A la rencontre des phoques sur les Moutons
A la rencontre des phoques sur les Moutons
Vendredi 14 janvier 2022
Les photos non signées Pascal J - Yanike Kayak sont de Jean Drouglazet.
Ce vendredi matin, à Beg-Meil, la température affiche 3 degrés sur le tableau de bord de ma voiture.
En température ressentie, avec ce vent d'Est, nous sommes plutôt à zéro degré.
Avec Jean, Maurice, Joël et Charles, nous avons prévu de naviguer vers l'île des Moutons, pour y pique-niquer.
Nous partons de la cale de Beg-Meil vers 10h00.
Le temps est gris, combis sèches, bonnets et gants nous permettent de résister au froid.
Nous arrivons très vite au pied du sémaphore.
La visibilité est réduite, nous ne voyons pas notre destination.
Nous mettons le cap au 205.
Nous entamons la traversée.
Nous y croiserons très peu de monde, si ce n'est un pêcheur qui rentre sur Concarneau.
La navigation est agréable.
La houle nous permet de jouer avec les pentes d'eau, même si cela nous fait dévier un peu de notre cap initial.
Le plaisir est là.
Nous sommes vite réchauffés avec le pagayage.
A l'approche des Moutons, une lumière étrange descend du ciel.
D'après Jean, Dieu nous fait "un doigt d'honneur"
Nous voici devant l'île aux Moutons et son phare.
Dans le ciel, le soleil tente de percer, mais finalement perdra la bataille avec les nuages.
La colonie de phoques établie sur l'île ne cesse de croître, nous n'en avons jamais vu autant.
Après deux heures de navigation, nous débarquons sur la plage près de la cale.
Nous sommes seuls sur l'île.
L'armée française avait installé sur l'île une batterie de mitrailleuses en 1939.
Les allemands ne s'en sont pas servis, mais courant 1942, ils ont ramenés depuis Bénodet deux autres canons, qui existent encore aujourd'hui.
Nous pique-niquons, en nous abritant du vent d'Est.
Au sommet de l'îlot Enez Ar Razed, un tapis vert se détache sur l'horizon.
A partir du printemps, cet îlot est normalement interdit d'accès, car c'est une zone de nidification.
Après le repas, nous marchons vers le phare.
En 1879 fut construit une tour carrée de 18 mètres flanquée d'une maison abritant les gardiens.
Elle fut occupée dès 1905 par la famille Quéméré et ses 4 enfants.
Souffrant de livraisons irrégulières du ravitailleur "La Marie-Jeanne", ils finissent par acquérir 3 vaches, des moutons, des poules, des oies et des canards.
Un jardin protégé de murs est aménagé pour produire des légumes et des fruits.
Deux canots, le "Moelez", puis le "Goéland", servent à capturer poissons et crustacés.
D'autres familles prendront le relais.
Le phare sera automatisé en 1983.
Il a une portée de 15 milles (environ 27 km) et est télécontrôlé depuis Concarneau
Oui, il fait très froid ... Charles et Maurice ont failli geler au pied du phare.
La zone, actuellement désertée, où se reproduisent les sternes au printemps ...
La marée monte, nous nous apprêtons à ré-embarquer.
Nous reprenons la mer vers 14h00, et allons explorer les rochers au nord-ouest de l'île.
Nous y retrouvons quelques phoques qui jouent autour de nos kayaks, apparaissant, alternativement, devant puis derrière nos embarcations.
Nous mettons le cap au 25 pour rentrer sur Beg-Meil.
Après une traversée sans encombre, nous arrivons devant le sémaphore.
Une communication VHF avec les guetteurs confirme que tout est ok.
Nous croisons des goélands, des cormorans et des huitriers-pie.
Après 1h45 de traversée, nous revenons à la cale de Beg-Meil.
Nous avons parcouru 12,54 milles nautiques.
Ainsi se termine cette première randonnée de 2022.
Il a fait froid, mais nous étions bien équipés.
Une escale sur les îles est toujours un moment unique. Le faire en hiver, loin de l'affluence de l'été, est un moment magique, en communion avec la nature.
Réaliser cette expérience en bonne compagnie, c'est un pur bonheur !
Vive le kayak !