Corsica 2021, la beauté, essentielle, de la nature - Chapitre 8 : Scandola, un panorama d'exception.
Corsica 2021, la beauté, essentielle, de la nature - Chapitre 8 : Scandola, un panorama d'exception.
Vendredi 4 juin 2021
Les photos non signées Pascal J - Yanike Kayak sont de Jean Drouglazet.
Nous partons pour deux jours de randonnée dans la Scandola, réserve naturelle qui figure sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.
Nous préparons le matériel et le chargeons dans les voitures.
Nous descendons jusqu'à la plage de la Gradelle pour charger les kayaks, puis nous ramenons les voitures au camping E-Gradelle.
Nous embarquons vers 9h30.
Nous longeons la côte vers l'ouest.
Le site est grandiose ....
Sur les falaises de roches rouges, nous voyons des veines d'un gris verdâtre.
Très vite, nous trouvons une superbe grotte que nous explorons.
Nous rentrons dans un tableau en trois dimensions, magnifique, qui nous offre un festival de couleurs.
Ici, nous admirons des roches d'un gris verdâtre qui sont des roches métamorphiques très anciennes.
Nous passons la Punta di Latone, et avons en visuel la prochaine pointe.
Au rouge des falaises succède le vert du maquis.
Mer calme, pas de vent, nous sommes seuls ... quel plaisir de naviguer ainsi dans un tel paysage !
Nous continuons notre exploration ...
Dans nos frêles embarcations, nous nous sentons tout petits dans ce superbe décor.
Nous croisons un bateau qui ralentit puis se met à l'arrêt.
Un banc d'une dizaine de dauphins tourne autour.
Nous nous approchons, et là, nous assistons à un spectacle extraordinaire : les dauphins font des parades aériennes, des sauts, le corps entièrement hors de l'eau, similaires à ceux que l'on peut voir dans les marinelands.
Depuis que je navigue en kayak, il m'est arrivé plusieurs fois de croiser des dauphins, mais jamais je n'avais vu un tel spectacle dans leur milieu naturel.
Un souvenir inoubliable !
En passant le Cap Senino, nous arrivons dans le Golfe de Girolata.
Nous distinguons au loin la forteresse de Girolata.
Nous traversons le golfe vers la Cala Muretta.
Cette magnifique baie de Girolata est inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1983.
Nous voici donc dans la réserve naturelle de Scandola.
Nous faisons une halte dans la Cala Muretta pour pique-niquer.
Un zodiac transportant des touristes applique le même programme.
13h00 nous repartons, en longeant la côte vers l'ouest.
Nous explorons chaque faille, chaque passage de cet imposant massif de porphyre (roche magmatique), aux falaises pourpre et or.
Façonnées par les assauts du vent et le mouvement perpétuel de l’eau, ces falaises nous offrent leurs formes souvent curieuses, telles des sculptures.
Suivant notre imagination, elles nous font penser à une personne, un animal et à bien d’autres curiosités frôlant le légendaire .
Les bleus de la mer et les verts de la végétation unis au rouge intense de la roche déploient leur palette exceptionnelle de couleurs et nous offrent un paysage merveilleux… presque surnaturel.
Dans les grottes que nous explorons, cette explosion de couleurs est très intense et à portée de main, ... fantastique !
Jean-Yves fait une halte dans la Cala di Gattaghia, afin de lire le panneau d'information.
La réserve naturelle de Scandola, presqu'île sauvage d'origine volcanique, couvre 900 hectares d'espace terrestre et 1000 hectares d'espace maritime.
Il est interdit sur la zone de la réserve de :
– prélever de la faune ou de la flore ;
– donner à manger aux animaux ;
– pratiquer la randonnée, l’escalade ou d’autres sports de nature ;
– camper, établir un bivouac, faire du feu… ;
– pratiquer la plongée en bouteille et la chasse sous-marine ;
– pratiquer la pêche de plaisance sous toutes ses formes, tout comme la chasse pour la partie terrestre ;
– survoler à moins de 1000 mètres d’altitude.
Le mouillage est réglementé par un arrêté préfectoral :
– Interdiction de jeter l’ancre la nuit sur l’intégralité de la zone
– Autorisé seulement du lever au coucher du soleil
– Interdit de jour, comme de nuit sur la partie classée en réserve intégrale (de l’île du Garaglo à la Punta Palazzu).
Nous observons un nid de balbuzard pêcheur
C'est le seul oiseau de proie diurne ayant des doigts réversibles et des narines qui peuvent se fermer, ce qui lui permet de mieux plonger sous l'eau pour pêcher, le poisson étant son aliment exclusif..
Le temps passe vite.
Sachant que nous serons encore demain dans la Scandola, nous accélérons le rythme et naviguons de pointe à pointe. Nous devons sortir de la réserve avant ce soir.
Nous traversons la baie de Solana, avec un vent de face qui forcit.
L'île de Gargalo est en vue, nous apercevons la tour génoise.
Nous passons dans l'étroit passage à l'Est de l'île de Gargalo, et nous contournons la Punta Palazzu.
On se sent minuscules dans cette immensité. Nous en prenons plein les yeux !
Les orgues basaltiques surgissant de la mer dessinent des formes puissantes et romantiques trouées de grottes.
Eau turquoise qui contraste avec les roches sombres, puits de lumière ... magique !
Après les falaises rouges, les pitons, les grottes ... nous arrivons dans une zone où nous observons de nombreuses sculptures en creux, ce sont des tafoni.
Le terme "tafoni" vient du corse "tafone". Il désigne une cavité arrondie dont les dimensions varient du décimètre à plusieurs mètres de profondeur et de diamètre.
Ces cavités sont formées par l'érosion de roches magmatiques comme le granite et les roches sédimentaires gréseuses.
Nous voici devant la tour génoise d'Elbo, nous arrivons à l'extrémité nord de la réserve.
La marine d'Elbo, où nous nous arrêtons pour lire le panneau ... nous sommes toujours dans la réserve.
Nous repartons et naviguons vers la Punta Nera.
Nous apercevons des nids de balbuzards pêcheurs.
Nous franchissons la limite entre la Corse du Sud et la Haute Corse.
Nous sommes sortis de la réserve. Nous débarquons sur une petite plage de galets.
Nous prenons un bain et installons notre bivouac.
Tarp pour Jean-Yves et Jean-Jacques, sursac pour Jean et bivy pour moi.
Le temps est orageux, la température prévue cette nuit est de 22 degrés.
Dans mon bivy, je ne mets que mon drap de soie.
Nous remontons les kayaks sur la plage, si ils sont trop près du bord de mer, les vagues générées par les ferries pourraient les emporter.
Pendant le repas, nous avons quelques gouttes de pluie, mais pas de quoi nous mouiller. L'orage va sûrement éclater dans les terres.
Voilà donc cette superbe journée qui se termine.
Nous avons parcouru 15,6 milles nautiques.
Nous assistons au coucher du soleil ... un beau spectacle, "essentiel" en ces temps de pandémie.
A suivre ...