De Kerloc'h à Camaret, balade en presqu'île de Crozon
Kerloch - Camaret : balade en presqu'île de Crozon
Samedi 5 mai 2018
Les photos non signées Pascal J - Yanike Kayak sont de Jean Drouglazet.
L'anticyclone est revenu, le temps est ensoleillé, la mer est belle, une occasion pour le club de Plouhinec de partir en balade à la journée.
Jean-Yves nous a proposé un départ de la plage de Kerloc'h, au nord de l'anse de Dinan, sur la presqu'île de Crozon.
Le pique-nique est prévu sur la plage de Veryac’h, nous déciderons de prolonger jusqu'à Camaret sur Mer.
Yvette, Nelly, Marie-Jo, Christine, Patrice, Olivier, Jean, Pascal (votre serviteur) ont répondu à l'invitation de Jean-Yves.
Nous partons à 10h45.
Première belle surprise de la journée : un cheval va s'entraîner sur la grève.
Nous allons naviguer sur une distance de 10,1 milles.
Nous commençons par un parcours le long de la côte.
En face de nous, l'arche du Château de Dinan.
Nous admirons ce chaos rocheux.
La particularité ici sont les roches d’origine sédimentaires.
Nous sommes dans un pays de schistes, d’ardoises.
Des grès, comme le quartzite, sont aussi très présents.
Certaines roches volcaniques et sédimentaires nous ramènent à 600 millions d’années en arrière, voire plus !
Par endroits il est possible de débarquer sur des petites plages de galets.
Ces falaises sont riches en fossiles et minéraux de toutes sorte.
Les roches sont la mémoire de la terre et certaines falaises montrent des empilements géologiques exceptionnels.
Nous nous sentons minuscules dans cet environnement grandiose.
La marée descendante ne nous permet pas d'explorer toutes les grottes marines qui s'offrent à nous.
Nous avons cependant la possibilité de profiter de quelques passages, qui font monter un peu l'adrénaline !
...et parfois cela passe juste ! n'est-ce pas Jean.
Quel plaisir de naviguer dans un tel paysage !
Bientôt nous apercevons au loin les Tas de Pois.
Nous contournons la pointe de la Tavelle.
Cormorans et goélands trouvent ici des reposoirs discrets.
Nous admirons les dernières criques avant d'arriver à Pen-Hir.
Une dernière arche se dresse devant nous avant d'atteindre la plage.
Au même endroit, quelques passages sous les roches et une belle grotte.
La mer est trop basse pour tout explorer.
Pendant que Patrice, Jean-Yves et Jean tentent quelques surfs, nous débarquons sur la plage au fond de l'anse de Pen-Hir.
C'est la plage de Veryac’h.
Nous pique-niquons sur les galets chauds.
Jean débouche une bouteille de rosé du Béarn, offerte par Béatrice, une amie de Tarbes que nous avons rencontrée au Symposium CK/mer de Paimpol.
Nous reprenons la mer vers 14h00.
Nous avons décidé d'aller jusqu'au Tas de Pois, puis si les conditions météo le permettent, de prolonger jusqu'à Camaret.
Nous longeons la pointe de Pen Hir.
Les falaises sont impressionnantes !
Nous arrivons aux Tas de Pois
Ceux-ci sont constitués de cinq rochers nés de l'érosion à l'extrémité de la Pointe de Pen Hir.
Chacun d'eux porte un petit nom breton.
Le plus charmant, le plus à l'Ouest et avancé dans la mer, tout pointu comme un chapeau chinois, voici Bern Id (tas de blé), le petit Ar Forc'h (la fourche) prend la suite, vient le Chelott (dentelle), Pen Glaz (tête verte), le Daouët proche de la pointe et le grand Daouët fait la jonction avec le continent.
La légende affirme que ce sont des Titans qui les ont construits.
Autrefois, on les nommait Pézeaux ou Tas de Foin, puis ils furent rebaptisés Tas de Pois au milieu du XIXè siècle.
Quelques passages un peu plus agités permettent de faire monter l'adrénaline.
Par endroits , la mer est couleur turquoise.
Somptueux paysage !
Le vent est moins fort que prévu, nous décidons de naviguer jusqu'à Camaret.
Un monument de granit, la Croix de Pen Hir, a été érigé dans les années 60 en hommage aux bretons de la France libre.
Les falaises à pic, hautes, avec une différence de niveau d'environ 70 mètres avec la mer d'Iroise, sont pour cette raison utilisées pour l'escalade.
Nous mettons le cap sur la pointe du Toulinguet.
A bâbord nous apercevons le rocher du Lion, reconnaissable à sa grande arche.
Nous apercevons un très joli petit phare (1848) et un sémaphore (1952) toujours en activité.
La pointe du Toulinguet depuis 1694 fut armée "jusqu'aux dents".
Des batteries côtières pour défendre à la fois l'anse de Camaret et l'approche du Goulet de Brest ont été installées et modernisées à chaque évolution de l'armement militaire.
Au delà du mur d'enceinte (1884) qui plonge aux extrémités dans la mer, une tour Napoléon modèle n°3 de 1812.
La pointe est percée de plusieurs grottes, plus ou moins profondes, qui se découvrent les jours de grande marée.
La plus grande est la grotte de Marie Le Vec (ou Lévêque). On suppose que le nom en a été donné en souvenir de cette personne, piégée par la marée...
Au loin nous apercevons les ruines du manoir du Boultous.
Ce manoir fut la propriété du poète provençal Pierre Paul Roux, alias Saint-Pol-Roux, alias Le Magnifique.
Il y vécut en famille, avec sa femme, sa fille Divine, et ses deux fils dont l'un, Coecilian, mourra durant la première Guerre mondiale.
En 1940, le vieux sage, dans sa 80è année, va connaître le pire dans ce manoir où, veuf désormais, il vit seul avec sa fille.
C'est le soir du 23 juin, les Allemands déferlent sur la Bretagne.
Un groupe surgit au manoir, et un soldat ivre tue la servante Rose, brutalise le vieil homme, blesse par balles Divine avant de la violer.
Des manuscrits innombrables sont déchirés ou brûlés.
Le vieil homme ne survivra que quatre mois.
Il s'éteindra le 18 octobre à Brest.
Quatre ans plus tard, le manoir, où les Allemands s'étaient installés, est détruit par l'aviation britannique.
Nous faisons une pause au pied du phare.
...et nous repartons vers Camaret en longeant la côte.
Marie-Jo et Yvette cueillent quelques haricots de mer.
Patrice et Jean-Yves partent devant.
Après avoir débarqué, ils iront chercher les véhicules, laissés ce matin à Kerloc'h.
Après Porz Naye, nous aurions pu passer sous des arches si la hauteur d'eau avait été suffisante.
Nous arrivons à la pointe du Grand Gouin, et nous virons au sud vers Camaret.
"Le Grand Bleu", un vieux gréement, a belle allure sur l'eau.
Nous apercevons au loin la chapelle Notre Dame de Rocamadour.
Nous débarquons sur la plage du Corréjou vers 16h00.
Nous n'aurons pas longtemps à attendre, Patrice et Jean-Yves reviennent avec les véhicules.
Ils ont été pris en stop par un sympathique automobiliste pour rejoindre Kerloc'h.
Nous ramassons notre matériel et nous allons boire un verre à la terrasse d'un café.
Nous profitons du charme typique de ce joli port.
Ainsi se termine cette magnifique journée ensoleillée.
Chacun a apprécié cette balade dans un site exceptionnel, dans lequel on peut toujours revenir sans jamais se lasser.
Vive le kayak !