La Rance fluviale : de Lyvet à Léhon
La Rance fluviale : de Lyvet à Léhon
Samedi 30 mars 2019
Ce week-end, avec le groupe de Plouhinec, nous avons prévu de naviguer en Bretagne nord.
Nous allons à la rencontre du club des Corsaires Malouins, qui propose une randonnée sur la Rance fluviale.
Le rendez-vous est fixé à 11h00 au port de Lyvet, sur la commune de la Vicomté sur Rance.
Nous sommes 9 représentants du club de Plouhinec : Christine, Nelly, Anne-Marie, Corinne, Cécile, Lionel, Jean-Yves, Marie-Jo et moi-même (Pascal).
Nous arrivons avec un peu de retard, les amis des Corsaires Malouins ont la gentillesse de nous attendre.
La randonnée est encadrée par Gildas.
Nous embarquons à partir d'un ponton du port de plaisance.
A notre droite nous apercevons l'écluse du Châtelier, qui sépare la Rance fluviale de la Rance maritime.
Le Châtelier est la dernière écluse avant la mer d'un réseau de 48 écluses.
L'écluse du Châtelier se situe à un point où la mer s'élève à plus de 7 mètres de hauteur.
En barrant la Rance devant le port du Lyvet depuis 1832, l'écluse a modifié le faciès en amont en stabilisant la hauteur d'eau et en limitant les remontées maritimes vers Dinan. En aval, la sédimentation s'est accélérée et des travaux de désenvasement sont régulièrement mis en œuvre.
Nous partons pour une balade d'environ 5 milles jusqu'à Léhon.
Nous sommes 26 kayakistes sur l'eau, 18 des Corsaires Malouins et 8 de Plouhinec (Corinne a choisi de visiter Saint-Malo)
Une fois sortis du port de plaisance, nous longeons une falaise rocheuse.
Un goéland utilise d'une balise comme reposoir, et il n'est pas le seul !
Une épave de bateau échoué fait penser à un Kraken
Les cabanes à carrelets tombent en ruines et disparaissent peu à peu du paysage.
Elles avaient succédé aux bateaux de pêche qui longeaient le fleuve avant la création du barrage hydroélectrique.
Le fameux carrelet, grand filet carré, avait alors migré vers la rive. Il était désormais actionné à l’aide d’un treuil, installé dans ces cabanons sur pilotis.
Cette pratique, inédite en Côtes d’Armor, mais courante sur d’autres estuaires, notamment en Gironde et Charente-Maritime, s’était alors développée.
La plupart ne sont plus qu’à l’état de squelette, dévêtue de leurs parois, faute d’entretien.
La flotte de kayaks s'étire en petits groupes, en longeant les rives qui offrent de beaux points de vue.
Nous apercevons de magnifiques propriétés...
...ainsi que des chèvres qui profitent de la végétation.
Après Landeboulou, nous prenons à gauche dans un bras de rivière qui nous amène dans une végétation dense.
Le niveau d'eau étant bientôt insuffisant, nous faisons demi-tour et retrouvons le lit principal de la rivière.
Sur notre droite, nous longeons une entreprise de packaging, "Norman emballages"
...puis le restaurant "Les Rossignols"
L'habitat se fait plus dense, nous arrivons à Dinan.
Nous sommes dans le port de Dinan.
Nous admirons les bateaux à quai.
Nous faisons une halte avant le premier pont.
Gildas propose deux options : s'arrêter pour manger ou bien poursuivre jusqu'à Léhon.
Nous optons pour cette dernière proposition, nos estomacs attendrons un peu.
Nous poursuivons notre balade en observant les ruelles pavées et pittoresques, dont les restaurants et crêperies sont parfois dotés de décors médiévaux.
Devant nous, le vieux pont en pierre qui fait tout le charme du petit port a presque entièrement changé d'aspect en 1923.
Il comportait auparavant 3 arches dont l'une, en bois, était relevée pour permettre le passage des nombreuses embarcations circulant entre l'intérieur du pays et la mer.
Les gabares transportaient surtout le bois, les péniches étaient chargées de sable, mais nombre de bateaux permettaient d'exporter les toiles qui étaient le fruit de l'artisanat le plus important de la ville : environ 1 500 tisserands en faisaient encore la principale richesse au début du 19ème siècle.
Nous laissons à notre gauche le Cercle Nautique, idéalement placé.
Au dessus de nos têtes, le viaduc, qui relie la ville au bourg de Lanvallay.
Ce monument de granit, inauguré en 1852, a une hauteur de 40 mètres au-dessus du chemin de halage.
Il est formé de 10 arches de 16 mètres d'ouverture, séparées par des piliers de 4 mètres d'épaisseur.
Nous quittons la ville et longeons le chemin de halage.
Nous arrivons à l'écluse no 47, de Léhon.
L'éclusière, très sympathique, accepte de nous faire passer.
Nous nous engageons, nous formons des radeaux, en tenant les cordes le long des murs, et les portes se ferment.
L'eau monte, les portes commencent à s'ouvrir...
... et libèrent les kayakistes...avant qu'ils ne deviennent claustrophobes !
Sur la droite, en sortant, nous apercevons le barrage et son seuil.
L'abbaye bénédictine de Léhon, à l'architecture majestueuse, se dresse, altière, au-dessus des toits bleus des maisons.
Cette abbaye, dédiée à Saint-Magloire, fut fondée en 850 sur les bords de la Rance par Nominoë, premier roi d'une Bretagne unifiée.
Nous passons sous un petit pont enjambant la Rance, dans un vrai décor de carte postale.
C'est ici que nous nous arrêtons pour pique-niquer.
Nous débarquons un par un sur la berge. Les kayaks sont reliés entre eux par un bout.
Nous pique-niquons dans une ambiance conviviale, certains partagent saucisson, crêpes, vins ou autres breuvages...
Le lieu est un enchantement ...
Le village est composé de maisons du XVIIème siècle en pierre de pays, situées dans des ruelles fleuries...
Après un peu de repos, nous réembarquons, un par un, à partir de la berge.
Sur le chemin du retour, le léger courant nous porte.
Nous revoyons les sites remarquables sous un autre angle.
Après l'abbaye, nous arrivons à l'écluse de Léhon.
Nous nous rassemblons devant les portes, avant de rentrer.
Le principe est le même qu'à l'aller : constitution de radeaux et on s'accroche aux bouts le long du mur.
L'éclusière a la gentillesse d'immortaliser ce moment (merci Anne-Marie)
Le niveau de l'eau baisse...et les portes s'ouvrent, libérant les kayaks
Nous reprenons notre route dans ce paysage bucolique...
Nous repassons sous le viaduc de Dinan
Sous le vieux pont et dans la ville...
Nous retrouvons les berges aux herbes hautes qui hébergent les oiseaux...
...et débarquons dans le port de plaisance du Lyvet.
Nous ramassons notre matériel, partageons gâteaux, thé ou café.
Nous remercions chaleureusement nos hôtes du jour qui nous ont fait découvrir un joyau de leur belle région.
Nous échangeons quelques infos sur nos zones de navigation et on se dit que l'on pourra à nouveau se rencontrer....dans le Finistère.
Nous nous quittons, très heureux d'avoir vécu ces bons moments.
Un grand merci aux Corsaires Malouins pour cette belle balade.
Nous prenons la route vers l'Auberge de Jeunesse de Port Picain, où nous allons passer la nuit.
Après avoir pris possession de nos chambres à l'auberge, nous partons vers la pointe du Grouin pour une petite balade pédestre avant la tombée de la nuit.
Nous apercevons l'île des Landes, surnommée ici l'île aux oiseaux.
Ce lieu magique, inaccessible puisque entouré par la mer et protégé, est une réserve biologique créée par l’association Bretagne Vivante qui accueille la plus grande colonie d’oiseaux marins de Bretagne.
On peut y observer le grand cormoran, le cormoran huppé, des tadornes de Belon, des huîtriers-pie ou encore des goélands argentés.
Au loin, nous pouvons distinguer le Cap Fréhel, ou le Mont Saint-Michel
Nous finissons la soirée à l'auberge, dans une belle ambiance.
Nous avons vécu une bien belle journée, sous un beau soleil.
De belles rencontres, de beaux paysages, une belle balade en eau douce....
Nous ne sommes qu'à la moitié de notre week-end mais il est déjà réussi !
Vivement demain pour une nouvelle aventure....
et vive le kayak !
A suivre....