CK/Mer : AG à Rochefort, la Boutonne en automne

CK/Mer : AG à Rochefort, la Boutonne en automne

Samedi 30 octobre 2021

Les photos non signées Pascal J - Yanike Kayak sont de Jean Drouglazet.

C'est aujourd'hui l'assemblée générale de CK/Mer (www.ckmer.org). Le rendez-vous est fixé à l'auberge de jeunesse de Rochefort.
Jean et moi prenons la route en début d'après-midi. Après un voyage d'un peu plus de 5 heures, nous arrivons à l'auberge de jeunesse et retrouvons nos amis kayakistes.
Certains ont navigué ce samedi, au départ de Fouras vers l'île d'Aix.
Vers 19h00, l'assemblée générale commence.
A l'ordre du jour :
Vie associative
• Rapport moral du Président
• Rapport financier du Trésorier et approbation des comptes
• Fixation du montant des adhésions
• Election des membres du Conseil d'Administration
Projets
1. Calendrier 2022
Présentation des projets envisagés (projets de connaissance, partage technique, etc...).
2. Projets & initiatives CK/mer 2022
3. Questions diverses
L'AG est suivi de l'apéro des régions, moment convivial où chacun partage ses spécialités.

Dimanche 31 octobre 2021

La météo annoncée ce week-end n'est pas clémente, pluie et vent fort au programme.
Un groupe prévoit de naviguer en mer, l'autre en rivière.
Nous décidons de nous joindre à ce dernier.

Nous prenons les véhicules pour rejoindre les adhérents du club de kayak de Rochefort, au centre nautique.
Nous roulons ensuite vers le quai de Bernouet, sur les rives de la Boutonne, à Saint-Jean-d'Angely.
Le plan d'eau de Bernouet propose des activités de loisirs dans cette commune : promenade, canoé, pédalo, pêche, mini-golf, aire de jeux ...
Nous embarquons en aval de l'écluse.
Celle-ci date du début du 19ème siècle et est associé à un barrage à cinq portes fermées par des vannes.

La navigation est tranquille; sur l'eau, nous sommes abrités du vent.
La Boutonne, longue de près de 100 kilomètres, prend sa source au sud des Deux-Sèvres , entre en Charente-Maritime à Saint-Séverin et Dampierre-sur-Boutonne avant d’aller se jeter dans la Charente à l’ouest des Vals de Saintonge.
Sur le trajet, nous observons de nombreuses peupleraies.
Les peupliers, qui croissent sur des terrains alluviaux, aérés et humides voire temporairement inondés, ont trouvé ici le cadre idéal pour leur implantation.

Nous arrivons devant un barrage à vannes et une écluse.
Une petite cale permet de débarquer sur une prairie.

Nos amis du club de Rochefort sont très bien équipés; ils installent un barbecue et préparent merguez, saucisses et côtes.

Alors que le repas est prêt, une pluie battante fait son apparition.
La arbres environnants fournissent un abri précaire.

Après le repas, nous nous séparons en deux groupes. L'un remonte la rivière jusqu'au point de départ, l'autre continue la navigation jusqu'à Tonnay-Boutonne.
Avec Jean, nous prenons la première option.

La pluie redouble d'intensité. Chaque goutte rebondit à la surface de l'eau.

La navigation se poursuit dans la bonne humeur.
Nous profitons du plaisir de glisser sur l'eau, avec ce sentiment d'être seuls au monde.

Nous voici revenu à notre point de départ, l'écluse de Bernouet.
Nous débarquons et rangeons notre matériel.

Nous avons parcouru 8,7 km.
Petite balade, mais l'essentiel n'est pas là, ce qui compte, c'est le contexte et l'ambiance.

Les vannes du barrage se sont ouvertes, l'eau s'écoule avec force.

Une fois le matériel chargé dans les véhicules, les vannes se referment, et le plan d'eau retrouve sa configuration du matin.

Mireille nous propose un petit goûter (des restes d'hier soir).
Nous reprenons la route et rentrons à Rochefort.
Avec Jean, nous faisons une marche vers le sud, le long de la Charente, en partant de l'auberge de jeunesse.
Après trente minutes de marche, nous arrivons devant un ouvrage remarquable : le pont transbordeur.

Au XIXème siècle, le seul moyen de traverser la Charente entre Rochefort et Echillais est le bac.
Ce système de traversée est limité à marée basse ou en cas de conditions météorologiques défavorables et de courants trop forts.
La construction d'un pont est alors envisagée, le défi est de trouver un système de pont qui permette la traversée des personnes sans gêner la navigation maritime, notamment les navires de l'arsenal de Rochefort.
Ferdinand Arnodin propose un projet de pont à transbordeur en 1897. Le pont transbordeur du Martrou est inauguré le 29 juillet 1900.

Cet ingénieux système se compose d'une partie fixe (classée pont suspendu) et d'une partie mobile (classée remontée mécanique).
Deux pylônes métalliques supportent un tablier sur lequel glisse un chariot sur un système de rails. Une nacelle y est suspendue et relie les deux rives sans gêner la circulation maritime.
Ce pont a fonctionné jusqu'en 1967.
Après une longue période d'abandon, le Pont Transbordeur reprend du service en 1994 pour les piétons et les cyclistes.
Il a été rénové entre 2016 et 2020.

Autour du pont est proposé un parcours de découverte artistique, c'est le sentier des Guetteurs, composé de sculptures réalisées par Hélène Yousse, Johannes Zacherl et Benoit Hapiot.

La journée se termine dans une brasserie à Rochefort, en compagnie de quelques ami(e)s.

Lundi 1er novembre 2021

Quelques adhérents de CK/mer sont encore présents ce lundi matin.
Pendant que le groupe décide du lieu de navigation, j'apprends une grande nouvelle : je suis grand-père pour la seconde fois ! La journée commence bien !
Avec Jean, nous avons décidé de visiter le musée de la Corderie royale.
Nous marchons donc le long de la Charente, vers le nord.
La pluie menace, les couleurs sont magnifiques.

Pour éviter les délicates manœuvres d’abattage en carène (technique ancienne qui consistait à coucher le navire sur un de ses flancs, afin de pouvoir travailler  sur sa  carène, à flot) des bateaux, on utilisait les formes de radoub.
Les navires pénétraient, à marée haute, dans ces grandes coques, creusées dans la berge vaseuse puis maçonnées, qui se vidaient à marée basse (avec l’aide d’une machine hydraulique qui pompait le surplus d’eau de mer) : le travail de réparation pouvait alors commencer.
Notre balade nous mène devant ces formes de radoub.
Celles-ci sont fermées par un bateau-porte en fer.
Ces bateaux sont spécialement conçus pour fermer les formes de radoub et les assécher, une fois que le navire y est entré.
Chaque bateau-porte est conçu sur mesure en fonction des caractéristiques des formes de radoub.  Il se positionne dans des glissières à l'entrée de la forme. Les caissons sont remplis d'eau. Le bateau porte coule jusqu'au fond et ferme ainsi le bassin.
C'est ici que fut mise à flot la coque de l'Hermione.
La vidéo ci-dessous montre le principe.

Nous arrivons au "Versailles de la mer", plus longue (374 mètres) que la Tour Eiffel n'est haute : la Corderie Royale.
Malgré sa fonction utilitaire, elle ressemble à un palais.
 

Construite entre 1666 et 1669, la Corderie Royale a fourni en cordages la Marine et ses vaisseaux durant trois siècles.
Elle cesse d’être manufacture de cordages en 1862. Elle ferme définitivement ses portes lors de la fermeture de l’Arsenal de Rochefort en 1927. Incendiée en 1944 par les troupes allemandes, elle est réhabilitée dans les années 70.
Plusieurs locataires l'occupent aujourd'hui : la Chambre des Commerces et de l'Industrie, le Conservatoire du Littoral, un espace culturel, le Centre International de la Mer.
Nous visitons le musée, et nous plongeons dans l’histoire de l’extraordinaire construction de ce bâtiment de 350 ans posé sur son radeau de chêne.
Dans cette usine à fabriquer des cordages, nous découvrons les gestes du fileur, du cordier et rencontrons  les mateloteurs et leur univers de nœuds  marins.
Tout commence par la transformation du chanvre, cette plante originaire d’Asie dont la fibre très résistante deviendra cordage puis gréement selon une succession de savoir-faire.
Dans les mains de l’ouvrier espadeur, la fibre est nettoyée puis dans celles du peigneur, elle est démêlée et enfin, le fileur a la charge de produire un fil bien serré, « le fil de caret ».

La Corderie est une encablure de pierre. Elle procède d’un calcul  d’ingénieur.
Pour obtenir un fil ou un câble de chanvre d’une encablure  (soit presque 200 m), il fallait « commettre » (torsader) les fibres sur  300 m, en raison de la réduction de la longueur du cordage « au tiers »  qui résulte du mouvement de torsion.
C’est pourquoi le corps de logis principal (hors pavillons aux deux extrémités) mesure 300 m. La Corderie dans son ensemble mesure 374 m de long.

Dans un autre espace, nous découvrons un univers à la fois poétique et mythologique, celui de la plasticienne, peintre et sculptrice Federica Matta.
 

Ainsi se termine notre séjour rochefortais.
De belles rencontres, de la convivialité, une balade en kayak, la découverte de sites remarquables, un peu de culture, d'art et d'histoire ... un beau week-end réussi malgré une météo peu clémente.
Merci aux amis de CK/mer pour l'organisation et le partage.

Vive le kayak !