Les Glénan ... ou l'exotisme des îles lointaines ! (chapitre 1)
Les Glénan ... ou l'exotisme des îles lointaines !
Samedi 20 avril 2019
Le week-end dernier, nous avions tenté une rando kayak sur l'archipel des Glénan, afin d'admirer le fameux narcisse. Malheureusement la météo nous a fait renoncer à notre projet (voir article précédent).
Cette fois-ci, la météo est favorable, grand beau temps annoncé ce week-end, peu de vent, et une grande marée de 107 à 101.
Le rendez-vous est fixé à 10h00 à la pointe Est de Mousterlin.
Annick, Jean-Jacques, Olivier, Cécile, Lionel me rejoignent pour cette aventure.
Yvette est venue nous saluer pour le départ.
Après avoir chargé les kayaks, nous partons vers 11h10.
Notre première étape nous amène vers l'île des Moutons, après une navigation de 5,09 milles.
Après une navigation tranquille et un léger vent aux 3/4 arrière ...
... nous arrivons aux Moutons vers 12h35.
Jean, qui est parti de Beg-Meil, est déjà sur place.
La SNSM a recruté de nouveaux sauveteurs pour surveiller les plages cet été, ils sont en stage sur ce week-end de Pâques.
Six vedettes de la région sont au mouillage devant l'île.
La marée est basse à 12h16, coefficient 107.
La cale, le phare, les canons ramenés en 1942 depuis Bénodet par les allemands....le paysage est toujours le même, mais à la fois si différent à chaque visite !
Nous pique-niquons, puis nous faisons une balade autour de l'île.
Celle-ci est recouverte d'un tapis mauve, des milliers de jacinthes des bois sont en fleurs.
Les rochers à la pointe ouest de l'île proposent d'autres couleurs...l'ensemble compose un magnifique tableau.
Quelle chance nous avons !
Avec plus de 1600 couples nicheurs de sternes caugek, pierregarin et de dougall, la réserve de l'île aux Moutons est la plus importante colonie de sternes en Bretagne.
Les sites de nidifications d'oiseaux marins sont très sensibles aux dérangements anthropiques (piétinement de nids, débarquement sur les îlots, navigation à proximité des colonies, survol à basse altitude, bruit, etc...)
Ces dérangements peuvent entraîner une baisse de la reproduction. C'est pourquoi la présence de gardiens, tout au long de la période de reproduction, est indispensable.
Le nouveau gardien arrive aujourd'hui, et s'installe sur l'île pour un mois. Un autre prendra la relève.
La maison-phare a été construite en 1879.
Occupée dès 1905 par la famille Quéméré et ses 4 enfants, l’île voit sur son sol 3 vaches, des moutons, des poules et un potager. D’autres familles prendront le relais pour voir le phare automatisé en 1983.
Il n'y a plus de gardien et le phare ne se visite pas.
Avec la marée basse, les rochers de Pen a Guernen, présentent, à l'Est, un paysage lunaire.
Au sommet de l'îlot Enez Ar Razed, quelques longues tiges sur un tapis vert se détachent sur l'horizon.
Cet îlots est normalement interdit d'accès, car c'est une zone de nidification.
Vers 14h15, nous reprenons la mer, pour une balade de 8 milles vers l'archipel.
Notre première étape sera le vieux feu du Huic.
Nous passons devant les bateaux au mouillage ...
... puis contournons les rochers en direction du sud.
La traversée est agréable sous le soleil, avec une légère brise ...
Nous arrivons au Huic, où nous faisons une pause.
Nous faisons cap au sud-est pour passer l'île de Saint-Nicolas par le nord, en contournant quelques îlots.
Les plages de sable blanc et fin et les eaux vert émeraude évoquent l’exotisme des îles lointaines.
Nous débarquons à la pointe Est de Saint-Nicolas.
L'eau n'a pas encore totalement recouvert le tombolo entre l'île principale de l'archipel et l'île de Bananec.
Au loin, vers l'Est, nous distinguons le phare de l'île de Penfret et l'îlot de sable Guiriden.
La floraison des narcisses est terminée, elle a été précoce cette année.
Nous marchons sur le sentier côtier de l'île, en admirant les sites dans lesquels nous venons de naviguer.
L'île de Brunec ...
L'ancien feu du Huic ...
Jean reprend la mer, après une visite à Guiriden, il rentre en direct sur Beg-Meil.
N'étant pas disponible demain, il ne sera pas du bivouac ce soir.
Nous revenons vers la plage, des kitesurfeurs profitent des bonnes conditions.
L'eau a recouvert le passage entre l'île de Bananec et Saint-Nicolas.
Nous ré-embarquons et franchissons le tombolo recouvert en partie.
Nous rentrons dans "la Chambre" et admirons Fort Cigogne.
Nous longeons Saint-Nicolas, jusqu'à la pointe de l'île.
Un bref arrêt devant la cale nous fait constater la foule de touristes, déversés par les vedettes de passagers.
Nous renonçons à débarquer pour prendre une bière à la Boucane; ce sera pour plus tard.
Nous sommes à l'abri du vent, la navigation est très agréable sous le soleil.
Nous mettons cap au sud pour contourner l'île de Drenec par l'ouest.
Nous contournons ensuite les îlots de Quignenec.
Les 3 îlots formaient autrefois une seule île.
On y observe des ruines de bâtiments anciens et d’une petite ferme vétuste.
La fatigue commençant à se faire sentir chez certains, nous décidons de nous arrêter pour installer notre bivouac.
Nous trouvons une prairie abritée, endroit idéal pour installer notre campement.
Nous avons même une terrasse pour profiter pleinement du diner ... royal !
Après le repas, nous faisons une petite marche pour admirer le coucher du soleil.
L'atmosphère est calme et sereine.
Nous avons le sentiment d'être seul au monde ... c'est la magie du bivouac !
Nous restons discrets car ici, nous ne sommes que tolérés ...
Dans les rochers, nous observons :
- de la criste marine, appelée aussi perce-pierre, ses racines se faufilent dans les anfractuosités des rochers. On dit qu’elle résiste aux pires tempêtes et que son système racinaire se développe dix fois plus que sa partie aérienne hors sol, ses racines filant et s’accrochant dans les moindres failles d’un rocher.
- du choux maritime (crambe maritima), plante vivace d’un vert grisâtre dont les feuilles sont assez épaisses.
Il fait l’objet d’une protection sur l’ensemble du territoire.
- des épinards de mer
Nous nous installons sur les rochers pour admirer le magnifique spectacle que nous offre la nature ...
Ainsi se termine cette belle journée.
Comme à chaque visite, les Glénan nous ont livrés un peu de leurs secrets.
Les découvrir en kayak permet d'aller encore plus loin dans cette exploration.
Je ne me lasse jamais de cet endroit, en étant conscient que nous sommes des privilégiés.
L'aventure continue demain, certains d'entre nous vivent leur premier bivouac ...
A suivre ...