CK/Mer : AG en Gironde et belles navigations dans le bassin d'Arcachon
CK/Mer : AG en Gironde et belles navigations dans le bassin d'Arcachon
Vendredi 1er novembre 2024
Les photos non signées Pascal J Yanike kayak sont de Jean Drouglazet
Jérôme, le président de CK/Mer, nous invite à participer à l'assemblée générale de l'association au centre Le Bourdiou, sur la commune de Le Porge, en Gironde.
Ce week-end de la Toussaint est aussi l'occasion de proposer des navigations dans la région.
Ce vendredi 1er novembre, la randonnée part de la plage de la chapelle algérienne, à l’Herbe, sur la presqu’île du Cap Ferret.
L'île aux oiseaux, les cabanes tchanquées, les petits villages de pêcheurs dans la bassin d'Arcachon, des lieux que nous avions découverts lors de notre venue ici en octobre 2022 (voir lien article ci-dessous)
Ce vendredi, avec Jean, nous faisons la route en direction de la Gironde.
Le Finistère est le département qui comprend le plus d'adhérents à CK/Mer, nous serons sept ici pour le représenter.
Nous arrivons en soirée et faisons une balade vers la plage de Le Porge Océan, près de la dune du Gressier.
Malheureusement, nous manquons de peu le coucher du soleil.
Avec cette belle météo et ce week-end prolongé, nous croisons beaucoup de monde qui rentrent de la plage.
Samedi 2 novembre 2024
Programme du jour : rando autour du banc d'Arguin, suivie de l'assemblée générale en soirée.
Le rendez-vous est donné plage des Américains, au Cap Ferret.
Pourquoi ce nom ?
L'historien local Max Baumann donne la réponse dans ses ouvrages.
En janvier 1918 débarquent, au lieu dit Le Boque, 330 militaires américains flanqués de 28 officiers.
Le lieu est stratégique et c'est pour cela que ces hommes vont y construire deux gigantesques hangars en bois avec, aux abords, des bâtiments destinés au casernement des militaires, aux bureaux et aux cuisines.
Le camp était armé d'une flottille d'une dizaine de canots à moteur et d'une douzaine d'hydravions.
Quelques mois plus tard l'armistice fut signé, les soldats américains regagnèrent leur pays tout en laissant sur place le matériel, les maisons qui firent le bonheur de familles locales.
On pense que ce sont ces dernières qui, pour situer le lieu quand ils avaient l'occasion d'en raconter l'histoire, le désignèrent sous le nom de la plage des Américains. (source : Sud-Ouest)
Chacun prépare son matériel.
Isabelle, Hugues et Frédéric nous explique le déroulé de la journée.
Frédéric nous fait un topo sur l'évolution du bassin d'Arcachon, illustré par des schémas sur le sable.
La formation du bassin est complexe et dépend de plusieurs facteurs, notamment des mouvements géologiques, de l'influence marine, et de la dynamique sédimentaire.
- Au cours des périodes glaciaires et interglaciaires du Quaternaire (il y a environ 2,6 millions d'années jusqu'à 10 000 ans), les niveaux de la mer ont fortement varié. Pendant les périodes glaciaires, la mer était plus basse, et le littoral se trouvait plus loin à l'ouest.
- Pendant les périodes interglaciaires, la mer remontait, recouvrant de nouvelles surfaces et déposant des couches de sédiments sableux dans la dépression qui allait former le bassin d'Arcachon.
- Les fleuves et rivières de la région, comme la Leyre, ont transporté d'énormes quantités de sédiments (sables, limons, argiles) vers la dépression du bassin. Ces dépôts ont contribué à sa formation en apportant des matériaux qui ont comblé certaines parties tout en permettant la création de chenaux et de zones de marais.
- L'action des marées et des courants océaniques a également façonné le bassin en formant des bancs de sable, des îlots (comme l'île aux Oiseaux), et la Dune du Pilat qui borde le bassin.
- Le bassin d'Arcachon est en constante évolution en raison de l’action combinée des marées, des vents, et des courants marins. Les sables sont continuellement déplacés par les courants de marée, qui sculptent les plages et modifient les bancs de sable. Ce processus explique pourquoi le bassin change de forme au fil des années, avec des bancs de sable qui apparaissent et disparaissent, et des chenaux qui se déplacent.
- Les mouvements de sable au niveau de l'embouchure du bassin créent les "passes", qui sont des canaux naturels permettant l'entrée et la sortie de l'eau entre le bassin et l'océan. Ces passes se déplacent légèrement avec le temps à cause des courants et des dépôts sableux.
Nous embarquons et contournons les parc ostréicoles.
Nous naviguons vers le sud jusqu'à la pointe nord du banc d'Arguin.
La navigation est agréable, soleil et peu de vent, le courant de marée nous pousse.
Nous prenons la passe entre le banc de Toulinguet et le banc d'Arguin, puis contournons celui-ci par le sud.
Nous nous engageons dans la passe Sud, et débarquons sur le banc d'Arguin, face à la plage du Petit Nice.
Le banc d'Arguin est un joyau naturel du bassin d'Arcachon.
Ce banc de sable dynamique, fragile, et constamment remodelé par les éléments, représente un espace crucial pour la biodiversité locale.
La réserve naturelle du banc d’Arguin est gérée de façon stricte pour protéger les espèces et leurs habitats.
Elle abrite de nombreuses espèces d’oiseaux, notamment des oiseaux migrateurs comme les sternes, les avocettes, les huîtriers-pies, et les gravelots, qui utilisent le banc pour nicher et se reproduire.
La réglementation interdit certaines activités humaines pour minimiser les dérangements et les impacts sur l’écosystème.
Par exemple, les périodes de nidification des oiseaux sont particulièrement sensibles, et des zones sont interdites d’accès à certaines périodes de l’année pour permettre aux oiseaux de se reproduire en toute tranquillité.
Nous pique-niquons sur la dune. Ce cadre naturel est absolument magnifique et offre une vue imprenable sur la dune du Pilat.
Après le pique-nique, nous constituons deux groupes.
Le premier groupe, piloté par Isabelle et Frédéric, naviguera dans la passe Sud, le long de la dune du Pilat, jusqu'au nord du banc d'Arguin.
Le second, piloté par Hugues, passera par le sud du banc pour aller naviguer dans une mer plus engagée.
Je pars dans le premier groupe. Nous longeons la dune du Pilat.
Connue pour être la plus haute dune de sable d'Europe, elle mesure environ 106 à 110 mètres de haut (selon les saisons et les conditions météorologiques), mais elle peut varier chaque année en fonction des apports de sable et des conditions météorologiques.
Elle s’étend sur près de 3 kilomètres de long et environ 500 mètres de large, occupant une surface d’environ 87 hectares.
La dune est en mouvement constant vers l’intérieur des terres sous l’action des vents dominants. Elle avance chaque année de quelques mètres vers l’est, au détriment de la forêt de pins qui la borde.
Ce phénomène est dû au déplacement du sable des couches supérieures, emporté par les vents, et redéposé plus loin.
Il s'est accentué depuis l'incendie qui a détruit une partie de la forêt de pins maritimes derrière la dune.
La dune du Pilat est classée Grand Site de France depuis 1978 en raison de son intérêt paysager et écologique, et elle bénéficie de mesures de protection visant à préserver son environnement naturel.
Le nom "Pilat" (ou "Pyla") vient du gascon pilot, qui signifie "monticule" ou "tas". Cela fait directement référence à la nature de la dune, qui est essentiellement un immense amas de sable.
La position des blockhaus au pied de la dune démontre les conséquences de son déplacement.
Après avoir passé la pointe nord du banc d'Arguin, nous naviguons vers le Cap Ferret.
Après une halte devant le restaurant Chez Hortense, véritable institution au Cap Ferret et transmis de génération en génération, nous longeons la côte vers le Nord.
Nous rentrons dans le Mimbeau, portés par le courant.
Cette flèche littorale de sable mesure environ 800 mètres et sa largeur atteint un maximum de 30 mètres.
Elle s'ancre au sud et délimite à l'ouest une baie appelée conche du Mimbeau.
Nous revenons vers la plage des Américains et débarquons.
Nous avons parcouru 13,89 milles nautiques.
Après avoir ramassé notre matériel, nous devrons subir les nombreux embouteillages pour rentrer au Porge.
Certains seront bloqués près de deux heures. Ce fut le seul bémol de cette journée.
On imagine quelle difficulté ce doit être ici l'été.
Vers 19h00, nous nous retrouvons au Bourdiou pour l'assemblée générale.
Jérôme ouvre la séance et présente son rapport moral.
Yves enchaîne et présente le rapport financier, avec notamment le bilan du symposium.
Le montant de la cotisation reste inchangé pour la saison à venir.
Nous élisons ensuite les membres du conseil d'administration dont le mandat arrive à échéance. Armel y fait son entrée, à l'unanimité.
Nous évoquons ensuite les projets à venir.
La soirée se termine par le traditionnel apéro des régions.
Dimanche 3 novembre 2024
Avec Jean, nous avons décidé de reprendre la route vers la Bretagne.
Aujourd'hui, un groupe naviguera sur le lac de Lacanau, avec Frédéric, et un autre vers le phare de Cordouan, avec Isabelle.
Nous avons vécu un superbe week-end, dans une belle ambiance, dans le partage et la convivialité.
Nous avons apprécié revoir nos amis du Sud-Ouest, et ceux des autres régions qui ont fait le déplacement.
La navigation vers le banc d'Arguin fut un bon complément à celle que nous avions réalisée en 2022 dans le bassin.
Un grand merci aux organisateurs et aux kayakistes locaux pour leur accueil et leur disponibilité.
Vive CK/Mer !
Vive le kayak !