Les Glenan en hiver : la beauté des îles
Beg-Meil - Les Glenan
Mercredi 20 février 2019
Les photos non signées Pascal J - Yanike Kayak sont de Jean Drouglazet.
Je suis en congé, la météo est favorable, les grandes marées reviennent (coef 113), je propose donc une balade aux Glenan, en passant par l'île aux Moutons.
Jean, François et Jean-Jacques ont répondu à l'invitation.
Nous nous retrouvons à la cale de Beg-Meil à 9h30.
Le soleil commence à apparaître derrière les nuages, les couleurs sont magnifiques !
Nous partons vers une première étape de 6,12 milles nautiques vers l'île aux Moutons.
La distance totale sur la journée sera d'environ 20 milles nautiques.
La marée est basse à 11h19, nous partons à 10h00.
La pleine mer sera à 17h33, coefficient 113.
La cale de Beg-Meil sera aujourd'hui complètement découverte.
Nous longeons la côte jusqu'au sémaphore, les petites plages sur cette côte disparaîtront avec la marée montante.
Nous passons la pointe de Beg-Meil, au pied du sémaphore.
La houle se fait plus présente.
Cap au 210, direction l'île aux Moutons.
Nous laissons à tribord la plage des Dunes.
La traversée s'effectue sans problème.
Un peu de vent, un peu de houle, c'est agréable à naviguer, en jouant sur les pentes des vagues.
Nous ne sommes pas les seuls à naviguer vers les Glénan, nous croisons les voiliers de l'école de voile des Glénans.
Nous sommes bientôt en vue de l'île aux Moutons.
Aujourd'hui, elle nous paraît plus étendue, à cause de la marée.
L'arrivée aux Moutons, par François :
Le seul phoque que nous verrons sera de pierre, et de dos !
Le phare se détache devant un beau ciel gris.
Trois pêcheurs font la pause casse-croûte sur la plage.
Nous débarquons dans ce petit paradis, après une navigation de 1h58.
La mer a largement découvert les champs de goémon sur les rochers.
Côté Glénan, le ciel est plus clair...
Au sommet de l'îlot Enez Ar Razed, quelques longues tiges sur un tapis vert se détachent sur l'horizon.
Cet îlots est normalement interdit d'accès, car c'est une zone de nidification.
Nous connaissons ce paysage par coeur, le phare, le logement du gardien, le menhir, la cale, les canons....
Mais nous ne nous en lassons pas, tellement il est différent à chaque fois que nous venons ici.
L'armée française avait installé sur l'île une batterie de mitrailleuses en 1939.
Les allemands ne s'en sont pas servis, mais courant 1942, ils ont ramenés depuis Bénodet deux autres canons, qui existent encore aujourd'hui.
L'arrivée du soleil apporte une luminosité qui offre un contraste avec les couleurs ambiantes...magnifique !
Le ciel s'éclaircit et les nuages blancs remplacent les gris...
Nous pique-niquons.
Sur la plage découverte par la marée, nous apercevons des dizaines de berniques (patella vulgata)....
Après le repas, nous faisons le tour de l'île.
D'ici deux mois, cette zone d'herbes mortes sera sans doute recouverte de jacinthes des bois.
Au large, sous le soleil, nous apercevons l'ancien feu du Huic, l'île Saint-Nicolas et Fort Cigogne.
A l'ouest de l'île, nous arrivons devant d'énormes rochers "plissés"
L'artiste photographe en pleine concentration :
La visibilité est bonne, nous distinguons bien la côte sur le continent.
Le bleu profond de la mer, le gris et le jaune des rochers qui se reflètent dans l'eau...beau tableau !
Les rochers du secteur étaient surnommés "cimetière des thoniers"
Nous comprenons pourquoi en observant les alentours.
Le phare a été construit en 1879.
Avant la dernière guerre, malgré la petitesse de l'île, un couple de gardiens y vécut et éleva ses onze enfants dont sept naquirent au phare.
Le phare mesure 17,10 mètres et s'élève à 20,10 mètres au-dessus du niveau de la mer. Son feu blanc, vert et rouge à 2 occultations 6s est éclairé par une lampe de 150 W. Il a une portée de 15 milles (environ 27 km).
Il est automatisé depuis 1993 et télécontrôlé depuis Concarneau.
Les Moutons, vus par François :
Vers 13h15, nous reprenons la mer.
Nous contournons Enez Ar Razed par l'Est...
...sous l'oeil blasé des huitriers-pie, des goélands et des mouettes
Nous revenons vers le phare et quittons ces champs de roches pour mettre le cap sur l'ancien feu du Huic.
La traversée vers le Huic est agréable, sur une longue et belle houle.
Nous arrivons après 1h05 de navigation, l'ancien feu est occupé par les cormorans huppés.
Nous poursuivons vers le nord de l'île Saint-Nicolas et passons au sud de l'île de Brunec.
Laissant la balise de danger isolé "la Pie" à bâbord, nous rentrons dans l'anse entre Saint-Nicolas et Bananec.
Derrière le tombolo par encore recouvert par la marée montante, se profile Fort Cigogne.
Nous débarquons.
Les voiliers de l'école de voile rencontrés ce matin sont au mouillage.
Les lumières sont superbes, l'île, déserte, contraste avec l'affluence de l'été.
Nous avons une belle vue sur "la chambre" et sur l'île de Drenec.
Nous apprécions.
Au fil des minutes, Bananec redevient peu à peu une île.
Sur Saint-Nicolas, les sentiers aménagés sont déserts.
La bonne visibilité permet de contempler les alentours.
Fort Cigogne, et, au loin, l'île du Loch et sa cheminée...
Le tombolo qui disparaît peu à peu ...
L'ancien feu du Huic ...
Les voiliers au mouillage ...
Brunec et la Pie ...
L'île de Penfret ...
Les Glénan, vus par François :
Nous reprenons la mer en direction de l'îlot de Guiriden
Cette langue de sable va être réduite à un petit îlot aujourd'hui à marée haute (coefficient 115)
Les goélands occupent encore le peu de sable non recouvert par la mer.
Devant nous, l'île de Penfret et son phare ...
A l'Est de Guiriden, les mouvements d'eau opposés créent des vagues soudaines.
Magnifique !
Nous décidons de rentrer directement vers Beg-Meil.
Une traversée d'une dizaine de milles que nous effectuons à une moyenne de 4 noeuds.
Le vent a faibli, et nous avons la houle au 3/4 arrière.
Nous retrouvons le sémaphore, dans un paysage évidemment moins rocheux que ce matin.
Les petites criques ont disparues pendant quelques heures, la mer descend et leur rend leur existence.
Nous arrivons à la cale de Beg-Meil vers 18h15.
Le soleil descend sur l'horizon.
Nous avons vécu une superbe journée, la météo a été clémente.
La nature, une fois de plus, nous a offert un magnifique spectacle.
Les Glénan, en février, par coefficient 113, en une journée, c'était pour nous une première.
Nous y allons régulièrement, et on ne s'en lasse jamais, c'est la magie des îles !
Les îles en hiver ont un charme inégalé, tout est plus calme, plus paisible, nous pouvons mieux en profiter.
Nous avons navigué sur une vingtaine de milles, cela nous fait aussi un bon entrainement pour nos futurs projets.
Vive le kayak !