Beg-Meil - Loctudy - Beg-Meil
Beg-Meil - Loctudy - Beg-Meil
Samedi 10 février 2018
Après plusieurs mois sans naviguer à cause de problèmes de santé, et avec le sentiment d'avoir retrouvé un peu d'énergie, j'ai décidé ce samedi de remettre à l'eau mon kayak de rando.
J'avais initialement prévu d'accompagner Jef sur Molène, avec deux navigations et un bivouac.
Cette sortie fut finalement annulée à cause du vent fort annoncé à la pointe bretonne.
Jef a proposé un plan B dans la rade de Brest.
J'ai réalisé que j'étais peut-être un peu trop ambitieux pour une reprise, vu mon état de forme.
De plus, je risquais de pénaliser le groupe.
J'ai donc proposé à Jean et Yvon une sortie à la journée, en partant de la cale de Beg-Meil.
Le temps est gris et froid. Le vent de sud-ouest est annoncé forcissant jusqu'à 5 beaufort dans l'après-midi.
En partant vers Loctudy, nous l'aurons au 3/4 arrière en revenant sur Beg-Meil.
La première étape nous mène jusqu'au nord de la pointe de Langoz, sur une distance d'environ 9 milles.
Nous longeons les belles propriétés beg-meiloises, et leurs kiosques face à la mer....
...et atteignons rapidement la pointe de Beg-Meil et son sémaphore.
Nous sommes encore protégés du vent.
Les rochers de la chaussée de Beg-Meil présentent leur silhouette noire sous ce ciel gris.
Après un heure 1/4 de navigation, nous atteignons le plateau rocheux de Mousterlin.
Nous longeons la côte et mettons cap au Nord-Ouest vers la pointe Saint-Gilles.
Après la pointe Saint-Gilles, nous observons les petites grottes creusées par la mer.
Nous changeons de cap pour passer au large de l'embouchure de l'Odet, en laissant la balise des Verrès à bâbord.
A tribord le phare de la pointe de Combrit.
La construction de ce phare remonte à 1885 : il est constitué d’une tour carrée surmontée d’une lanterne rouge en métal et accolée à la maison du gardien.
Il fut électrifié en 1943, puis endommagé le 10 août 1944 par les troupes allemandes.
Il matérialise, avec le feu du phare de Bénodet, un alignement au nord qui permet d'arriver sur rade devant ce dernier port.
Nous passons au nord de la Basse Rousse, sur laquelle est perché un cormoran, et faisons cap direct vers Loctudy.
Le vent forcit, nous l'avons maintenant de face.
Après 3h30 de navigation, nous arrivons à Loctudy.
Nous accostons au nord de la pointe de Langoz.
Nous avons une très belle vue sur le phare de la Perdrix et le village de l'Ile Tudy.
Ce phare est nommé ainsi car les roches qu’il balise évoqueraient des perdrix dans un champ. Le phare de la Perdrix est devenu le symbole de la commune de l’ile Tudy.
A Loctudy, ce phare s’appelle Les Perdrix.
C’est en 1947 que les Perdrix furent revêtues de damiers noirs et blancs.
En 1982, pour respecter les nouvelles règles de signalisation maritime (rouge à bâbord et vert à tribord en rentrant dans un port), elle eussent dues être peintes en vert.
Cette modification fut catégoriquement refusée par les habitants des deux rives. L’administration compréhensive satisfit ce vœu en arguant de ce que les « damiers noirs et blancs font la célébrité du feu des Perdrix ».
En 2000, un nouveau balisage constitué par des bouées vertes et rouges fut réalisé.
Les Perdrix perdirent leur tête et furent déclassées. Les municipalités « tudystes » demandèrent alors que l’édifice leur soit concédé en tant qu’élément caractéristique de leur patrimoine.
Nous pique-niquons, et nous reprenons la mer, direction Mousterlin en direct.
Après avoir dépassé la pointe de Langoz, nous ne sommes plus à l'abri du vent.
Celui-ci nous pousse 3/4 arrière et va forcir jusqu'à 4 à 5 beaufort.
La mer est plus agitée, la houle par l'arrière rend la navigation un peu plus technique.
Après Mousterlin, la mer est un peu plus plate.
Le passage de la chaussée de Beg-Meil est un peu délicat, il faut être vigilant pour ne pas se faire drosser sur les rochers.
Nous arrivons bientôt à bon port.
Je réalise que j'ai pris la bonne décision en partant sur une navigation d'une journée, et j'ai peut-être mis la barre un peu haute pour une reprise.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas senti une telle fatigue après une sortie en kayak.
Il y a le manque d'entraînement bien sûr, mais aussi le manque d'énergie dû à la maladie.
Sans compter les conditions météo (le vent demande plus d'énergie !), et les ampoules aux mains !
Je suis quand même très heureux d'avoir pu réaliser cette rando, elle me donne beaucoup d'espoir pour la suite.
Vive le kayak !