Méditerranée 2012 : Calanques & Esterel (1/2)
Rando kayak Calanques et Esterel - 19 au 27 mai 2012 (Partie 1)
Cette année, notre projet méditerranéen nous amène vers les Calanques entre Cassis et Marseille, ainsi que vers la corniche de l'Esterel.
Armelle et moi, à bord de Rabiou II et de Yanike, sommes accompagnés d'Annick, Marie-Jo, Jean-Yves et Julien.
Après une étude sur les coûts, le budget transport étant le plus important, nous avons décidé de louer un fourgon, Julien nous prêtant sa remorque.
Trajets :
- Aller : départ de Fouesnant le samedi 19 mai, 11h30.
Etape au camping municipal de Volvic, Rue Chancelas 63530 Volvic (0473335016), le "pays de l'eau" (détail prémonitoire ?).
La majeure partie du voyage s'est effectuée sous la pluie.
Nous installons nos tarp (une première pour Marie-Jo et Jean-Yves), sursac et duvet et nous dinons dans le local "vaisselle" (Annick, la reine des muffins, nous a préparé une délicieuse tarte aux poireaux !)
Dimanche matin, la popote de Julien prenant trop de place, Jean-Yves, en s'inspirant des bols pliants de Marie-Jo et d'Armelle, a l'idée de l'aplatir avec le fourgon.
Le problème, c'est qu'elle n'est plus opérationnelle ! Il faudra en acheter une autre.
Départ dimanche 20 mai en direction de Cassis.
Le voyage s'effectue à nouveau sous la pluie. Les 100 derniers kilomètres sont les plus longs.
Suite à une panne d'une caisse lors d'un péage, qui crée bouchon et énervement de quelques autochtones, Jean-Yves imagine un accrochage entre deux véhicules...et l'incident se produit quelques minutes plus tard, sous nos yeux...sacré Jean-Yves ! Quel devin !
- Retour : dimanche 27 mai, 21h30
Après une soirée passée à Aix-en-Provence (La Salle à Manger, très bon restaurant, spécialités provençales et orientales), et une courte nuit chez Yann, nous partons à 4h20.
Le voyage retour, par la même route, se fera sans encombre, chacun prend sa part de conduite pour permettre aux autres de se reposer.
Nous prenons notre temps pendant les pauses (jusqu'à 2 heures), et nous arrivons à Fouesnant à 21h30.
- Kilométrage total = 2948 kms
- Consommation : 9,5 l/100
Budget :
Le plus gros poste de dépense est le transport (fourgon + carburant + péage) à hauteur de 1300 euros., pour six personnes et tout le matériel.
Budget moyen par personne : 360,64 euros.
- Dimanche 20 mai, arrivée à Cassis :
Nous arrivons au camping des Cigales à Cassis, sous une pluie battante. Nous installons une tarp pour nous protéger, espérant un éclaircie pour monter notre matériel.
Malheureusement, la pluie redouble d'intensité, et l'éclaircie attendue ne viendra pas.
Ce n'est pas la vision que nous avions de la région. Les rues de Cassis se transforment en torrents d'eau et de boue.
Les locaux nous informerons le lendemain que ce phénomène se produit une fois tous les deux ans...Veinards que nous sommes !
La nuit tombe, il faut prendre une décision pour gérer cette situation inattendue.
Il est impossible de monter les tentes sous ce déluge, nous squattons donc les douches hommes du camping.
Une tartiflette version bivouac maintient notre moral au beau fixe.
Nous ne perdons pas notre bonne humeur, en compagnie d'un jeune couple d'allemands, qui ont pris la même option.
Marie-Jo et Annick dorment dans le fourgon, Julien, Armelle, Jean-Yves et moi dans les douches !
- Lundi 21 mai, changement de programme :
Pendant la nuit, le kayak de Marie-Jo s'est à moitié rempli d'eau.
Nous profitons d'une éclaircie pour monter notre campement, puis nous descendons au port pour repérer les lieux, et acheter une nouvelle popote pour Juilen.
Les services techniques de la ville procèdent au nettoyage des rues, après le déluge de la veille.
La météo prévoit un temps perturbé (rafales jusqu'à 35-30 noeuds) et pluvieux jusqu'à mercredi.
Nous décidons donc de mettre en oeuvre le plan B, c'est-à-dire de partir pour la baie d'Agay, afin de naviguer vers les contreforts de l'Esterel, la météo s'y annonce plus clémente.
Nous démontons donc notre camp éphémère, puis, après un nouveau repas sous la pluie, nous partons en direction d'Agay.
Nous avons choisi d'établir notre nouveau camp de base dans le camping Agay Soleil, entre la mer et l'Esterel.
L'accueil y est très chaleureux, et nous établissons notre campement...en bord de mer, les pieds dans l'eau !
La météo étant ici plus clémente (pas de pluie, peu de vent), nous décidons de randonner pendant deux jours (mardi et mercredi), en direction du Cap du Dramont et de l'île D'Or dans un premier temps, puis vers l'est en direction de Cannes.
- Mardi 22 mai, enfin le kayak !
Après une bonne nuit sous la tente, nous pouvons enfin assouvir notre passion : la navigation en kayak de mer.
Nous voilà donc parti pour deux jours de randonnée, au pied de la roche rouge (rhyolite), d'origine volcanique, du massif de l'Esterel.
Notre navigation nous mène d'abord vers le Cap du Dramont, sur la commune de Saint-Raphael, et sur lequel se situe le principal sémaphore de la région. Celui-ci a été construit en 1860 sur les ruines d’une tour de guet datant de 1562.
Nous faisons ensuite le tour de l'île d'Or, considérée comme l'un des soixante plus beaux sites de France. Privatisée depuis 1897 (on ne peut y aborder), elle a été le théâtre de réceptions fastueuses, le propriétaire de l’époque (le Docteur Auguste Lutaud) s’étant proclamé roi de l’île, sous le nom d'Auguste 1er) !
Sa tour de guet, carrée et crénelée, est construite en pierre rouge de l’Estérel.
Auguste Lutaud n'abdiquera jamais, et ses cendres reposent aujourd'hui dans un rocher de l'île, à l'ombre de sa merveilleuse tour.
L'île a depuis lors retrouvé sa quiétude. Elle a une nouvelle fois changé de propriétaire en 1962, lorsqu'un officier de marine, François Bureau, l'achète à Monsieur Olivier Lutaud, petit-fils du souverain disparu. Ce marin, qui avait rendu vie à cet endroit d'exception, est mort le 16 août 1994 en accomplissant un tour à la nage qu'il avait pour habitude de faire chaque matin.
L’Ile d’Or a été immortalisée par Hergé dans “L’Ile noire”.
De l'île d'Or, nous faisons cap à l'est pour retraverser la baie d'Agay et rejoindre la pointe de la Baumette.
Longeant la côte, nous prenons la direction de l'île des Vieilles.
Cette île doit son nom aux nombreux poissons, dénommés " vieilles", que l'on y trouvait autrefois.
Nous nous arrêtons pour pique-niquer dans la calanque d'Anthéor, au pied de son célèbre viaduc.
Nous poursuivons notre périple vers la calanque de Saint-Barthélémy, la pointe de l'Observatoire, la pointe du Cap Roux et la pointe du Trayas, qui marque la limite entre le Var et les Alpes Maritimes.
Nous croisons des centaines de méduses, ce qui ne nous incite pas à tenter l'esquimautage !
A partir de la pointe de l'Esquillon, nous avions envisagé une traversée vers l'île Saint Honorat.
Le vent qui s'est légèrement levé, générant une mer clapoteuse, ainsi que la fatique accumulée, nous incitent à ne pas prendre de risques, et nous décidons d'un commun accord de continuer le parcours côtier afin de trouver un bivouac.
Nous passons donc la calanque des Deux Frères, puis Port de la Galère, petit port de plaisance d'un programme immobilier construit dans l'Estérel à la fin des années 60 .
L'habitat sur cette côte est plus dense que dans le Var.
Notre parcours côtier nous emmène ensuite dans la grotte de Gardanne. Cette grotte en forme d'arceau, qui porte le nom d'un contrebandier du XVIIIè siècle, est située à la Pointe de l'Aiguille.
C'est sur la Pointe de l'Aiguille que nous décidons d'établir notre bivouac.
Nous avons une vue magnifique sur la baie de Cannes et les îles de Lérins.
Le festival de Cannes nous offre la vision de magnifiques et imposants yachts, ainsi qu'un feu d'artifice au-dessus de la baie en soirée.
Après cette magnifique journée de navigation, chacun s'installe sous la nuit étoilée, afin de prendre un repos bien mérité.
Jean-Yves teste sa première nuit en hamac, entre deux rochers. Pascal trouve l'arbre idéal pour suspendre son hamac, version camouflage (tellement réussi, le camouflage, qu'il a du mal à retrouver son hamac dans la végétation, en pleine nuit !).
Annick, Marie-Jo et Armelle préfèrent la formule duvet + sursac. Julien, qui n'a pas trouvé l'endroit idéal pour son premier hamac, fait de même.
- Mercredi 23 mai, retour à Agay, et direction les Calanques !
Le soleil se lève sur la baie de Cannes, et nous avons le sentiment de vivre des instants privilégiés.
Après une halte à la plage de l'Aiguille pour ravitailler en eau, nous repartons vers la baie d'Agay, sous un magnifique soleil. Nous naviguons moins en "rase-cailloux" qu'à l'aller, ce qui nous permet de revenir au camping en début d'après-midi.
Après une douche, un repas, le rangement du matériel et une halte Bar + courses dans Agay (Julien veut absolument tester le hamac et renforcer ses bouts !), nous reprenons la route vers Cassis et le camping des Cigales.
En arrivant sur Cassis, nous repérons les parkings en bord de mer, afin d'avoir un portage minimum pour la mise à l'eau. Sur la carte, nous avions repéré celui de la plage de Bestouan, à l'ouest de Cassis.
Malheureusement, des portiques, d'une hauteur de 1,90m, ne permettent pas d'y faire passer notre fourgon. Tous les parkings de la ville, proches de la mer, sont ainsi limités.
Nous y arrivons au camping à la nuit tombée, et après un repas à la lumière des frontales, nous installons notre bivouac.
Jean-Yves, converti au hamac, persévère.
Julien, qui reste sur sa faim, relève le défi, et teste son premier hamac. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est qu'une tourterelle avait élu domicile dans le même arbre. Celle-ci, cherchant un compagnon, lui a prouvé son attention en l'arrosant de ses déjections pendant la nuit.
Et voilà comment Julien, s'est retrouvé, à 6h30, dans un camping à Cassis, à laver son duvet !
A part cela, il a très bien dormi !
Annick retrouve sa tente, Marie-Jo choisit la version duvet + sursac, et Armelle et Pascal la version duvet + sursac + tarp.
Distance parcourue sur le trajet aller baie d'Agay - Cap du Dramont - Ile d'Or - Pointe de l'Aiguille (Théoule-sur-Mer) : environ 18 miles.