Voyage en Aquitaine : initiation au roll groenlandais au lac de Cazaux
Voyage en Aquitaine : initiation au roll groenlandais au lac de Cazaux
Samedi 15 octobre 2022
Les photos sont de Jean Drouglazet
A l'initiative de nos amies Mercedes et Marie-Pierre, Jean et moi prenons la route pour la région bordelaise ce vendredi 14 octobre. Nous sommes accueillis chez Mercedes.
Ce samedi, nous présentons notre apprentissage du roll groenlandais aux coaches et référents des clubs de Mérignac et d'Arcachon.
Les bords du lac de Cazaux sont paisibles, l'endroit est idéal pour notre formation.
Nous expliquons notre parcours et notre philosophie à nos stagiaires du jour : Anne-Sophie, Maguelonne, Nadine, Isabelle, Philippe, Christian, Hugues et Christophe, du club de Mérignac (SAMCK), et Serge et Claude du club d'Arcachon.
Mercedes (SAMCK) et Marie-Pierre (Arcachon), qui étaient venues à Beg-Meil assister à notre stage sur le roll groenlandais il y a un peu plus d'un an, nous aideront dans le coaching.
La majorité de nos stagiaires maîtrisent déjà l'esquimautage européen.
Nous commençons la journée par une séance d'échauffement, dirigée par Jean.
Celle-ci inclut des postures de yoga qui seront exécutés plus tard sous l'eau.
Nous expliquons ensuite le mouvement du standard greenland roll au sol.
C'est le premier roll (ou esquimautage - technique de retournement) que l'on apprend en technique groenlandaise (il y en a 35 répertoriés), départ sur l'avant et arrivée sur le pont arrière du kayak.
Il fait partie des trois rolls fondamentaux avec le reverse sweep roll et le storm roll.
Il a l'avantage de pouvoir être exécuté dans n'importe quel kayak.
L'idée du travail au sol est de développer la mémoire musculaire.
Une des difficultés de l'apprentissage sera de synchroniser plusieurs mouvements du haut et du bas du corps.
L'objectif est d'obtenir un mouvement fluide, sans effort, en limitant au maximum l'appui sur la pagaie, et en utilisant le haut du corps comme un flotteur.
La réussite de ce roll se traduit par le sentiment que l'on a fait aucun effort pour redresser le kayak.
Plaisir, fluidité, sensations, harmonie, zénitude, c'est ce que l'on va chercher lors de cette journée.
Pourquoi passer en force un esquimautage quand on peut changer son rapport avec l'eau : celle-ci n'est pas une force hostile contre laquelle on se confronte, on peut changer le paradigme.
Pour terminer les exercices au sol, après une démonstration de Jean, chacun s'exerce dans un kayak.
La matinée se termine par le pique-nique, où nous faisons plus ample connaissance et partageons nos expériences.
Chacun se prépare pour aller dans l'eau.
Nous proposons des exercices d'aisance sous le kayak, en binôme.
Inutile en effet de travailler le roll si la position en apnée sous le kayak pose problème.
Plusieurs découvrent que l'on peut atteindre un certain état de zénitude en restant immergé sous le kayak.
Après une démonstration du mouvement complet par les coaches, nous abordons le travail de la fin du mouvement à l'aide d'un flotteur.
Travail en binôme, celui-ci assurant la sécurité, la consigne du jour étant "on ne déjupe pas !"
Nous travaillons ensuite le milieu du mouvement, en s'immergeant sous le kayak, toujours à l'aide d'un flotteur.
Plusieurs découvrent qu'ils peuvent redresser le kayak en douceur, sans effort.
La clé du roll est la décontraction, le lâcher-prise; toute tension générée peut conduire à l'échec du mouvement.
Nous poursuivons en remplaçant le flotteur par la pagaie.
Exercices d'équilibre en "balance brace" puis décomposition du mouvement du roll.
Et là, on se rend compte que l'on réussissait les exercices précédents en mettant trop de pression sur le flotteur.
Les exercices s'enchaînent car le temps nous manque. Idéalement, il faudrait maîtriser chaque exercice avant de passer au suivant.
Le groupe est très motivé, et beaucoup découvrent des sensations jusqu'alors inconnues.
Tous progressent rapidement. Les rolls passent avec le sentiment de n'avoir pas forcé.
Sortie de roll : l'erreur classique, les bras ne restent pas au niveau de la poitrine. Conséquence ; on crée une tension avec risque de blessure.
La fatigue commence à se faire sentir.
Nous terminons là les exercices sur l'eau, rangeons notre matériel et nous retrouvons pour un débrief de la journée.
Les retours sont très positifs.
Nous sommes heureux de constater les étonnements, les sourires, c'est notre plus belle récompense.
Nous avons le sentiment que notre auditoire a mieux compris notre pratique du roll, qui peut être une activité à part entière qui génère du plaisir et du bien-être.
Chacun en retirera ce qu'il voudra, le but n'est pas de convaincre (les méthodes européennes sont très efficaces), mais d'expliquer.
Nous n'avions pas imaginé que ce public de kayakistes aguerris aurait été autant intéressé par notre méthode.
Merci à tous les participants pour l'accueil, l'écoute, la bienveillance, la belle ambiance, la motivation, le travail réalisé.
Dédicace spéciale à Mercedes et Marie-Pierre, qui ont permis cette rencontre.
On s'est dit que l'on se reverrait, pour approfondir le sujet.
Le lac de Cazaux retrouve son calme.
Nous bivouaqueront ici ce soir, en compagnie de Mercedes.
Demain, nous poursuivons notre week-end aquitaine par une balade sur le bassin d'Arcachon.
Vive le kayak !
Hugues a réalisé une vidéo résumant cette belle journée (merci Hugues) :