Le Blavet, de Pontivy à Hennebont - Chapitre 3
Le Blavet, de Pontivy à Hennebont - Chapitre 3
Vendredi 25 juin 2021
Les photos non signées Pascal J - Yanike Kayak sont de Jean Drouglazet.
Jean est le premier levé.
Il fait connaissance avec la faune locale.
Après une bonne nuit de repos au camping de Pont Augan, nous ramassons notre matériel dans nos kayaks, et nous tirons nos chariots jusqu'à l'écluse de Sainte Barbe.
Après quelques centaines de mètres, nous voici devant un pilier de pont, seul au milieu de la rivière.
La balade est agréable, la nature nous offre quelques belles sculptures.
Nous croisons quelques pêcheurs ...
... et après 2,9 km, nous arrivons à l'écluse de Minazen.
Un bar propose un espace détente, mais il est actuellement fermé.
Après débarquement et chariotage, nous ré-embarquons.
En aval de l'écluse, on peut remonter la rivière et contourner l'îlot jusqu'à une petite plage.
La navigation se poursuit dans un cadre très verdoyant.
D'habitude, nous le croisons souvent en mer; ici, le cormoran, haut perché, est moins peureux.
Quelques troupeaux paisibles regardent passer les kayakistes (plus facile à suivre que les trains !)
De belles demeures aux toits de chaume ...
5,2 km parcourus, et c'est l'écluse de Manerven.
Quelques belles demeures et des péniches
Mais le propriétaire de l'une d'entre elles, estimant que la rivière lui appartient, n'est point sympathique.
2,6 km, et c'est l'écluse de Rudet.
Ancien port de déchargement pour le trafic fluvial, le Rudet abrite aussi l'un des derniers chantiers de réparation de péniches de Bretagne.
Nous naviguons au milieu de la forêt.
Sur la rive droite, des rochers élevés. C'est la "chaise du diable", un site d'escalade privé, sur la commune d'Inzinzac Lochrist.
Après 2 km, nous arrivons à l'écluse de Trébihan.
Nous amarrons nos kayaks et les laissons sur la rivière.
Nous sommes ici sur un site particulier, celui de la Filleule des fées, sur lequel Denis Mazerolle, et sa femme, Weizi, cultivent des camélias à thé.
Nous pénétrons dans le champ où les cueilleurs des feuilles de thé sont à l'ouvrage, et nous échangeons avec eux.
L’acidité du sol breton et les conditions climatiques offrent des conditions idéales à ces plantes.
Les théiers ont aussi besoin de pluie.
« Mais ici, contrairement au Pays basque, l’autre pôle du thé en France, on n’a pas de gros orages. C’est une pluie qui se diffuse bien dans le sol. »
La vallée du Blavet est aussi protégée du vent. Conclusion : les conditions sont parfaites !
Les productions de Filleule des fées sont labellisées bio.
L’entreprise se veut la plus respectueuse possible de ses plants et de la nature : les théiers sont entourés de plantes sauvages locales et, surtout, l’accent est mis sur le faible rendement.
« Il est dix fois inférieur au rendement des cultures intensives », appuie le gérant. Les feuilles ne sont récoltées qu’entre cinq et dix fois par an.
« On veut rester haut de gamme et traçables », explique-t-il.
Étonnant parcours que celui de ce physicien, qui a passé trente-cinq ans de sa vie dans des départements de recherches et développement en électronique et photonique.
Et puis, à la cinquantaine, l’envie de réaliser le « rêve d’une vie » : voir s’épanouir sur les rives du Blavet, une plantation de théiers camellia sinensis .
Au même moment, un couple de randonneurs passe sur le chemin du halage avec d'étranges engins : des vélos à énergie solaire.
Nos kayaks sont toujours là, nous ré-embarquons.
Un petit tronçon de 1,5 km, et nous sommes devant l'écluse de Kerrousse.
La pluie nous accompagne.
Nous profitons d'une éclaircie pour pique-niquer.
Une demeure isolée dans cet environnement verdoyant.
Après 1,3 km, l'écluse de Quelennec.
Ce barrage est l'un des hauts lieux du Blavet pour la pêche au saumon atlantique.
Dans leur périple pour rejoindre les zones de reproduction, saumons de printemps et castillons font souvent une pause ici.
Des installations dédiées au kayak : nous approchons de Lochrist
Sur la rive droite, le stade d'eau vive, un groupe est à l'entrainement.
Mais le niveau d'eau est trop bas pour nos kayaks de mer.
Nous débarquons donc près d'un ponton, et mettons en oeuvre le refrain habituel (débarquement, chariotage, embarquement).
Particularité sur ce barrage : un ascenseur à kayak.
Nous traversons Lochrist
Après 1,6 km, nous arrivons à l'écluse de Grand Barrage.
Les pontons pour débarquer sont ici moins adaptés aux kayakistes, ils sont plus hauts et éloignés du barrage.
La prochaine écluse, les Gorêts, est à 200 mètres.
Nous parcourons cette distance avec nos chariots.
Le temps ne s'y prête pas, mais ici, le mobilier extérieur traduit la possibilité d'animations.
Jean ne résiste pas à l'envie d'essayer le hamac.
Après cet intermède urbain et piétionnier , nous remontons dans nos kayaks.
Un peu plus d'un kilomètre, et nous atteignons la dernière écluse : Polvern.
Nous cherchons un ponton pour la mise à l'eau : il n'y en a pas !
Nous devons trouver un passage dans les hautes berges pour accéder à l'eau.
Dernière navigation vers Hennebont, objectif final de cette randonnée.
Nous débarquons sur la cale, rive gauche, quai du Pont Neuf.
Quentin nous attend sur le parking. Il assure la navette vers Pontivy afin de récupérer nos véhicules.
Ainsi se termine cette randonnée de 3 jours sur le Blavet.
Aujourd'hui, nous avons parcouru 29,3 kilomètres et franchi 10 écluses.
Au cours de ces trois journées de navigation, la rivière nous a offert de magnifiques paysages, quelques secrets, de belles ambiances, ainsi de de belles rencontres.
Nous avons franchi 28 écluses, en effectuant un portage à chaque fois.
Le poids de nos kayaks, équipés en mode rando, la hauteur des berges ou des pontons en ont fait un bon exercice physique. On ne ferait pas cela tous les week-ends, mais cette rando vaut vraiment la peine d'être vécue au moins une fois.
Il vaut mieux avoir un kayak en plastique qu'un kayak en fibre. Une mousse est bien pratique pour faire glisser les kayaks sur les pontons, afin de les hisser.
La partie Lochrist - Hennebont est la moins intéressante, et pas très adaptée à la rando kayak.
Les haltes dans les campings à Pont-Augan et Saint-Nicolas-des-Eaux étaient superbes.
Un grand merci à Roland pour son organisation, et à Quentin pour la navette.
Vive le kayak !