De Camaret aux Tas de Pois : un panorama grandiose et sauvage
De Camaret aux Tas de Pois : un panorama grandiose et sauvage.
Jeudi 10 septembre 2020
Les photos non signées Pascal J - Yanike Kayak sont de Jean Drouglazet.
Maurice et Pascal B proposent de naviguer vers les Tas de Pois, en partant de Camaret sur Mer
Jean et moi répondons à l'invitation.
Nous nous retrouvons sur la plage du Corréjou vers 9h30.
La marée est haute à 10h07 (coef 40) et sera basse à 16h37.
Nous embarquons vers 9h40 et faisons cap vers la pointe du Grand Gouin, en longeant la côte.
A bâbord, sur la falaise, nous apercevons le fort du Gouin, construit en 1859.
Il a été réhabilité récemment et est maintenant ouvert au public.
Nous passons la pointe du Gouin et longeons la côte, au pied de falaises impressionnantes
Nous contournons une première arche ...
... avant d'arriver dans l'anse de Porzh Naye
La falaise, telle un millefeuille, présente des couches de schistes (sombres) et de grès.
Nous contournons deux îlots rocheux.
L'un présente une arche magnifique.
Sous l'oeil peu rassuré des cormorans ...
... nous avons en ligne de mire la pointe du Toulinguet.
Nous poursuivons, en explorant quelques grottes ...
La pointe du Toulinguet fut rapidement un site stratégique.
Un mur d'enceinte, érigé en 1893, plonge dans la mer.
Les grottes alentours offrent des parois multicolores, sur une eau couleur émeraude.
Ce feu d'artifice de couleurs est magnifique ...
Certaines grottes permettent des entrées dans la pénombre ... étrange atmosphère !
En haut de la falaise, le sémaphore ...
Celui-ci fut en service le 1er octobre 1952 et cessa son activité le 1er septembre 2019.
Cette tour de 12 mètres siège à 55 mètres au-dessus du niveau moyen de la mer.
Cette côte déchiquetée nous offre de beaux tableaux colorés sous ce soleil radieux ...
Nous observons les tranches de strates face à la mer ....
Une nouvelle arche ...
... avant la balise de la Louve
Nous sommes à la pointe du Toulinguet, le spectacle de ce chaos rocheux est grandiose !
Nous contournons la pointe, le phare et le sémaphore dominent la falaise.
La pointe du Toulinguet est un site idéal pour surveiller l’entrée du goulet de Brest.
Dès 1812, le périmètre est fermé grâce à une enceinte et une tour d’artillerie. Le terrain est militaire depuis l’installation d’une batterie par Vauban en 1695.
Le phare prend la forme d’une maison-phare. Il est élevé en 1848 et mis en service en juillet 1849. Il est automatisé et accueillera un gardien jusqu’en 1980.
La tour du phare a une hauteur de 14 mètres et permet à la lanterne de surplomber le niveau de la mer de 49 mètres. Sa portée est de 11 milles sur le secteur rouge et 15 milles sur le secteur blanc.
Nous continuons à longer le sud de la pointe, en contemplant la beauté des falaises.
Quelques grottes nous ouvrent leur secret, nous permettant de naviguer dans des tunnels de roches, parfois bien cachés, et en ressortant plus loin en mer ... magique !
La blancheur des roches au soleil, l'eau émeraude, une mer calme ....
... mais aussi les roches aux multiples couleurs à l'entrée et à l'intérieur des grottes ...
une balade féérique ... dans un autre monde, hors du temps !
Nous arrivons devant la plage de Pen Hat, ou les surfeurs profitent de belles vagues ...
Cette plage est interdite à la baignade en raison de la présence de baïnes.
En haut de la plage, nous apercevons les ruines du manoir du marseillais Paul Pierre Roux, alias Saint-Pol-Roux.
C’est en 1903 que ce poète (1861-1940) fait l’acquisition d’une simple maison de pêcheur donnant sur l’océan, au-dessus de la plage.
Saint-Pol-Roux fait édifier sur cette terre la demeure de ses rêves poétiques. Cela devient donc un solide manoir à huit tourelles. C’est à la mort de son fils en 1914, près de Verdun, que le poète donne à son petit château le nom du défunt, Coecilian.
Ce manoir reste attaché au poète qui reçoit dans ce lieu particulièrement décoré des artistes et des écrivains, de Victor Segalen à Max Jacob, en passant par André Breton ou Céline.
Pillée par les Allemands, cette demeure est ensuite victime des bombardements alliés.
Depuis, les années passent et les pierres tombent les unes après les autres.
Après avoir longé la plage, nous observons en haut de la falaise des bunkers de la Seconde Guerre Mondiale.
A cet endroit, dans un des blockhaus, se tient le Musée-mémorial consacré à la bataille de l'Atlantique et qui rend hommage à tous les marins, civils comme militaires, disparus en mer au cours de cet épisode capital de cette guerre.
Derrière nous, la pointe du Toulinguet, avec son phare et son sémaphore.
Nous poursuivons vers le sud, vers la pointe de Pen-Hir.
Dans cet univers minéral fantastique, nous jouons dans quelques passes, sous l'oeil intrigué des cormorans et des goélands ...
Sur la falaise, une immense croix de Lorraine, mémorial aux Bretons de la France libre.
Inscrit aux monuments historiques depuis le 21 mai 1996, ce monument a été créé entre 1949 et 1951 par l’architecte Jean-Baptiste Mathon et le sculpteur François Victor Bazin.
Son encrage breton est souligné par le matériaux utilisé, le granite bleu de Brennilis, et par les inscriptions en breton. La Croix de Pen-Hir fut inaugurée par le Général de Gaulle en 1951.
Nous nous sentons minuscules au pied de ces falaises, dont les formes rappellent parfois quelque géant figé dans la pierre ...
Nous sommes bien conscients que naviguer ici aujourd'hui fait de nous des privilégiés.
L'eau est d'une belle limpidité ...
Les Tas de Pois sont en vue.
Nous longeons les dernières falaises de la pointe de Pen-Hir ...
... et explorons encore quelques grottes ...
Nous passons les Tas de Pois
Ce sont d'immenses rochers, disposés tels des pointillés, qui défient les éléments à la pointe de Pen-Hir.
Ce « bout du monde » est aussi une réserve ornithologique d’exception qui abrite plusieurs espèces d’oiseaux marins, telles que la mouette tridactyle ou le cormoran huppé.
Ces rochers ont pour noms Grand Dahouët, Petit Dahouët, Penn Glaz (tête verte), Chelott, Ar Forc’h (la Fourche) et Bern Id (le tas de céréales).
Nous remontons vers le nord dans l'anse de Pen-Hir.
... et débarquons sur la plage de Veryac'h pour pique-niquer.
Après cette pause très tranquille et appréciée, nous repartons vers la pointe de Pen-Hir.
Nous naviguons jusqu'au dernier rocher des Tas de Pois, Bern Id.
Le vent s'est levé, nous ressentons les effets du courant, la mer est plus agitée, notamment entre les rochers où le phénomène vent contre courant lève des vagues dans tous les sens.
En étant plus au large, nous avons aussi une autre vue de la côte ...
Nous continuons notre navigation au large, vers le rocher du Lion.
Il est ainsi nommé car, de la pointe du Toulinguet, il présente un profil de félin couché avec sa tête haute regardant indéfiniment la pointe de Pen-Hir.
Venant de Pen-Hir, nous n'avons pas le même profil.
Derrière nous, les Tas de Pois ...
Nous contournons le rocher du Lion, en admirant de belles arches.
Les oiseaux y trouvent des reposoirs tranquilles ...
... et les pousse-pieds s'y développent ...
D'ici nous avons une vue magnifique sur la côte ...
Nous revenons à la pointe du Toulinguet, en passant par la tourelle de la Louve.
Nous longeons les falaises au nord de la pointe du Toulinguet
... et revenons dans l'anse de Porzh Naye et son arche ...
... quelques passes à cailloux ...
... et nous passons la pointe du Grand Gouin, pour naviguer vers le port de Camaret.
Derrière la digue ... le cimetière des vieux gréements, la chapelle Notre-Dame de Rocamadour.
Le nom de celle-ci viendrait du breton roc'h a ma dour – roc au milieu des eaux.
Il y a une autre version : un prêtre aurait souhaité reprendre le nom de Rocamadour du Quercy qui est une halte sur le chemin de Compostelle dans l'espoir de transformer Camaret en halte de pèlerins de la région.
... et la tour Vauban.
Construite au 17e siècle et patrimoine mondial de l'Unesco, elle avait pour mission de surveiller l'entrée du goulet de Brest et d'empêcher tout débarquement dans l'anse de Camaret.
Nous rentrons dans le port et en faisons le tour, à la recherche de l'oeil de Pierre Chanteau, artiste plasticien, que nous ne trouverons pas.
Nous débarquons sur la cale devant la tour Vauban.
Depuis notre départ ce matin, nous avons parcouru 13,1 milles nautiques.
Maurice a réalisé une vidéo qui raconte notre randonnée :
Ainsi se termine cette superbe journée dans des paysages grandioses, sauvages et emprunts d'histoire.
Certains d'entre nous les ont découverts pour la première fois.
Jean et moi y revenions, on ne s'en lasse jamais !
Vive le kayak !