Kayakistes anglais en Finistère - l'Odet
Kayakistes anglais en Finistère
Samedi 22 septembre 2018
J'ai fait la connaissance de Dave Adamson et de son épouse Marion lors de notre tour de Bretagne en kayak de mer en juillet 2017.
L'histoire s'est poursuivie en Ecosse, dans l'archipel de Skye, en mai 2018, lors d'une merveilleuse randonnée.
En cette fin d'été 2018, Dave et Marion nous ont fait une petite visite en Bretagne.
Nous nous sommes retrouvés ce samedi à Concarneau, dans la ville close, en compagnie de Jean et de Françoise.
Après une visite bien arrosée, Jean nous a fait découvrir une délicieuse crêperie, le Pennti, place Saint Guénolé.
La balade se terminera chez Jean, puis chez moi pour le repas du soir, lors d'une soirée très conviviale.
Le temps n'était pas propice au kayak aujourd'hui.
Quelques éclaircies sont annoncées pour demain.
Dimanche 23 septembre 2018
Le vent étant toujours assez fort, nous décidons de naviguer ce dimanche sur les rives de l'Odet.
Dave, Marion, Jean et moi-même partons de la plage du Trez à Bénodet vers 10h30, pour une balade d'environ 15 milles.
Nous remontons l'embouchure en passant rive droite pour se protéger du vent.
Même par temps gris, le rivage de Sainte Marine est toujours aussi beau.
Dans le port de Sainte Marine, nous apercevons une flotille de vieux gréements sur la plage.
Nous longeons le rivage en admirant les belles demeures.
Le Château de Kerbérinic : on l’appelait le château rose, avant que son nouveau propriétaire, ignorant sans doute cet usage, ne s’avise de le peindre en blanc.
Après la pointe de Kerbérinic, dans l'anse de Porz Keriel, nous observons les vestiges d'un cimetière de bateaux.
Longeant les parcs à huitres, nous arrivons au pont de Cornouaille.
Long de 620 m et haut de 70 m, ce pont relie Bénodet à Combrit Sainte-Marine le 15 mai 1972.
Un péage est mis en place (de l’ordre de quelques francs) ; il ne fut supprimé que fin 1987.
Au début du XIXe, un simple canot assure le transport des piétons, puis le bac « charretier » après 1817, jusqu’à son naufrage en 1902.
En 1911, le premier bac à vapeur transporte plusieurs véhicules grâce à un système de traction par chaînes mouillées.
Après plusieurs péripéties, dont un naufrage en 1929, et sa destruction par les Allemands en août 1944, l’ouverture du pont de Cornouaille sonne la fin du bac historique.
Les oiseaux trouvent des perchoirs sur la rivière....
...et les plates multicolores sont rangées sur les pontons après le saison.
Nous poursuivons notre navigation en longeant la rive droite...
Après l'anse de Kerjegu, nous pouvons admirer la manoir de Kérouzien.
Ce manoir et son parc de 12 hectares, situés sur la commune de Plomelin, peuvent accueillir mariages, dîners, événements de famille ou séminaires.
C'est le cas aujourd'hui; un barnum a été monté devant le manoir.
L'Aigrette, l'une des vedettes de l'Odet remonte la rivière.
Les touristes découvrent la rivière grâce aux commentaires d'une animatrice.
Vu le temps aujourd'hui, le bateau est loin d'être complet.
Des ouvrages architecturaux originaux ont été construits au bord de la rivière...
Nous longeons les thermes romains de Perennou.
Cet établissement était rattaché aux villas romaines de Gorré Bodivit.
La maison des thermes, qui date du IIe ou du IIIe siècle, servait de lieu de convivialité, où se discutaient des affaires en prenant un bain.
Ce bâtiment a été découvert en 1833, par Mgr du Marallac'h, mais ce n'est qu'en 2010 que s'est réalisée la restauration, avec comme maître d'ouvrage le conseil général du Finistère, en partenariat avec le ministère de la Culture et la commune de Plomelin. Le chantier s'est déroulé de 2010 à 2011.
Nous sommes maintenant un peu plus à l'abri du vent par rapport à l'embouchure de la rivière.
Nous traversons vers la rive gauche pour observer un célèbre ponton : celui qu'Eric Tabarly a fait construire ici pour amarrer son Pen Duick, son yacht de la fin du XIXe siècle, acheté par son père en 1938, rénové par Tabarly lui-même en 1958
Entre 1978 et 1979, le célèbre marin fit construire sa maison sur un terrain qui borde la rivière, sur la commune de Gouesnac'h.
Les pierres proviennent d’une bâtisse de Baud (56), sur les bords du Blavet, à 120 km de là. Xavier Joubert, le concepteur de Pen-Duick 6, se charge de numéroter et de les transporter.
Résultat : une façade de 37 mètres de granit, un toit de chaume, un escalier extérieur sans rampe, et un grenier de 30 m parce que, précise Xavier Joubert, « il avait un vieux mât à caser et qu’il ne voulait pas le faire coucher dehors… ». .
Notre balade nous fait passer devant quelques amers, peints en blanc.
L'arrivée dans les Vire-Court, à la pointe de Kersabiec, nous offre un paysage boisé de toute beauté.
Les oiseaux profitent du calme du lieu.
Un hérons gris trouve sa nourriture.
Un promontoire domine les Vire-Court.
La légende dit qu'une jeune fille, poursuivie par un moine lubrique, se jeta du rocher, environ une douzaine de mètres de haut.
Il est dit qu'une main surnaturelle lui permit de rejoindre l'autre rive et d'échapper à l'affreux galant. Lui se noya en plongeant dans l'Odet.
En breton, la roche se nomme aujourd'hui Roc'h ar Divoulc'h. De l'autre côté de la rive, un autre surplomb rocheux, remarquable quant à sa forme, porte le nom de Rocher de l'évêque ou Chaise de l'évêque.
Nous poursuivons dans les Vire-Court, et soudain, devant nous, apparaît le magnifique château de Kerambleiz.
Construit dans la deuxième moitié de XIX, en 1872, il fut bâti par la famille Roussin dans un style néogothique. Il devint la résidence du marquis de Plœuc.
Presque ruiné, le marquis revend le château de Kerambleiz à Roger Audren de Kerdrel, mort avant la guerre en 1929.
En ruine pendant 40 ans, le château de Kerambleiz, situé à Plomelin, a été racheté par la famille Alterio en 1980.
Aujourd'hui rénové, c'est un lieu de réception pour les mariages et autres événements.
La plus vieille maison au bord de la rivière, elle ressemble à un repère de chercheurs d’or...c'est vrai que dans cet environnement verdoyant, on se croirait facilement au Canada.
La végétation au bord de la rivière nous offre parfois des sculptures étonnantes...
Nous arrivons à Porz Meillou, où nous faisons une pause pour pique-niquer.
Un loueur de kayaks occupe le site pendant la saison. Les embarcations sont au mouillage sur la rivière.
Nous repartons sous le soleil, en remontant la rivière jusqu'à l'anse de Saint-Cadou.
Sur l'Odet, nous avons le vent de face.
En nous engageant dans l'anse de Saint-Cadou, nous retrouvons une navigation tranquille, dans un paysage verdoyant.
Nous prenons sur bâbord vers l'anse de Toulven et naviguons jusqu'au ruisseau du Lendu, puis faisons demi-tour.
Quand nous revenons sur l'Odet, le phénomène vent contre courant génère des vagues.
Nous en profitons pour faire quelques surfs au milieu de la rivière.
Le plan d'eau est plus calme en revenant devant Porz-Meillou.
Nous redescendons la rivière vers Bénodet, en admirant tous ses trésors sous un autre angle et quelques rayons de soleil.
Nous passons devant l'embarcadère des vedettes de l'Odet, puis nous faisons une séance d'esquimautages devant le phare.
Nous débarquons plage du Trez, sous un beau soleil.
Malgré un temps maussade en début de journée, nous avons fait une belle balade dans un paysage toujours magnifique.
Jean et moi sommes heureux d'avoir fait découvrir à nos amis une partie de notre région version "kayak".
Demain s'annonce une meilleure journée. Je dois reprendre le travail, mais Jean proposera une nouvelle randonnée dans un lieu mythique.
A suivre...