Baie de Concarneau : navigation hivernale
Baie de Concarneau, navigation hivernale
Samedi 2 janvier 2021
Les photos non signées Pascal J - Yanike Kayak sont de Jean Drouglazet.
C'est fait, nous sommes passés en 2021 !
Et nous voulons continuer à profiter de cette merveilleuse nature à bord de nos kayaks.
Pour bien commencer l'année, avec Jean et Jean-Jacques, nous avons décidé de faire une balade du côté du Cabellou et de Concarneau.
Nous partons de la cale de Beg-Meil vers 11h00.
Joël, qui n'a pu se joindre à nous pour la rando, est venu nous saluer.
Le soleil est au rendez-vous, il fait 6 degrés.
La traversée de la baie vers la pointe du Cabellou s'effectue sans problème.
Il y a très peu de bateaux sur l'eau à cette époque.
Nous arrivons devant les balises de Lué Vras (rouge) et du Cochon (verte) qui marquent le chenal d'entrée dans le port de Concarneau.
A la pointe du Cabellou, nous apercevons le fort.
En vieux breton "bellou" signifiait belliqueux et ce nom indiquait sur les cartes de l'époque à quel point il était dangereux de s'approcher de la pointe des lieux.
Avant même l'apparition du fort, le Cap Bellou bénéficiait déjà d'une belle réputation. Ce danger dont il était et est toujours question, il provient des nombreuses roches présentes à la pointe, ce qui rend le Cabellou plutôt inaccessible pour les marins qui s'aventuraient dans les parages.
En 1681 la stratégie militaire adoptée avait amené l'arrivée de nombreuses constructions du même genre dans le but de défendre le littoral, notamment contre les anglais.
Le fort du Cabellou a été édifié en 1746 sur la pointe du même nom. Son objectif était de défendre la baie de Concarneau, ainsi que l'entrée du port.
En tout, ce sont 200 degrés qui sont couverts, grâce à 6 embrasures, toutes tournées en direction de l'Océan.
La 2ème Guerre Mondiale a permis l'apparition d'un très imposant blockhaus à l'arrière du fort et énormément de gravats ont aussi été dispersés tout autour.
Le 8 novembre 1962 le fort a été classé en tant que Monument historique.
La marée est basse à 12h54 (coef 80).
Nous longeons les roches découvertes jusqu'à la pointe de Grignalou.
Nous sommes abrités du petit vent de nord, la navigation est très agréable sous le soleil et sur ce plan d'eau plat.
Nous suivons le balisage dans la baie de Pouldohan.
Nous apercevons le phare sur la pointe du Grignalou.
La marée est au plus bas, les bancs de sable nous empêchent de rentrer dans la ria du Minaouët.
Nous faisons demi-tour.
Nous accostons sur la plage de Kermingham, bien exposée au soleil et protégée du vent du Nord, afin de pique-niquer.
Nous avons la plage pour nous, quel plaisir de profiter de ce magnifique paysage.
Nous repartons en direction de Concarneau, en suivant la côte.
La mer étant plus haute, nous pouvons profiter de quelques passes à cailloux ...
... certaines offrant de superbes points de vue.
Nous contournons la pointe du Cabellou.
Au Nord, le ciel s'obscurcit.
Nous arrivons à Concarneau sous la pluie, mais elle ne va pas durer longtemps.
Nous naviguons vers la tour du Gouverneur et le pont-levis.
Nous ne passerons pas dessous celui-ci car il n'y a pas d'eau.
D'ici, nous avons un joli point de vue sur la tour de la Fortune, la tour du Maure et le Fer à cheval.
Nous revenons contourner le Fer à cheval et longeons les remparts à l'Est jusqu'à la tour aux Chiens et la porte et la tour du Passage
Côté Lanriec, les maisons colorées rappellent certains paysages du nord de l'Europe.
Devant nous, le Piedrabuena, premier des trois patrouilleurs hauturiers argentins construits par le groupe Piriou, mis à l'eau le 1er octobre 2020.
Ce navire est spécialement adapté à la navigation dans les eaux glacées de l’océan austral, grâce à un renforcement de sa structure.
Il sera chargé de missions de sauvegarde maritime : secours en mer, immigration clandestine, police des pêches, lutte contre les pollutions, lutte contre le narcotrafic, surveillance maritime.
Ce patrouilleur (87 m de long, 14 m de largue) peut rester plus de trois semaines en haute mer, atteindre une vitesse de vingt nœuds et recevoir un hélicoptère.
Il peut accueillir un équipage de quarante personnes, et une vingtaine de passagers supplémentaires. Parmi les innovations, une mâture unique pour une couverture radar à 360°, une passerelle qui offre une visibilité à 360° ou encore un système de rampes permettant la mise à l’eau, en moins de cinq minutes, d’embarcations rapides.
Un navire de près de 85 mètres de long est à quai.
Il s'agit du André L, cargo sablier, construit en 2005.
Nous longeons les remparts nord ...
... et arrivons sous la coque de l'Hémérica.
Devant la Tour Neuve, ce navire de pêche, construit en 1957, est la propriété du Musée de la Pêche.
Son histoire montre qu'il n'aurait jamais dû porter ce nom car c'est par erreur qu'il a été rebaptisé Hémérica aux Affaires maritimes.
« Quand il a été construit, en 1957, son propriétaire (l'armement Le Huédé à Lorient) lui avait donné comme nom « Pactole ».
Quand l'armement Nicot a racheté ce navire, Pierre Nicot, estimant "qu'il ne gagnait pas un sou avec ce navire", avait décidé de le rebaptiser.
En général, l'armement Nicot, en référence au père du patron qui était grainetier, donnait à ses bateaux un nom de fleur ; comme Ancolie, Anthémis, Héliotrope, ou encore Baccara.
Pierre Nicot a donc demandé à un de ses salariés d'aller aux Affaires maritimes pour faire rebaptiser le "Pactole" et lui donner le nom d'Hémérocalle ; petite fleur très prisée au japon.
Mais la route était longue et entre le bâtiment de l'armement et celui des Affaires maritimes, Hémérocalle est devenu Hémérica ».
(source : Le Télégramme, 12 juin 2017)
Tout proche, le Marche-Avec, qui est la reproduction d’un cotre sardinier, construit durant l'année 1991; il appartient depuis 1994 à la ville de Concarneau..
Plus rapide, doté d’un pont et donc plus sécurisé que les chaloupes sardinières non pontées, le cotre sardinier est le témoin de l’âge d’or de la sardine à Concarneau.
En dehors de la saison de pêche, il peut être utilisé comme caseyeur ou palangrier. Une polyvalence qui fera son succès dans les ports sardiniers comme Concarneau ou Douarnenez entre les années 1910 et 1930.
À Concarneau, on comptera 70 bateaux neufs immatriculés dans la période d’apogée, jusqu’à l’apparition des premières pinasses à moteur. Si la sardine a fini par être détrônée par le thon, son empreinte reste durable dans la ville et influencera le choix du cotre sardinier aux initiateurs du projet de construction d’un bateau du patrimoine.
Sans oublier la fête des Filets Bleus, créée en 1905 pour venir en aide aux familles des pêcheurs victimes de la disparition de la sardine le long des côtes bretonnes.
Nous naviguons jusqu'au beffroi et nous faisons demi-tour.
Nous poursuivons notre balade vers le port de pêche.
Jean a failli se faire avaler par le Santa Maria !
Cet ancien sardinier propose des sorties pour découvrir les sensations de la pêche en mer.
Les bateaux multicolores nous offrent un cadre somptueux sous le soleil ....
Nous revenons vers la Tour du Passage et explorons le port de plaisance pour trouver l'oeil de Pierre Chanteau ... sans succès !
Il est l'heure de rentrer vers Beg-Meil ...
Nous laissons la station de biologie marine à tribord ...
La première partie de la traversée s'effectue sur une eau tranquille ...
Nous aurons ensuite, au milieu de la baie, un vent de nord, force 3 à 4, de travers.
Nous débarquons à Beg-Meil vers 16h15.
Nous avons parcouru 11,53 milles nautiques sur la journée.
Ce fut une bien belle journée pour commencer cette nouvelle année.
Même si nous connaissons ce terrain de jeu, nous avons toujours plaisir à y naviguer.
Avec les saisons, la lumière, la météo, les marées, les paysages ne sont jamais les mêmes.
Un vrai bonheur ...
Merci à Jean et Jean-Jacques pour leur agréable compagnie.
Vive le kayak !