant "Magnifique villa sur la Côte d'Azur avec superbe vue sur la mer" et il y a vraiment une femme qui est restée vivre avec lui... La deuxième se rapproche de la maison close, c'est à dire que c'était le lieu de rencontre entre tous les gens de passage sur Porquerolles qui venaient rencontrer les Porquerolaises !
En redescendant vers le village, nous profitons d'une vue magnifique sur les environs.
Nous terminons cette petite randonnée par le port, et nous rejoignons nos compagnons restés sur la plage.
Nous repartons vers l'ouest, en longeant cette côte magnifique.
Après le cap Rousset, nous mettons le cap au Nord-Ouest, vers la Tour Fondue.
Nous retrouvons notre point de départ, où nous animons la plage par des exercices d'esquimautage.
Jean Drou, ayant une confiance absolue dans la solidité de sa pagaie groenlandaise, y met tout son poids pour se rattraper d'un "loupé", et, malheureusement, en casse l'extrémité.
Jour historique pour Armelle, elle passe avec une facilité déconcertante son premier "greenland rolling"....le bateau de Marie-Jo l'y a un peu aidé...mais Armelle confirme dans son propre bateau.
Bienvenue au club ! Armelle...et bravo !
Pierre franchit ce jour une étape essentielle, il maîtrise l'apnée sous son bateau...en visitant sa coque !
Voilà donc une superbe journée qui se termine.
Découverte, émerveillement, détente peuvent résumer ce que nous avons vécu aujourd'hui sur cette "perle" de l'archipel des îles d'Or.