Randonnées malouines : de Cézembre à l'île Agot, retour à Saint-Malo (3/4)
Randonnées malouines : de Cézembre à l'île Agot, retour à Saint-Malo (3/4)
Vendredi 14 août 2020
Les photos non signées Pascal J - Yanike Kayak sont de Jean Drouglazet.
Après une bonne nuit de repos, bien tranquille sur notre petite plage orientée plein sud (voir article précédent), nous assistons au réveil de la côte malouine.
Un ferry rentre sur Saint-Malo.
Après le petit-déjeuner, nous ramassons notre matériel et nous prenons la mer.
Nous longeons la côte sud de Cézembre, vers l'ouest.
Notre premier objectif est devant nous : le phare du Grand Jardin.
Nous y arrivons très vite.
La construction initiale du phare du Grand Jardin remonte à 1865 et le premier allumage du feu à huile qui l’équipait alors est intervenu en 1868.
Le phare est détruit par les Allemands en août 1944.
Un deuxième phare est construit sur cette Pierre du Jardin, les travaux de gros oeuvre sont terminés le 20 avril 1949 et le feu définitivement au cours de l’été 1950.
En 1978 débute l’électrification du feu. Elle sera terminée en avril 1979.
Le phare est automatisé et les gardiens descendent définitivement le 7 octobre 1982.
En 1953, le sculpteur Francis Pellerin a réalisé un bas-relief en haut du phare représentant Neptune.
Depuis le 3 octobre 2012 le phare du Grand Jardin est classé au titre des Monuments historiques.
Après une courte pause, nous traversons le chenal.
Le vent s'est levé, la houle est assez prononcée, nous permettant quelques surfs.
Nous arrivons à la balise de Nerput.
Nous poursuivons vers l'ouest, la pluie commence à tomber.
Nous arrivons devant l'île Agot.
Nous y accostons pour faire une pause.
Dans ce tableau naturel et sauvage, les algues vertes en bord de mer forment un contraste étonnant avec les roches sombres de l'île.
Nous avions prévu d'aller pique-niquer sur l'archipel des Hébihens.
Avec ce temps pluvieux, nous distinguons à peine l'île des Hébihens, qui présente donc moins d'intérêt sous la pluie.
Nous décidons de nous réfugier plage du Port Hue, à l'est de la pointe de la Haye, nous y serons abrités du vent.
Nous effectuons la traversée vers le continent ...
... et débarquons sur la plage.
De l'île de Cézembre à la plage du Port Hue, nous avons parcouru 5,2 milles nautiques.
Nous échangeons avec le responsable du poste de secours, géré par la SNSM.
Très sympathique, il nous propose de nous installer dans le "garage" du poste de secours, afin de nous changer et de pique-niquer.
Nous constatons que la SNSM est un peu le "parent pauvre" de la station balnéaire de Saint-Briac-sur-Mer en terme de locaux, et nos hôtes pourraient avoir de meilleures conditions de travail.
Nous acceptons avec reconnaissance cette proposition qui honore la solidarité "des gens de mer".
Nous nous changeons donc à l'abri et nous montons en haut de la plage.
Nous repérons un restaurant de plage, l'Albatros, il n'y a aucun client.
Le jeune homme qui nous accueille accepte que nous puissions pique-niquer à l'abri, à condition de consommer.
Nous nous installons sur la terrasse couverte et nous prenons notre repas, jusqu'à ce que la patronne arrive et nous demande de partir, nous informant qu'une famille a réservé et doit arriver sans tarder.
Nous comprenons la situation et nous nous exécutons.
Nous revenons vers la plage et reprenons la mer, direction Saint-Malo, vers l'Est.
Nous passons la pointe de la Garde Guérin, et nous arrivons à la pointe du Décollé, dans une zone ou la mer est assez agitée.
Certains serrent les fesses, mais le passage de la pointe se fait sans problème.
Nous mettons le cap sur l'île Harbour.
Sous le règne de Louis XIV, l'État a racheté tous les îlots rocheux de la ville pour les fortifier, ce fut la cas de Harbour.
Privé, ce fort n'est pas ouvert à la visite.
Si le fort est peu connu, il a pourtant eu un propriétaire célèbre : Alain Delon.
En 1967, il joue dans Les Aventuriers, de Robert Enrico. Le film est tourné en partie à Fort Boyard.
Alain Delon a un coup de coeur pour les forts.
Il a appelé tous les propriétaires de France et de Navarre pour en acheter un. Les propriétaires de l'époque cherchaient justement quelqu'un pour vendre leur bien et le restaurer.
Mais confronté aux contraintes imposées par les monuments historiques, il ne parvient pas à le rénover comme il le souhaite. Il finit par s'en désintéresser puis par le vendre.
Nous poursuivons notre route vers l'Est. Il nous faut traverser le chenal d'accès à Saint-Malo, au fort trafic maritime.
Nous nous rassemblons à la balise du Buron pour traverser sur le chemin le plus court.
Nous traversons le chenal jusqu'à la balise La basse du Buron...
... et prenons la direction du Petit Bé.
Nous croisons un navire qui maintenant nous est familier : le Renard (voir articles précédents)
C'est le troisième jour que nous le voyons en mer, sous voiles.
Nous laissons le Petit Bé à tribord ...
Intégré dans le système de défense imaginé par Vauban, ce fort fut construit à la fin du XVIIe siècle sous la direction de Garangeau.
Nous longeons ensuite le Grand Bé et passons au pied de la tombe de Chateaubriand.
Nous retrouvons Saint-Malo et ses remparts, et les façades de l'Ecole Nationale Supérieure Maritime ...
Après le Fort National, nous quittons (provisoirement) Jean-Pierre qui rejoint la plage du Sillon.
Nous débarquons plage de la Hoguette.
Depuis Port Hue, nous avons parcouru 6,3 milles nautiques.
Sur la journée : 11,5 milles nautiques.
La soirée se poursuit chez Jean-Pierre pour l'apéritif, puis Jean, Roland et moi profitons de Saint-Malo intra-muros.
Des remparts, nous admirons le magnifique coucher de soleil derrière le Petit Bé.
Comme un fil rouge nous ayant accompagné sur ces trois jours de rando, le Renard passe derrière le fort ....
Magnifique !
Un peu plus tard, nous assistons au spectacle du ciel rougeoyant sur Cézembre, le phare du Grand Jardin et le Petit Bé ...
La nature nous a proposé un résumé de notre journée !
Ainsi se concluent ces 3 jours de randonnée kayak autour de Saint-Malo.
La météo aurait pu être meilleure, nous avons cependant su nous adapter et profiter d'un parcours très enrichissant.
Un vrai bonheur, et de belles rencontres sur l'eau et à terre.
Un grand merci à nos amis des Corsaires Malouins pour leur accueil.
Demain, pour finir cette belle semaine, Jean-Philippe nous organise un extra au Cap Fréhel.
Nous terminons avec celui dont le souvenir nous a suivi durant ces trois jours (cf Le Renard) : le corsaire Robert Surcouf.
A suivre ....
Vive le kayak !