Méditerranée 2013 : l'archipel du Frioul
Rando kayak Côte Bleue - Frioul -Etang de Berre - Etang de Bages et Sigean
11 au 19 mai 2013
Mardi 14 mai :
Après notre superbe bivouac sur la Côte Bleue, nous traversons vers l'archipel du Frioul.
Ce matin, la mer est belle, le soleil commence à pointer ses rayons.
Au loin, la brume enveloppe encore Marseille.
Nous avons prévu une navigation autour de l'archipel, et retour en soirée sur le continent pour bivouaquer dans une nouvelle calanque.
Si les conditions météo sont ce matin optimales, les prévisions l'étaient aussi lors de notre départ.
Malheureusement, un avis de grand frais pour l'après-midi, capté à la VHF, nous oblige à changer nos plans.
Arrivés à la pointe du Banc, nous décidons donc de raccourcir notre parcours sur les îles du Frioul et de rentrer plus tôt vers le port de la Vesse, près de Niolon.
Quatre îles, If, Ratonneau, Pomègues et Tiboulen, constituent l'archipel du Frioul. If est la plus petite des trois, avec son château construit par François 1er et rendu célèbre par Alexandre Dumas. Ratonneau et Pomègues sont, elles, reliées par une digue de 360 m depuis le XVIIIème siècle.
Cette partie de France est la plus sèche du territoire, mais les paysages, arides et désolés, n'en sont pas moins grandioses.
Ils offrent une côte déchiquetée qui abritent des criques et des calanques sauvages aux riches fonds marins.
Afin de préserver cette richesse exceptionnelle, la ville de Marseille a créé en 2002 le Parc Maritime des îles du Frioul.
C'est sur Ratonneau que se trouve l'Hôpital Caroline, ce lazaret qui fut construit en 1828, et dédié à Caroline, épouse du duc de Berry, pour accueillir les malades atteints de la fièvre jaune. En effet, on pensait que l'air marin et la ventilation donnaient de plus grandes chances de guérison. Depuis la création de l'association Caroline pour le renouveau et l'animation du lazaret des îles en 1978, un chantier de réhabilitation est entrepris pour faire de cet ancien espace de quarantaine un lieu ouvert sur la ville et sur la Méditerranée.
Nous poursuivons notre route vers l'Est de l'île Ratonneau.
La brume s'étant levée, nous distinguons mieux Marseille et son port.
Un quatre mâts y fait son entrée. (cliquer sur les photos pour agrandir)
Nous faisons une halte dans la calanque de l'Eoube.
Après avoir passé le cap de Croix, nous longeons la côte vers la calanque de Ratonneau et nous franchissons la passe de la pointe d'Escourbidon, devant l'hôpital Caroline.
Nous avons une vue privilégiée sur Marseille, et la Basilique Notre Dame de la Garde...
...et sur le château d'If.
Jusqu’au XVIe siècle, l’île d’If est sauvage et un havre occasionnel pour les pêcheurs. C’est François Ier, lors d’une visite à Marseille en 1516, qui en mesure l’importance stratégique et ordonne qu’on y dresse une forteresse.
Très vite, la forteresse change de fonction et devient prison ; les fortes têtes, la canaille et les galériens récalcitrants y effectueront des séjours plus ou moins prolongés.
A partir du XVIIe siècle, les protestants sont jetés en masse dans les cachots où ils périssent en grand nombre. Aux prisonniers de marque cependant, la forteresse offre des conditions de vie tout à fait décentes.
Le prisonnier le plus célèbre sera sans doute José Custodio Faria qu’Alexandre Dumas rendra immortel avec le Comte de Monte-Cristo. Après avoir accueilli les insurgés de 1848 et les communards de 1871, la forteresse perdra sa vocation carcérale et sera ouverte au public en 1890.
Quant à Edmond Dantès, la chronique d’If n’en a pas gardé souvenir. En revanche, le trou qu’il creusa dans le mur d’une des cellules est toujours bien visible.
Nous poursuivons jusqu'à la magnifique calanque de Sainte-Estève.
Sur babord, elle est dominée par le Fort de Ratonneau qui culmine à... 75 mètres.
Après la pointe Santo Venturi, nous naviguons devant le bâtiment de la douane, en forme de navire, qui se confond avec le paysage, avant de longer la digue qui ferme le port du Frioul côté Est.
Le village de Port Frioul a été créé en 1974: il possède quelques restaurants, un port de plaisance d’une capacité de 700 anneaux et accueille de nombreux plaisanciers.
Nous entrons dans le port jusqu'à la digue, construite en 1825, qui relie l'île de Ratonneau à celle de Pomègues.
Sur celle-ci, nous apercevons le fort du même nom, ainsi d'un relai de télévision.
La météo nous obligeant à raccourcir le parcours initialement prévu, nous quittons l'île de Pomègues pour revenir sur nos pas.
La luminosité étant plus grande nous profitons de la vue sur Marseille.
La tour CMA CGM est, avec ses 147 mètres de hauteur, la plus haute tour de Marseille. Elle est le siège social de la société CMA CGM, troisième groupe mondial de transport maritime par conteneurs et numéro 1 français. Sa construction fut décidée en 2004 et sa réalisation confiée à l’architecte Zaha Hadid. La tour comporte 33 niveaux et peut accueillir 2700 personnes.
Elle comprend 53000 m² de surface vitrée totale, 65000 m3 de béton (soit 168000 tonnes) et 6000 tonnes d'acier.
Après une halte dans une petite crique du port de l'Eoube, nous longeons une côte dentelée de multiples petites calanques, croisant parfois de superbes voiliers.
Cette côte et son relief tourmenté : calanques, plages et criques sablonneuses, à-pics impressionnants, qualité de la lumière, transparence de l’eau, nous offre un site d’une grande séduction, un lieu encore préservé, une rencontre authentique en Méditerranée.
Ces îles sont également un refuge pour de nombreux oiseaux marins. Elles sont, entre autres, le domaine de prédilection du goéland leucophée, le “gabian” des Provençaux.
Sur ces roches blanches, d'autres acteurs locaux, tels ces cormorans lors de leur parade nuptiale, captent nos regards admiratifs.
Nous parcours sur le Frioul se termine dans le havre de Morgiret.
Vers 16h00, nous entamons notre traversée vers le port de la Vesse.
Notre destination initiale était la calanque de Niolon, mais l'accès à celle-ci avec un fourgon et une remorque présente quelques difficultés.
Nous arrivons vers 17h10 dans la calanque de La Vesse, avec ses maisons blanches aux toits oranges, ses bateaux de pêche blancs, et l’Aqueduc ferroviaire de la ligne Marseille-Miramas.
Avec Jean-Yves, nous appelons un taxi pour aller au camping récupérer le fourgon et la remorque, afin de ramener tout le monde dans notre camp de base.
Nous avons écourté notre rando à cause d'une météo instable, mais nous avons cependant vécu deux superbes journées, sur la côte Bleue et sur le Frioul, dans des paysages magnifiques.