Méditerranée 2012 : Calanques & Esterel (2/2)
Rando kayak Calanques et Esterel - 19 au 27 mai 2012 (Partie 2)
Après une première rando vers la corniche de l'Esterel en début de semaine, nous sommes revenus sur Cassis, pour découvrir les Calanques et l'Archipel de Riou.
- Jeudi 24 mai : de Cassis vers Sormiou
Le beau temps est revenu sur Cassis (mer belle, pas de vent, soleil), et nous avons décidé de naviguer dans les Calanques jusqu'à la fin de la semaine.
Nous partons de la cale de l'Office de Tourisme, après avoir ramené notre fourgon au camping.
La météo à la VHF annonce un temps calme pour les 3 jours à venir (même si la capitainerie a voulu nous faire peur en prédisant du mistral, non confirmé par météo france !)
Nous nous équipons donc pour 3 jours en autonomie.
Départ vers 11h30.
La calanque de Port-Miou est située sur la commune de Cassis. C'est une ancienne carrière de calcaire, utilisée notamment pour la construction du canal de Suez.
Très sinueuse, la calanque de Port-Miou s'avance profondément à l'intérieur des terres et constitue un port naturel, qui accueille plus de 600 voiliers. Mais elle ne dispose d'aucune plage.
La Calanque de Port-Pin doit son nom aux pins d'Alep, qui jonchent la roche. Cet endroit de rêve dispose d'une plage de sable bordée d'une pinède abondante.
A Port-Pin, les curieux viennent aussi observer la trou souffleur : une sorte de grotte qui aspire les vagues et rechasse l'air avec force à travers un conduit. Les jours de grand vent, on l'entend souffler jusque dans un rayon de 100 mètres.
La calanque d'En-Vau est très encaissée. La voie maritime permet de profiter de son calme.
Le fait que la calanque d'En-Vau soit très reculée empêche le soleil de réchauffer l'eau puisque les rochers lui font de l'ombre. La plage est composée de galets.
Nous accostons sur les rochers pour faire notre pique-nique, et prendre un bain dans une eau turquoise.
Nous poursuivons notre navigation, en explorant chaque calanque, et chaque passe à cailloux.
Le paysage est grandiose, nous en prenons plein les yeux.
Dans la calanque de l'Oule, nous trouvons une grotte marine, dans laquelle nous pouvons pénétrer en kayak.
Après la calanque de l'Eissadon et celle de Devenson et ses falaises de plus de 230 mètres, nous cotoyons l'îlot du Dromadaire.
Après l'anse de la Baume et l'anse des Enfers, après avoir traversé la calanque de Saint-Jean-de-Dieu ou de l'Oeil de Verre et salué le rocher du Torpilleur (baptisé ainsi en raison de sa ressemblance avec un navire de guerre), nous arrivons dans la calanque de Sugiton, exclusivement accessible via la mer ou à pied depuis le site deLuminy. La calanque est généralement fréquentée par des naturistes, qui s'installent sur la petite plage de galets ou sur des dalles de rocher.
La calanque de Sugiton est l'une des plus belles de Marseille. Résines de pin et iode marine pour l'odorat, falaises abruptes et mer turquoise pour la vue, fraîcheur de l'eau pour les sens, silence uniquement troublé par la nature pour l'ouïe... Sugiton est un lieu de rêve.
Nous poursuivons vers la calanque de Morgiou, puis nous passons le cap du même nom, avant d'atteindre la calanque de la Triperie.
Celle-ci abrite la grotte sous-marine de Cosquer, baptisée du nom de l'homme qui l'a découverte en 1985 : le scaphandrier Henri Cosquer. Les peintures exceptionnelles de cette grotte, elles, n'ont été dévoilées qu'en 1991. On y trouve des gravures d'animaux (bisons, cerfs, chevaux, bouquetins) et de mains, qui remonteraient entre - 18 000 et - 27 000 ans av. JC. Le niveau de la mer se situait alors 135 m plus bas. La grotte est interdite au public et classée monument historique.
Nous terminons notre périple dans la calanque de Sormiou, où nous trouvons refuge pour la nuit.
Nous y rencontrons un jeune couple de bretons bien sympathiques, Hélène et Loïc, avec qui nous passons une partie de la soirée, à évoquer la Bretagne, Marseille...et des connaissances communes, le monde est bien petit !
Trajet Cassis - Sormiou
Distance parcourue : environ 14 miles nautiques.
- Vendredi 25 mai : de Sormiou vers l'Archipel de Riou, puis Les Goudes
Nous partons de Sormiou vers la pointe du Vaisseau, après avoir passé le Bec de Sormiou, site réputé pour l'escalade.
A partir de la pointe du Vaisseau, nous traversons vers l'Ile Plane. Appelée aussi l'île Calsereigne, elle ne culmine qu'à 22m. Du temps des grandes épidémies de peste et choléra, les cargaisons de navires suspectées d'être contaminées y était déchargées et exposées aux 4 vents dominants pour les purifier.
Nous longeons l'île Plane d'Ouest en Est, et nous faisons cap au sud vers l'Ile de Riou. C'est la principale île de l'archipel de Riou, point culminant à 190m. Elle est propriété du Conservatoire du Littoral depuis 1992. On y trouve d'importantes colonies de goélands argentés et d'autres espèces en petit nombre.
Nous faisons le tour de l'île vers l'Est. Nous passons devant un long toboggan de pierres sèches restauré il y a quelques années par un chantier de jeunes, qui permettait dans le temps de charger les tartanes du sable de Riou pour paver les rues de Marseille (XIXème). Les sablières de Riou ont été exploitées à partir de 1850.
Coté Sud de Riou, une fois la pointe Caramassane contournée et vers l'Ouest, ce ne sont que d'abruptes et lisses falaises rarement entrecoupées par des calanques ou criques.
Au sud-est, nous faisons le tour des îlots Les Empereurs.
De par sa position géographique, Riou a très tôt constitué pour Marseille un poste avancé, pour lutter et prévenir contre les raids des pirates, notamment Barbaresques, avec la création d'une vigie dès le XIII ème siècle (reliée à celle du sommet de Marseilleveyre avec qui elle communiquait par un système de voiles sur un mât).
Nous faisons halte dans la calanque de Monastério, et sa plage de sable, pour y pique-niquer et nous baigner.
Nous repartons ensuite vers l'île Plane, puis nous faisons cap sur l'île de Jarre, que nous longeons par sa côte sud, pour atteindre la côte Nord de l'île de Jarron, après avoir traversé le passage très étroit qui sépare les deux îles.
Près de Jarre se trouve les reste du Grand Saint Antoine, navire qui fut placé en quarantaine en juin 1720, après avoir apporté la peste à Marseille.
Nous rejoingons ensuite le continent en arrivant dans la calanque de la Mounine.
Après avoir navigué devant un ancien sémaphore, nous arrivons dans la calanque de Callelongue.
Callelongue signifie petite crique étroite et longue, "calo longo" en provençal.
Nous nous dirigeons vers le passage des Croisettes, entre l'île Maïre et le Cap Croisette. Nous faisons une halte sur la petite plage des Croisettes.
L'île Maïre culmine à 138 mètres d'altitude. Elle est totalement inhabitée, et, à part les gabians, nom provençal du goeland leucophée, la vie animale y est réduite à sa plus simple expression.
Nous contournons le Cap Croisette pour aller faire une pause dans le petit port traditionnel des Goudes, qui fait partie du 8ème arrondissement de Marseille.
Distance parcourue : environ 20 miles nautiques
- Samedi 26 mai : retour à Cassis, puis soirée à Aix-en-Provence
Sur les conseils d'Hélène et Loïc, nous avons un moment envisagé de terminer notre parcours dans le port de la Pointe Rouge à Marseille, puis de prendre un bus pour récupérer notre fourgon à Cassis, pour ensuite venir récupérer notre matériel.
Finalement, le temps restant sur un avis de grand beau, nous décidons de rentrer sur Cassis par la mer, sur une route plus directe qu'à l'aller.
Nous profitons de quelques passes à cailloux.
Et de quelques grottes marines...
Nous naviguons aussi devant la calanque de Cortiou, qui est paradoxale : elle est à la fois magnifique et répugnante.
En s'y approchant, nous sentons en effet une odeur nauséabonde. Les eaux usées de l'agglomération marseillaise s'y déversent.
"Cortiou...calanque merveilleuse, calanque défigurée !...Ce fut un écrin de pierres blanches autour du saphir de la mer. Ce n'est plus qu'un cirque pelé, au creux duquel débouche un conduit monumental qui crache dans la Méditerranée les ordures d'un million de personnes" disait Jean-Yves Cousteau.
Nous faisons un halte dans la calanque de Port-Pin. Pique et baignade sont au programme dans un environnement splendide.
Nous poursuivons notre navigation vers Cassis.
Julien, fidèle à sa réputation, sauve une jeune naïde. Cette jeune fille, allergique à la piqure des méduses, a été prise de panique et est restée bloquée sur une bouée, à 200m du bord, et sans pouvoir rejoindre celui-ci.
Julien l'a embarqué sur son kayak, Marie-Jo et Pascal ont assuré le remorquage.
Les bretons sauveteurs en Méditerranée !
Laissant le Cap Canaille à tribord, nous pénétrons dans le port de Cassis.
Le beau temps y a amené l'affluence des touristes, d'autant plus que nous sommes sur un week-end prolongé. Le contraste est saisissant par rapport au week-end de notre arrivée une semaine auparavant.
Nous accostons sur la cale près de l'Office du Tourisme, et nous rangeons notre matériel.
Jean-Yves et Pascal récupèrent le fourgon et la remorque. C'est jour de marché dans la partie basse de la ville, celle-ci est donc fermée à la circulation. Les policiers municipaux, sympathiques, nous donnent l'autorisation d'accéder au port pour ramasser nos kayaks et nos sacs.
Nous partons pour Aix-en-Provence, où nous retrouverons Yann pour une belle soirée, avant de rentrer en Bretagne, après quelques heures de sommeil.
Ce séjour méditerranéen nous laissera un souvenir inoubliable,par la beauté des paysages rencontrés, mais aussi des valeurs développées au niveau du groupe.
Vivement le prochain voyage !
Distance parcourue : environ 13 miles nautiques.
Menus :
Les produits frais sont en rouge.