Beg-Meil - Concarneau : le maxi multicoque ultime SVR Lazartigue
Beg-Meil - Concarneau : le maxi multicoque ultime SVR Lazartigue
Lundi 26 juillet 2021
Les photos non signées Pascal J - Yanike Kayak sont de Jean Drouglazet.
Avec Jean, Serge et Joël, nous avons décidé de traverser la baie pour aller découvrir à Concarneau le nouveau trimaran de François Gabart, mis à l'eau jeudi 21 juillet.
Nous embarquons du port de Beg-Meil.
La traversée se passe sans problème, le temps est calme.
Les écoles de voile à Concarneau manquent un peu de vent.
Nous laissons à bâbord la station de biologie marine ...
... et nous entrons dans le port de plaisance de Concarneau.
Devant nous, la ville close, et l'imposante tour du Fer à cheval.
Nous longeons les remparts, la tour du Maure et la tour de la Fortune, et arrivons devant la tour du Gouverneur et des pont-levis.
Nous avons juste assez d'eau pour passer sous le pont-levis, et accédons au pied du beffroi.
Juste en dessous du clocher, le cadran solaire accroché aux murailles fut installé au milieu du XIXe siècle.
Il porte la devise latine « Tempus Fugit Velut Umbra » et sa traduction « Le Temps Passe Comme Une Ombre ».
Nous voici devant la tour du Major.
A proximité de la tour Neuve, nous retrouvons l'Hémérica.
Ce navire de pêche a été construit en 1957. Il est la propriété du Musée de la Pêche.
Son histoire montre qu'il n'aurait jamais dû porter ce nom car c'est par erreur qu'il a été rebaptisé Hémérica aux Affaires maritimes.
« Quand il a été construit, en 1957, son propriétaire (l'armement Le Huédé à Lorient) lui avait donné comme nom « Pactole ».
Quand l'armement Nicot a racheté ce navire, Pierre Nicot, estimant "qu'il ne gagnait pas un sou avec ce navire", avait décidé de le rebaptiser.
En général, l'armement Nicot, en référence au père du patron qui était grainetier, donnait à ses bateaux un nom de fleur ; comme Ancolie, Anthémis, Héliotrope, ou encore Baccara.
Pierre Nicot a donc demandé à un de ses salariés d'aller aux Affaires maritimes pour faire rebaptiser le "Pactole" et lui donner le nom d'Hémérocalle ; petite fleur très prisée au japon.
Mais la route était longue et entre le bâtiment de l'armement et celui des Affaires maritimes, Hémérocalle est devenu Hémérica ».
(source : Le Télégramme, 12 juin 2017)
Nous continuons le tour des remparts : vieux gréement, épave, petits bateaux de pêche, tous décorent ce beau tableau.
Dans le port de pêche, quelques bateaux au tonnage plus important.
Et voici l'objet de notre visite : le maxi trimaran SVR Lazartigue de François Gabart.
C'est ici que celui-ci a installé sa société, MerConcept, en 2018.
C’est là, dans un immense hall de 1 400 m2 que pièce après pièce, pendant 3 ans, son maxi-multicoque Ultime a pris forme (32 m de long, 23 m de large).
Pesant 15 tonnes, le trimaran a nécessité 150.000 heures de travail. La coque centrale a été conçue chez Multiplast à Vannes, les flotteurs chez CDK Technologies à Port-la-Forêt.
Entre autres innovations comme l'aérodynamisme ou la forme des appendices, le cockpit a été placé dans la coque centrale pour avoir une meilleure pénétration dans l’air.
A côté de ce magnifique bijou de la technologie, un autre bateau célèbre : le monocoque Apivia, long de 18 mètres, qui a franchi le premier, avec son skipper Charlie Dalin, la ligne d'arrivée du dernier Vendée Globe.
Bateaux de course, bateaux de pêche, bateaux de plaisance, vieux gréements, mais aussi bateaux militaires : nous passons à côté du Tigre, bâtiment-école de la Marine Nationale.
Il sert à la formation à la conduite nautique des officiers et officiers-mariniers navigateurs de l'Ecole navale, des écoles de la marine française, des administrations de l'État ou de marines étrangères.
En sortant du port, nous croisons le Marche Avec, réplique d’un cotre-sardinier des années 1920.
Il représente la ville de Concarneau dans les rassemblements et événements nautiques liés aux voiles traditionnelles.
Autre bateau local : le Vachic, un catamaran électrique d'une capacité de 30 personnes.
Ce bac du passage fait traverser l’entrée du port, du Passage Lanriec (place Duquesne) à la ville close.
Cette traversée de 200 mètres environ est la “plus petite croisière du monde” avec un trajet qui ne dure que 3 minutes.
Un autre bateau que nous croisons souvent dans la région : le Santa Maria, un ancien sardinier qui propose de découvrir les sensations de la pêche en mer.
Nous laissons les façades couleur pastel du Passage Lanriec ...
... et quittons Concarneau.
A bâbord nous apercevons une statue sur un blokhaus.
De juin 1940 à.août 1944, Concarneau était occupé par une garnison allemande.' L'Organisation Todt construisit, sur tous les points stratégiques, des casemates garnies de canons orientés vers la mer. La crainte des occupants était un débarquement surprise des Alliés.
Le quartier du Rouz qui, à l'époque, n'était qu'un bois de pins et une lande, constituait un endroit idéal pour surveiller l'entrée du port.
Cette importante casemate était reliée par un réseau de tranchées aux abris souterrains et postes de D.C.A. Son canon de 47 mm croisait son feu avec celui d'une casemate semblable placée sur l'autre rive, près de la digue.
Ces armements ne furent jamais utilisés mais abandonnés sans combat en 1944.
La statue érigée sur la casemate représente sainte Anne, patronne de l'ancienne paroisse du Passage-Lanriec et protectrice des Bretons. Elle fut sculptée dans.les années 50 par G. Rouxel et donnait lieu, autrefois, à des processions annuelles.
Nous naviguons vers l'anse de Kersaux et le Cabellou, où nous faisons une pause pour pique-niquer.
Nous repartons vers le fond de la baie en longeant les plages de Concarneau.
Le vent d'ouest se lève, un windfoil en profite.
Nous faisons le tour de la baie en longeant la côte...
... et revenons vers Beg-Meil.
Nous prolongeons jusqu'à la pointe, les criques sont ici abritées du vent d'ouest.
Nous faisons demi-tour et rentrons au port, mettant ainsi un point final à cette superbe randonnée.
Sur ce parcours de 13,07 milles nautiques, nous avons pu admirer de nombreux bateaux.
Chacun a son histoire, et nul doute que le trimaran SVR Lazartigue va commencer à écrire la sienne.
Vive le kayak !