De la baie des Trépassés à Plouhinec : des paysages sauvages et magnifiques

De la baie des Trépassés à Plouhinec : des paysages sauvages et magnifiques

Mercredi 6 juillet 2022

Les photos non signées Pascal J - Yanike Kayak sont de Jean Drouglazet.

Mia, une italienne très sportive amoureuse de Ouessant et du Finistère, a sollicité le club de Plouhinec, afin de découvrir la côte sud du Cap Sizun en kayak.
Jean-Yves a organisé cette randonnée, Jean et moi (Pascal) le rejoignons à la baie des Trépassés.
Mathieu, Philippe, Charles, Joël, Claude, Paul et Jean-Jacques ont aussi répondu à l'invitation.
Le départ est fixé à 9h00.
La marée est haute à 10h32 à Brest, coefficient 54.
Il faut compter environ une heure de décalage à la pointe du Raz, nous devons donc passer le Raz vers 9h30.
Nous préparons notre matériel, et nous embarquons à 9h00.

Nous passons sans difficulté les quelques vagues de la baie...

... et longeons la côte vers la pointe du Raz

Au niveau de la pointe, nous avons en face de nous les roches de Gorle Greiz, la balise La Plate et le phare de la Vieille.

Le phare de la Vieille se rapproche de Gorle Greiz, nous sommes dans un courant nord-sud.

Nous nous rapprochons du phare de la Vieille.

Le continent est couvert d'un voile nuageux, tandis qu'au large, le ciel se dégage.

Le phare de la Vieille fut construit entre 1881 et 1887 sur la roche de Gorle Bella.
Il a la forme d'une tour carrée, d'une hauteur de 26,90 mètres.
Il fut mis en service en 1887 et porte à 18 milles.
Son signal est constitué de trois occultations (2+1) blanc, rouge et vert comprenant 5 secteurs blancs, rouges et verts qui se répètent toutes les 12 secondes.
Le phare de la Vieille fut électrifié et automatisé en 1995.
Des travaux d'entretien sont actuellement en  cours.

La tourelle de la Plate fut construite de 1887 à 1909 après de nombreuses difficultés, dont une décapitation par une tempête en 1896.
Elle s'élève à 9,50 mètres et son feu à 9 scintillements porte à 8 milles.
La tourelle de la Plate est une cardinale ouest, indiquant de la laisser à l'est.

D'ici, nous avons une superbe vue sur la pointe du Raz.

Nous revenons vers la côte.
Nous distinguons le sémaphore et le monument Notre-Dame des Nauffragés.

Le soleil gagne la partie, nous quittons cet endroit mythique.

Nous apercevons un phoque.
Pour Mia, c'est la première fois qu'elle en croise un en mer.

Nous profitons de chaque grotte et de chaque passe à cailloux.

Un mur érigé entre deux rochers ... nous contournons la petite pointe et arrivons au port de Bestrée.
Le plan d'eau est protégé par deux digues reliant des enrochements naturels.
Ce port abritait il y a de nombreuses années une flottille de pêche côtière professionnelle constituée de canots en bois naviguant à la voile et à l’aviron.
Bestrée était le port utilisé par les phares et balises pour le ravitaillement des phares en mer et la relève des gardiens..
Il était possible de se ravitailler en eau douce, une source jaillissant de la falaise, l'eau était acheminée au port au moyen d’un tuyau.
Il existait également une liaison Ile de Sein-Bestrée pendant la belle saison.

Nous prenons le temps d'explorer les veines d'eau près du port.
L'eau limpide permet de distinguer les fonds.

Après cette pause, nous repartons dans l'exploration de cette magnifique côte rocheuse.

A Porzan, nous naviguons dans une superbe faille, entre deux falaises.

La mer et les vents ont façonné sur cette côte des paysages sauvages et magnifiques.
Dans ce chaos rocheux, chaque grotte explorée offre son tableau multicolore.

Nous passons la pointe de Feunteun Aod et arrivons devant le port du même nom.
En français, « Feunteun Aod » signifie « fontaine de la côte ». Au fond de la crique existe en effet une source où les navires de pêche du Cap venaient autrefois s’approvisionner en eau douce.
La cale et le terre-plein furent construits en 1889, afin de hisser plus efficacement les embarcations hors d'atteinte des houles de suroît et de sud. Un brise-lames et un treuil complétèrent ces aménagements en 1922.
A la fin des années 1970, le site de Feunteun Aod a été désigné comme lieu d’accueil d’une centrale nucléaire. La forte mobilisation populaire du début de l’année 1980 lors de l’enquête d’utilité publique, ainsi que le changement de majorité présidentielle en 1981 verront l’abandon de ce projet.

Dans ce cadre grandiose et sauvage fait de falaises de granit abruptes nous repérons quelques grottes.

Nous quittons Feunteun Aod et continuons notre exploration côtière.

Nous voici devant Pors Loubous.
Le quai et le môle furent construits en 1887 en prenant appui sur de grosses roches protégeant naturellement la crique.
Ce port fut un haut lieu de la Résistance.
Avec le concours de pêcheurs locaux, de nombreux combattants y ont débarqué lors de la Seconde Guerre mondiale, en particulier Honoré d'Estienne d'Orves, officier de marine, chargé par le Général de Gaulle d'organiser un réseau de renseignements dans la France occupée.

 Cette maison qui surplombe la Pointe des Moutons, a une histoire extraordinaire.
Un plogoffiste, amoureux de ce coin, décida un jour d'y construire une petite maison pour ses loisirs, et bien sûr pour la vue.
Avec son scooter, il monta ses pierres, son ciment et tout le nécessaire pour cette construction.
Il y passa six années, ses loisirs, ses dimanches.
Des amis, qui venaient l'aider, lui disaient "tu verras qu'un jour on te la fera démolir"
Le temps se passait et la petite maison était toujours là et ne semblait gêner personne.
Jusqu'au jour où un maire plus curieux et à cheval sur les règlements, le mit en demeure de démolir l'édicule construit sans permis, et, de plus, sur le littoral.
Faisant fi de ses injonctions, il se retrouva donc au tribunal, condamné à démolir et à remettre les lieux en état, avec menace de pénalités de retard.
Oui mais...
La Marine Nationale fit opposition de ce jugement, invoquant le fait que cette construction lui servait d'amer pour ses exercices de tirs en mer.
L'affaire se régla de suite, et il obtint l'autorisation de la réhausser d'un étage.

Après l'exploration d'une dernière grotte, nous débarquons sur la plage du Petit Loch pour pique-niquer.

Nous reprenons la mer. Après la pointe de Castel, nous sommes en vue de Porstarz.
Les murs que nous voyons sont ceux d'anciens viviers, bassins construits en 1885 avec des maisons annexes, dans lesquels les prises de poisson ou de homard pouvaient être conservées au frais.

Les falaises de granit ont fait place à un paysage plus plat.

Nous passons devant le sémaphore de Lervily.
Construit dans les années 1860, il occupait une place stratégique entre la pointe du Raz et la pointe de Penmarc'h.
Détruit en 1940 par les Allemands, le sémaphore va rester en ruines pendant près de 80 ans.
Mais en 2015, il fut racheté le sémaphore pour être transformé en un gîte de luxe, pouvant accueillir jusqu’à huit personnes. Les travaux de restauration ont duré deux ans et demi.

Nous arrivons à Audierne, devant le phare du Raoulic.

La marée basse fait apparaître les bancs de sable.
Nous empruntons le chenal pour aller jusqu'à la cale de débarquement, à Plouhinec.

Nous organisons une navette pour récupérer les véhicules à la baie des Trépassés.
Nous avons parcouru 14,97 milles nautiques.

Avec Jean, Jean-Yves et Mathieu, nous faisons une halte à Pors-Poulhan, pour manger une crêpe devant le port.
Nous y rencontrons Jean-Jacques, ancien adhérent du club.

Ainsi se termine cette superbe journée qui a cumulé tous les ingrédients d'une rando inoubliable : météo, marée, site exceptionnel, paysages fabuleux, convivialité ...
Mia dit que c'est la plus belle balade en kayak qu'elle ait réalisée. Merci à elle de l'avoir suggérée.
Merci à tous les participants pour ces bons moments.
Merci à Jean-Yves pour l'organisation.

Vive le kayak !