Sardegna 2019, una nuova avventura - Chapitre 14 - Budelli, Razzoli & Santa Maria, face à la Corse
Sardegna 2019, Chapitre 14 : Budelli, Razzoli & Santa Maria, face à la Corse
Mardi 4 juin 2019
Les photos non signées Pascal J - Yanike Kayak sont de Jean Drouglazet.
Le soleil se lève sur l'Abbatoggia, et Jean capte cette magnifique lumière.
Aujourd'hui la météo annonce moins de vent. Nous allons à la découverte des îles du nord de l'archipel de la Maddalena : Budelli, Razzoli et Santa Maria.
Nous disons au revoir à Yves et Johane, nos amis canadiens, qui vont prendre un vol pour Rome, puis rentrer à Montréal.
Fernando et Chisato, qui ont dormi dans leur van à proximité du camping, nous rejoignent sur la plage.
Nous partons à 8h50 de la plage ouest près du camping de l'Abbatoggia.
Jusqu'à la pause déjeuner, nous allons parcourir 6,7 milles nautiques.
La mer est comme un lac sans vent.
Nous mettons 45 minutes pour atteindre Budelli.
Un bateau transporte des touristes devant une ligne de bouées rouges, nous arrivons donc devant un site remarquable.
Nous sommes devant la Spiaggia Rosa (ou Pink Beach)
Cette plage est ainsi définie en raison de sa couleur rose corail caractéristique.
En réalité, cela dépend de la présence dans l’estran de coquilles calcaires de Miniacina miniacea, un protozoaire foraminifère, dont l’habitat se trouve près des rhizomes de Posidonia oceanica.
Cette célèbre plage est l’une des zones les plus protégées de l’archipel de La Maddalena, car il est toujours interdit d’accéder à la plage, de se baigner, ou de pénétrer dans la zone délimitée par les bouées.
On peut l'admirer comme une œuvre d'art, comme un chef-d'œuvre authentique de la nature, sans piétiner la plage et sans prendre un bain.
Le non-respect des règles de protection peut être sanctionné d'une amende allant jusqu'à 900 euros.
Nous contournons le Roccia del Coccodrillo, au nord de la plage, et nous débarquons.
Un chemin balisé nous permet d'accéder à l'arrière de la plage.
Des panneaux signalent les interdictions.
En 1963, le cinéaste italien Michelangelo Antonioni tourna ici une scène clé de son premier film en couleurs, Le Désert rouge : une mère y racontait à son fils l’histoire d’une jeune fille fascinée par une plage rose, d’où s’élevaient des chants aussi envoûtants que ceux des sirènes.
Cette fable mélancolique, Lion d’or à la Mostra de Venise de 1964, attira ici des milliers de touristes, qui emportèrent en souvenir des sachets remplis du fameux sable, et finirent par mettre en péril le fragile écosystème.
Le gardien de l’île depuis plus de vingt-cinq ans se prénomme Mauro et occupe une casemate dotée d’une citerne et de panneaux solaires.
Il se nourrit de ce qu’il cultive et de provisions livrées par les pêcheurs de la région.
Ici, il goûte une solitude choisie.
Il dialogue avec le monde entier via les réseaux sociaux : sur son compte Facebook, «Mauro da Budelli» partage son quotidien d’ascète.
Nous reprenons la mer et commençons le tour de l'île de Budelli dans le sens horaire.
Nous passons devant la plage de l'Obelisco.
Plus loin, perché sur les rochers, nous apercevons un obélisque.
Nous poursuivons notre parcours côtier au sud de l'île.
A bâbord nous apercevons les côtes de Sardaigne.
C'est peut-être l'endroit le plus sauvage que nous ayons vu dans l'archipel.
Nous profitons des passes à cailloux ...
... côtoyant les habitants du lieu ...
Ces rochers granitiques prennent parfois la forme d'humains ou d'animaux ... en fonction de notre imagination.
Nous contournons la pointe ouest et longeons la côte nord de l'île.
Suivant les endroits, l'eau change de couleur.
Elle peut être bleue, turquoise, marine, ou émeraude ...
Nous sommes au pied de falaises granitiques, en face, l'île de Razzoli offre quelques accès pour déjeuner.
Nous traversons vers une petite crique au sud-est de Razzoli.
Nous débarquons vers 11h50 sur un plage où nous trouvons du bois flotté et quelques déchets.
Paul récupère un gant de boxe.
Après le bain pendant lequel il faut éviter de marcher sur les oursins, nous pique-niquons.
Nous reprenons la mer vers 13h30 et nous entamons le tour de l'île de Razzoli dans le sens anti-horaire.
A l'est, nous franchissons le Passo degli Asinelli, passage de quelques mètres qui sépare l'île de celle de Santa Maria.
Lors de cette deuxième partie de rando, nous allons parcourir une distance de 9,6 milles nautiques.
Nous poursuivons vers le nord-ouest le long de cette côte déchiquetée.
Nous distinguons l'ancien et le nouveau phare au-dessus des falaises.
Au large, nous apercevons les côtes Corses ... et les ferries dans les Bouches de Bonifacio.
Razzoli est l'île qui présente l’aspect le plus sauvage.
C'est un remblai avec ses hautes falaises de granit dans le climat d'une mer souvent agitée à l'extrémité nord de la Sardaigne.
Nous arrivons au niveau du phare, ou plutôt des phares : l'ancien (de forme carrée) et le nouveau (de forme cylindrique)
L'ancien phare, construit en 1843, s'élève sur un rocher qui tombe à pic sur la mer. A côté se trouve le nouveau phare.
Le phare de Razzoli est un des derniers à avoir été habité et gardé. Avant l'arrivée de l'électricité, la grosse lampe à acétylène nécessitait le travail de tant de personnes que dans l'édifice habitaient trois familles.
En 1969, en raison de lésions sur le périmètre du phare, il fut difficile de maintenir le personnel sur place, le bâtiment fut déclaré comme n'étant plus habitable. Il est aujourd'hui abandonné.
Un système de panneaux solaires fait fonctionner automatiquement le nouveau phare qui fut construit en 1974.
Sa lumière blanche a une portée de 13 miles.
Les roches façonnées par la mer et le vent sont de véritables sculptures naturelles.
Sous cette météo clémente, Jean profite de quelques mouvement d'eau.
Nous contournons la partie ouest de l'île.
Derrière les rochers, nous apercevons des mâts.
Nous arrivons à Cala Lunga, une crique profonde et bien abritée avec, dans la partie nord-est, une petite jetée pour le service des phares.
De la plage commence l'ancien chemin muletier qui mène au phare.
La crique est située dans la partie occidentale de l'île et offre une protection contre tous les vents, sauf ceux de l'ouest.
Nous nous régalons dans ce labyrinthe de roches.
Nous croisons deux kayakistes qui viennent vers nous.
Il s'agit de Line et Gunn, deux norvégiennes, jumelles, qui parlent parfaitement le français.
Elles nous ont repérés à cause de nos pagaies groenlandaises, qu'elles pratiquent aussi.
Nous faisons connaissance, elles sont très enthousiastes et font preuve d'une bonne humeur et d'un humour communicatifs.
Elles naviguent en autonomie dans l'archipel, en mode bivouac, afin de préparer un futur tour de Sardaigne en kayak.
Nous échangeons nos coordonnées, nous restons en contact et on prévoit de se revoir les jours prochains.
Le vent nous a fait dériver pendant nos échanges, nous reprenons notre route vers l'île de Santa Maria.
Nous y accostons sur une petite plage à l'ouest.
Fernando et Chisato prennent un bain.
Jean est gêné par la luminosité ambiante, il trouve une solution originale, et locale.
Nous repartons, cap au sud, en suivant la côte ouest de Santa Maria.
Nous naviguons jusqu'aux îlots de Stramanari avant d'entamer la traversée vers l'Abbatoggia.
Nous débarquons sur la plage de l'Abbatoggia vers 17h50.
Avec Fernando, Paul et Jean, nous enchainons par une séance de rolls dans le kayak translucide de François.
Fernando démarre la première session.
Il dit n'avoir pas pratiqué depuis longtemps, mais il a encore de très beaux restes !
De plus, la lumière sur le kayak translucide est du plus bel effet !
La soirée se poursuivra autour d'un apéro ty punch avec Fernando et Chisato, puis un repas au restaurant du camping.
Nos amis nous quittent ce soir, ce fut un grand plaisir d'avoir partagé ces moments avec eux, surtout que notre rencontre en Sardaigne fut un pur hasard.
Encore une très belle journée qui se termine. Les îles du nord de l'archipel sont vraiment magnifiques.
Et puis, il y a eu cette rencontre avec Line et Gunn ... qui aura une suite ...
A suivre ...