La rade de Lorient
La rade de Lorient
Jeudi 1er août 2024
Les photos non signées Pascal J Yanike kayak sont de Jean Drouglazet
Roland, adhérent au club de Cancale, prévoit d'organiser en septembre une randonnée kayak autour de la rade de Lorient.
Il m'a sollicité pour faire une reconnaissance.
Nous nous retrouvons ce jeudi 1er août, sur la plage de Port-Maria, à Larmor-Plage.
Jean et Pierre nous accompagnent.
Nous embarquons vers 10h00.
Roland nous présente son projet.
Nous longeons la côte vers le nord, en naviguant au-delà des bouées jaunes délimitant les zones de baignades.
Nous laissons à bâbord la plage de Toulhars, puis la plage de la Nourriguel et celle de Kernevel.
Le trafic, en cette saison estivale, est intense dans la rade.
Nous remarquons la belle architecture des villas de riches entrepreneurs lorientais (conserveurs de sardines) du début du XXeme siècle.
La villa Kerozen : au début du XIXe siècle Augustin Gillet, y construit sa maison et une conserverie, puis Augustin Ouizille développe cette industrie sardinière, et devient propriétaire de l’ensemble.
Lorsqu’il décède en 1881, Kerozen revient à sa fille Rosalie qui la reçoit en héritage en 1899.
Elle est aujourd’hui propriété de l’État (Ministère de la Marine) comme sa grande voisine la villa Kerlilon.
La villa Kerlilon : construite en 1899, elle est réquisitionnée en 1940 par l’armée allemande, et devient le PC du contre-amiral Doenitz en juin 1940.
Elle sera vendue à la Marine en 1956. Elle est aujourd’hui utilisée comme résidence du Commandement de Marine (C0MAR).
La villa Margaret : construite en 1896 par Georges Ouizille, elle abrite aujourd'hui un bar.
Nous arrivons dans le port de plaisance du Kernével, 1038 places à flot dont 100 places visiteurs.
Le dernier thonier à voiles de l'île de Groix, le Biche, sort de la rade, pour une balade en mer.
Avec son plan de voilure magnifique et sa coque élégante, il a été construit en 1934 et entièrement restauré en 2012.
Nous passons dans l'anse de Zanflamme, où, sur les berges, quelques bateaux attendent l'ouvrage du temps.
Nous nous dirigeons vers l'ancienne base de sous-marins.
Construite par l’armée allemande entre 1941 et 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale, cet ensemble de bunkers a servi à abriter à Lorient leurs sous-marins pendant la bataille de l’Atlantique.
Dès la Libération de la poche de Lorient en 1945, la base de sous-marins fut utilisée par la Marine française.
A partir des années 2000, l’ancienne base militaire devient un très important pôle économique, touristique et nautique où prennent place la Cité de la Voile Eric Tabarly, le sous-marin Flore et son musée, le musée sous-marin du Pays de Lorient, le pôle Course au large, des salles de concerts ...
Face à La Base, l’épave du Strasbourg (ex SMS Regensburg) constitue un point de chute sur lequel les oiseaux marins qui fréquentent la rade aiment à se reposer.
A proximité, on trouve l'épave du Crapaud, ancien chaland, coulé en 1944, durant la Seconde Guerre mondiale.
Leur échouage et les filets métalliques tendus entre les deux bateaux par les Allemands permirent à l’occupant de protéger la base de sous-marins des torpilles lancées par les Alliés.
Leurs carcasses se détachent à marée basse, telle une signature historique d’un fait de guerre.
Nous remarquons le trimaran Sensation Océan, voilier qui permet à tous de découvrir les sensations de la course au large, avec le célèbre navigateur Alain Gautier.
Nous continuons sur les rives du Ter, jusqu'à la Cité de la Voile Eric Tabarly.
La Cité de la Voile est un musée interactif sur la voile et la course au large.
La Cité de la Voile propose d'embarquer sur un vrai voilier pour une sortie sur l'eau, dans la rade de Lorient.
La Tour des Vents, haute de 38 mètres -l'équivalent d'un immeuble de 12 étages- propose une vue panoramique et est le point de départ de la TyRoll.
La TyRoll promet une descente au-dessus de l'eau à 60 km/h... sensations garanties !
Nous contournons la tour des vents et venons admirer le Pen Duick VI, amarré au ponton.
Pour ses 50 ans, Pen Duick VI, construit en 1973, a bouclé 18 000 milles sur l’Ocean Globe Race, avec deux victoires d’étape et deux deuxièmes places en temps réel. Après huit mois de course, le ketch légendaire est revenu à Lorient.
Au ponton est aussi amarré le Lun II.
Ce bateau a été construit pour la pêche en 1914 près d'Ålesund en Norvège.
Nous revenons vers la base des sous-marins, puis le port de pêche.
Le port de pêche de Keroman, à Lorient, est la première criée de France et le premier port de pêche de Bretagne en tonnage et en valeur (25 000 tonnes de produits vendus sous criée).
C’est aussi le premier port de débarquement de langoustines vivantes.
Nous longeons ensuite le port de commerce.
Nous naviguons au pied de ces saisissantes grues bleues qui émergent de la rade, immenses oiseaux métalliques qui chargent et déchargent les navires avec indolence et précision.
Le port de commerce est le plus ancien des ports de Lorient.
Ici, l'activité est dominée par 3 trafics majeurs : les produits pétroliers, les matières premières agroalimentaires et les marchandises diverses/vracs de construction.
Un trafic de 2,7 millions de tonnes y transite chaque année ce qui le place au 2° rang des ports de commerce de la région Bretagne entre ceux de Brest et de Saint-Malo.
Nous croisons les vedettes de la Compagnie Océane, qui dessert les îles du Morbihan.
Leur passage génère des trains de vagues.
Nous arrivons à la convergence du Scorff et du Blavet.
A la pointe de l'Espérance, devant la base des fusiliers marins et des commandos, un ancien bâtiment océanographique de la Marine nationale est au mouillage.
Il s'agit du D’Entrecasteaux, mouillé ici depuis 2012.
Long de 96 mètres, il sert de brise-lames pour les bateaux du petit port privé de la Marine nationale qui mouillent entre le Scorff et le Blavet.
Nous poursuivons notre navigation le long de la rive droite du Blavet.
Nous faisons halte au ponton de Saint Guénaël.
Roland veut savoir si il est possible de garer un fourgon et une remorque dans le secteur.
Nous profitons de cet arrêt pour pique-niquer à l'abri du vent.
Après le repas, nous repartons, vent de face, en suivant la rive gauche du Blavet.
Nous passons le port de plaisance de Pen Mané, qui est le deuxième port de Locmiquélic.
Plus au sud, le port de Sainte Catherine, 1er port de Locmiquélic.
Nous continuons vers le sud-ouest, côtoyant les nombreux bateaux au mouillage, et croisant les flottilles des écoles de voile.
Devant nous la citadelle de Port-Louis.
Edifiée à partir de 1591 par les Espagnols, sa construction a été poursuivie par les Français au moment de l’implantation de la Compagnie des Indes à Port-Louis en 1664 et Lorient en 1666.
Autrefois, la citadelle servait à la défense de la rade. Les militaires en sont partis en 2007.
Aujourd’hui, elle est affectée à la surveillance du trafic maritime.
C’est en son sein que se trouvent le Musée de la Compagnie des Indes de la Ville de Lorient, et le Musée national de la Marine.
Nous avons juste assez d'eau pour passer sous le pont dormant qui sépare la citadelle d'une demi-lune tournée vers la ville.
Au sud, nous sommes plus exposé au vent, et la mer est plus formée.
Les vagues qui viennent percuter les murs de la citadelle génèrent des pyramidales en repartant vers le large.
Nous tentons de gagner la grande plage de Port-Louis, mais les bouées jaunes nous empêchent de débarquer sans faire un grand détour.
Le trafic est dense dans la rade, et certains bateaux vont vraiment vite.
Avec précaution, nous traversons le chenal au niveau de la balise de la Jument.
Nous reprenons notre navigation rive droite pour rejoindre la plage de Port Maria, où nous débarquons vers 15h50.
Nous avons parcouru 11,3 milles nautiques.
Nous ramassons notre matériel et nous retrouvons à la terrasse d'un café, autour d'une bière.
Nous avons fait une belle balade, dans des lieux chargés d'histoire.
Roland est très satisfait, il a pu se rendre compte des conditions réelles de la randonnée (force du vent, état de la mer, courants, trafic maritime, centres d'intérêts, accès à la côte, etc ...).
Cette expérience lui servira pour organiser un parcours à destination des adhérents du club de Cancale.
Vive le kayak !