CK/mer aux Glénan : les belles surprises de l'archipel.

CK/mer aux Glénan : les belles surprises de l'archipel.

Samedi 15 avril 2023

Les photos non signées Pascal J - Yanike Kayak sont de Jean Drouglazet

Chaque année, Jean et moi proposons aux adhérents de CK/mer de découvrir l'un de nos terrains de jeu favoris : l'archipel des Glénan.
Afin de proposer au plus grand nombre, nous avons réservé 2 chambres de 6 personnes au Sextant, le gîte de l'île Saint-Nicolas.
Sur les 12 participants prévus, 3 ont malheureusement dû se désister.
C'est donc 9 kayakistes enthousiastes qui se sont retrouvés ce samedi matin à la cale de Beg-Meil.
Kathalyne, Martine, Marie, Jean-Luc, Dominique D, Dominique R, Charles, Jean et moi (Pascal) participent à cette aventure.

Nous avons de la chance, toute la semaine, la météo a été ventée et la mer agitée.
Ce samedi, nous avons un créneau favorable pour faire la traversée.
Le vent est annoncé nord-ouest force 3 à 4, avec une houle résiduelle de secteur ouest, de période 8,7 à 11, le soleil est au rendez-vous.
La mer sera haute à 14h03 samedi (coef 48) et 15h06 dimanche (coef 64).
Demain dimanche, grand beau temps annoncé, le vent faiblira force 2 en passant au sud - sud-est.
Nous embarquons vers 10h30.

Arrivés devant la pointe de Beg-Meil et son sémaphore, nous prévenons celui-ci de notre parcours.
La visibilité est très bonne et nous voyons bien l'île des Moutons, notre première étape.

La traversée vers l'île des Moutons s'effectue sans problème, la navigation est très agréable, la houle est moins forte que prévue.

Nous rencontrons des guillemots, ainsi qu'un bateau de pêche qui rentre sur Concarneau ...

Après 1h45 de pagaie, nous arrivons devant l'île aux Moutons.
Cette île est l’un des très rares sites en France permettant la nidification de trois espèces de sternes (pierregarin, de Dougall et caugek).
Colonie la plus importante de sternes en Bretagne, l’île accueille aussi la nidification de deux limicoles côtiers : le gravelot à collier interrompu et l’huîtrier pie. Très sensibles au dérangement, ces espèces sont protégées. Des mesures de protection sont prises afin de protéger cette faune fragile.
Ainsi, du 1er avril au 31 août, il est interdit d’accéder et de circuler sur l’estran afin de préserver la tranquillité des sternes et des limicoles pendant leur période de reproduction.
Hors saison, nous avons l'habitude de pique-niquer sur cette île; aujourd'hui, nous l'admirons de la mer et nous poursuivons notre route vers l'archipel.

L'île abrite aussi une colonie de phoques.
Très curieux, ils viennent à notre rencontre et stationnent à proximité de nos kayaks.

Nous contournons l'île par l'Est.
Nous apercevons un joli tapis bleuté de jacinthes des bois.

Le secteur est dangereux pour la navigation.
Les rochers alentours étaient surnommés "cimetière des thoniers"

Nous quittons ce superbe endroit et entamons notre traversée vers le vieux phare du Huic.
La houle est ici un peu plus prononcée, mais sans aucun danger.

Après une petite heure de traversée, nous arrivons devant le phare du Huic.
Ce phare est constitué d'une tourelle en maçonnerie cylindrique de 11m60.
Il fut allumé le 1er juillet 1936 à la demande de la Marine Nationale, et éteint le 20 novembre 1954.

Nous mettons cap à l'Est pour longer la côte nord de l'île Saint-Nicolas.
Nous contournons la pointe Est de l'île pour venir débarquer sur la plage, à la naissance du tombolo vers l'île Bananec.
Les couleurs sont magnifiques, nous pique-niquons à l'abri du vent.

"Claude", le goéland qui nous accompagne lors de nos repas en rando kayak, est toujours présent ;-)

Les vedettes de touristes débarquent leurs passagers (la saison a redémarré depuis le week-end de Pâques)
Nous reprenons la mer et contournons l'île de Bananec pour traverser la "chambre" vers l'île Cigogne.

Nous voici devant les remparts de Fort Cigogne.
Pourquoi Cigogne ?
Dans le livre -Les Glénan, histoire d’un archipel- éditions Palantines, Louis-Pierre Le Maître donne une explication : avant la construction du Fort, le rocher qui dominait la Chambre (la principale anse intérieure de l’archipel) devait avoir sept coins, (seiz Kogn), d’où cigogne.

Le vent s'est levé, nous avons maintenant un bon force 4 bft.
Nous traversons de Cigogne à l'île du Loc'h.
 

Nous débarquons sur l'île du Loc'h.
Avec plus de 58 ha, le Loc'h est, de par sa superficie, la plus grande île de l'archipel des Glénan.
Elle est propriété des enfants de Gwen-Aël Bolloré, depuis sa disparition en juillet 2001, dont le père René en avait fait l'acquisition en 1920, auprès de la ville de La Forêt.
Elle est aujourd'hui interdite au public, hormis les plages situées sur le Domaine public maritime (DPM).
Elle doit son nom à un étang d'eau saumâtre, aux bords marécageux, qui trône au milieu de l'île.
L'île fut habitée par un couple de fermiers vivant en parfaite autarcie.
Un four, dont il subsiste toujours la haute cheminée (construite en 1874) et quelques vestiges, brûlait la récolte d'une équipe de goémoniers venus des îles voisines, afin de la transformer en soude destinée à l'industrie pharmaceutique.
Cette cheminée sert, désormais, d'amer aux marins-pêcheurs et plaisanciers, dans l'est de l'île.
Côté ouest, une ancienne ferme, réhabilitée, sert, aux beaux jours, de résidence à Vincent Bolloré et à sa famille, les propriétaires.

Nous entamons une balade sur le nord ouest de l'île. Nous avons de superbes points de vue sur les alentours.
Les couleurs sont magnifiques, le site paradisiaque !

Nous reprenons la mer en direction de l'île de Drénec, laissant Fort Cigogne à tribord.

Nous débarquons devant la cale, à l'Est de Drénec.
L'île abrite une ancienne ferme, restaurée par l'école de voile des Glénans.
L'école de voile est locataire depuis 1952, l'île est la propriété du Conservatoire du Littoral.
Nous y admirons un beau tapis de jacinthes des bois.

Nous revenons sur l'île Saint-Nicolas, débarquons près de la cale et transportons notre matériel jusqu'au gîte "le Sextant".

Ce gîte est géré par une association locale. Des bénévoles se relaient pour l'entretien et l'accueil des résidents.
Le Sextant a une capacité de 30 lits en chambre de six.
Cathy nous accueille et nous présente le gîte. Nous serons les seuls occupants ce week-end, premier week-end d'ouverture du gîte.
Cathy propose gentiment d'ouvrir une troisième chambre. Nous dormirons donc 3 par chambre.
L'endroit est exceptionnel, et nous sommes vraiment privilégiés.
Nous partageons une salle commune où se trouve tout l'équipement nécessaire : frigo, micro-ondes, vaisselle, gaz, etc ...
Les ressources en eau étant limitées, celle-ci est non potable, et doit être bouillie avant utilisation.

A proximité du gîte se trouvent les "cunégondes", célèbres toilettes des Glénan.
Le principe de la «cunégonde» est simple. On creuse un trou dans la pelouse dunaire, on met la cabane au dessus comme toilettes. Après quelque temps, on la déplace, on bouche le trou et la nature fait son oeuvre.
Le top, c'est la Cunégonde avec une fenêtre permettant d'admirer le paysage tout en satisfaisant ses besoins naturels.

Après avoir rangé notre matériel, nous faisons le tour de l'île, à la recherche du célèbre narcisse des Glénan.
Il y a quelques années, nous avons connu des champs de narcisses, tout blancs. La zone est protégée et on ne peut y pénétrer.
Malheureusement, les lapins qui prolifèrent sur l'île ont fait des dégâts (le dernier habitant les chassait régulièrement, mais il n'est plus là), et il y a très peu de narcisses.
Haut de 20 centimètres, c'est est une fleur inestimable composée de cinq petits pétales blancs. Elle est unique au monde de par son mode de reproduction qui se fait par dissémination de graines.

Nous trouvons aussi quelques jacinthes des bois blanches.

Notre tour de l'île se termine à la terrasse de la Boucane, qui était l'ancien abri du canot de sauvetage.

Nous revenons au Sextant pour une soirée conviviale en compagnie de Cathy.
Cette journée bien remplie nous mettra rapidement dans les bras de Morphée.
Cette première journée sur l'archipel était magnifique.

Sur la journée, nous avons parcouru 12,5 milles nautiques.

Dimanche 16 avril 2023

Le réveil s'effectue tranquillement, chacun à son rythme.
Aujourd'hui, le programme est moins chargé, mais va toutefois nous réserver de belles surprises.
Jean, le premier levé, va capturer le lever du soleil :
 

Le soleil est levé, le vent a faibli, les goélands ont pris place devant le Sextant.

Après le petit-déjeuner, nous nettoyons le gîte et rangeons nos affaires.
Nous remercions Cathy pour son bel accueil et nous transportons notre matériel près de la cale.
Nous embarquons vers 10h30, direction l'île de Penfret.

Le vent est passé au secteur Est, les pressions montent, l'anticyclone s'installe.
Nous naviguons vers l'Est, en direction de l'île Guiautec.

L'île de Guiautec servait de pâturage aux fermiers de Penfret.
Elle est dotée d'une tour servant d'amer.

Nous rejoignons l'île de Penfret, que nous contournons par le sud.
Nous apercevons l'ancien sémaphore, construit entre 1860 et 1866. Il fut désarmé en 1963 par la Marine nationale, et loué à l'école de voile des Glénans.

Nous longeons la côte Est de Penfret, jusqu'à la pointe de Pen-A-Men.

Nous débarquons sur la plage à l'ouest de l'île, à l'abri du vent.

Nous marchons en direction du phare, en profitant de beaux points de vue.

Nous voici au pied du phare de Penfret.
Il a été mis en service en 1837 et mesure 24,25 mètres de haut. Il jouxte une maison abritant les locaux de service et les logements, le tout se trouvant dans l'enceinte d'un ancien fort.
Il a une portée de 21 milles (environ 39 km). Il est automatisé depuis 1993 et télécontrôlé depuis Concarneau.

Nous descendons vers l'entrée du fort, fermée par une grille.
Nous apercevons des bénévoles qui travaillent à la restauration du fort.
L’association « Plein Phare sur Penfret » a été créée en avril 2012 pour entretenir et valoriser le site, en cohérence avec Les Phares et Balises.
Dominique a la gentillesse de nous ouvrir la grille et nous propose de visiter le fort.

Le fort est construit entre 1841 et 1847. Trente ans plus tard, il est désarmé.
En 1911, la Marine nationale y installe une tour sémaphore pour servir d’amer et mesurer la vitesse des cuirassés.
Les allemands l'ont occupé pendant la Seconde Guerre Mondiale.
L'association a déjà réalisé un énorme travail de restauration.
On peut voir les hamacs dans lesquels dormaient les soldats.
 

Les noms des soldats allemands sont encore inscrits sur le mur.

Différents objets, témoins d'un passé violent, ont été retrouvés sur le site.

Les portes, style Versailles, ont été entièrement refaites, à l'identique.

Un stock important de bois flotté a été récupéré, et sert à la rénovation.

L'entrée de la soute à munitions :

A l'extérieur, le "tunnel", qui permet un accès à la mer.
C'était surtout le moyen d'extraire les eaux usées.

Nous faisons le tour du fort.
Les douves ont été nettoyées.

Des occupants réguliers y ont élu domicile (nid de goéland)
Ceux-ci acceptent la présence des bénévoles qui travaillent dans le fort.

La photo souvenir avec Dominique :

Nous quittons le fort, conscients d'avoir vécu un moment privilégié.
En revenant vers nos kayak, nous profitons de la beauté du paysage.

Après le pique-nique, nous naviguons vers l'îlot de Guiriden.
La petite île Guiriden (ou Guirinzab, l’île aux Sables), se compose de deux parties rocheuses reliées par un banc de sable que la mer ronge sans cesse.

Nous entamons notre traversée vers la pointe de Beg-Meil.
La traversée est tranquille, les conditions météo sont idéales.
Nous croisons un bateau qui pêche à la senne, technique qui consiste à capturer les poissons à la surface en pleine eau en les encerclant à l'aide d'un filet de pêche appelé senne.

Nous arrivons devant le sémaphore, que nous contactons par VHF.
Nous débarquons à la cale de Beg-Meil vers 16h30, sous l'oeil intrigué des promeneurs.
 

Sur la journée, nous avons parcouru 13 milles nautiques.

Après avoir ramassé notre matériel, nous nous retrouvons devant le sémaphore.
Stéphane, guetteur qui y travaille, et qui me suit sur ce blog depuis plusieurs années, a accepté que nous puissions visiter ce site remarquable du patrimoine fouesnantais.
Il nous présente ses missions et nous détaille les caractéristiques de son métier.
Très disponible, il nous assure avec son collègue un superbe accueil.

J'avais déjà eu la chance de visiter ce site début avril :

Ainsi se termine ce fantastique week-end.
Une belle réussite et de belles surprises.
Une météo favorable (ce n'était pas garanti quelques jours avant), un site toujours aussi exceptionnel, un groupe de kayakistes très sympathiques, une belle convivialité, de belles rencontres : Cathy au Sextant, Dominique au fort de Penfret, Stéphane au sémaphore.
Un grand MERCI à tous ces acteurs pour ces bons moments partagés.
Tout à fait dans l'esprit CK/Mer !

Vive CK/mer !
Vive le kayak !