Grottes marines de Crozon : un déluge de couleurs
Grottes marines de Crozon : un déluge de couleurs
Mardi 30 octobre 2018
Les photos non signées Pascal J - Yanike Kayak sont de Jean Drouglazet.
Ce mardi, la météo s'annonce clémente : vent faible, soleil, mer calme.
Je propose à mes ami(e)s du club de Plouhinec une sortie sur la côte Est du Cap de la Chèvre, sur la presqu'île de Crozon.
Le but de la journée est d'explorer les grottes marines, en mode contemplatif.
La marée est haute à 8h18, coef 67, et basse à 14h41.
Seul Jean peut se rendre disponible pour cette randonnée; aujourd'hui, nous serons donc 2 privilégiés !
Nous partons vers 10h30 de la plage de Postolonnec.
La température est basse, 3 degrés, nous nous équipons en mode hiver, avec les combinaisons sèches.
Nous naviguerons sur une distance de 14,2 milles.
Nous longeons la côte rocheuse, baignée de soleil.
Suivant le moment et la hauteur d'eau, les grottes sont plus ou moins accessibles.
Nous admirons ce mille-feuilles géologique qui a préservé la mémoire de centaines de millions d’années d’histoire, sous le regard de la lune encore présente dans ce ciel bleu.
Sous la posture inquiète de quelques cormorans....
...nous admirons ces falaises multicolores
Nous visitons chaque grotte.
Par la variété des couleurs qui tapissent leurs parois internes, les grottes marines offres des spectacles somptueux et originaux.
Le ciel, la mer, le soleil....tout contribue à cette atmosphère sereine dont nous ne lassons pas.
Les grottes de Morgat sont réputées pour la couleur rosée de leur roche, ce phénomène est dû aux oxydes de fer.
Chaque grotte a son originalité, ses couleurs, sa lumière, ses bruits, sa profondeur....
Le parcours est varié, nous permettant parfois de passer sous des arches...
Le soleil bas de l'automne éclaire merveilleusement bien certaines grottes.
Nous arrivons bientôt à la pointe des grottes où se trouve la célèbre grotte de l'Autel, profonde de 80 mètres.
Un touriste en 1834 la décrivait ainsi :
"La grotte tout entière vous apparaît jaspée de mille nuances, toute tapissée d'arabesques coloriées, de fantastiques veinures, dont aucune parole ne peut rendre l'effet. De longues marbrures, d'un vert émeraude, parcourent le sommet de l'antre, et se fondent, sur les côtés, dans des teintes variées de rose, de blanc, de lilas et de gris perle. De loin en loin, de larges trainées d'un rouge foncé, fétide et brillant, semblent suinter à travers le rocher, comme des sillons de sang. Des deux côtés, les parois inférieures sont lambrissées par d'énormes galets diaprés de rose et de jaune. Au milieu de la grotte s'élève un immense bloc de granit rouge, que l'on appelle l'autel. "
L'atmosphère est fantastique, nous avons basculé dans un autre monde !
Le rayonnement solaire donne à l'eau une couleur émeraude.
A l'entrée de la grotte, la transparence de l'eau nous permet de bien voir le fond.
Nous virons devant la pointe de Rulianec et entamons la traversée de la baie de Morgat.
Les rayons du soleil mettent en valeur les maisons multicolores.
Nous atteignons la pointe de Beg Ar Gador, où des cormorans se reposent.
Nous longeons des falaises abruptes couvertes de landes et de pins, offrant au paysage un air méditerranéen.
L'eau couleur émeraude nous conduit vers de nouvelles grottes multicolores.
Des passages entre les rochers donnent accès à des petites plages de galets.
Jean est admiratif...
Le paysage est somptueux, nous apprécions cette nature reposante.
Vers 12h45, nous faisons une halte sur la plage de galet avant la pointe de Saint Hernot.
Nous avons parcouru 4,1 milles.
Nous pique-niquons.
Nous avons toute la plage pour nous, un vrai bonheur !
Un couple de belges, originaires de Liège, nous croisent pendant leur randonnée.
Nous échangeons quelques mots sur la beauté de la Bretagne, sur la route du Rhum (ils ont passé un moment à Saint-Malo), et sur le plaisir d'être dans de si beaux paysages.
Vers 13h45, nous reprenons la mer et poursuivons notre balade côtière.
Nous arrivons rapidement à la pointe de Saint-Hernot.
L'endroit est aussi dénommé l'Ile Vierge.
Sur le côté sud de l’Ile Vierge se trouve la grève de Porzh Pesk, aussi appelée plage de l’Ile-Vierge.
Cette plage a été classée septième plus belle plage d'Europe par un site touristique.
Depuis, la fréquentation a explosé. On l'appelle aussi la petite Corse, parce que le magazine Géo a fait un dossier spécial sur la Corse avec comme couverture une photo de cette plage !
Nous sommes le 30 octobre, et nous y croisons des baigneurs !
Nous passons la pointe de Rostudel, puis la pointe du Dolmen, en admirant ces formes géologiques.
Les roches nous proposent parfois des formes géométriques surprenantes....
La baie de Douarnenez est aujourd'hui très calme, et nous bénéficions d'une bonne visibilité.
Sous l'oeil inquiet des goélands et des cormorans, nous explorons d'autres grottes....
Jean prélève quelques moules sur les rochers.
Un énorme rocher nous fait penser à un sphinx....ou à Dark Vador !
Nous abordons un passage où nous nous sentons tout petits au pied de ces hautes falaises...
....la nature nous offre encore quelques beaux tableaux....
...avant d'atteindre Men Coz...
Nous sommes proches du Cap de la Chèvre, mais nous sommes aussi passé à l'heure d'hiver le week-end dernier, il faut donc penser à rentrer.
Nous passons donc la roche de Men Coz et faisons demi-tour.
Nous faisons une route directe vers la pointe de Saint-Hernot, puis vers la pointe de Morgat et enfin la plage de Postolonnec.
Du large, nous avons une vision plus globale de cette magnifique côte.
Vers la pointe de Morgat, nous rattrapons un groupe de kayakistes avec qui nous échangeons quelques mots.
Ils naviguent sur des sit-on-top avec des pagaies en alu.
Ils sont étonnés par nos pagaies groenlandaises et par la vitesse de nos kayaks (nous avons atteint 5,5 noeuds sur le trajet retour).
Le vent est tombé, le soleil est bas sur l'horizon, le plan d'eau est comme un lac, la lumière est superbe, nous glissons avec bonheur dans cet environnement, il règne une atmosphère de sérénité incomparable.
A tribord nous apercevons l'îlot de l'Aber.
Nous débarquons sur la plage de Postolonnec vers 17h15.
Nous avons parcouru 10,1 milles depuis notre pause repas.
Nous rangeons notre matériel, et nous réchauffons autour d'un thé et d'un morceau de cake.
Nous avons vécu une extraordinaire journée.
La nature nous a offert un formidable spectacle et nous en avons pris plein les yeux.
L'état de la mer, la lumière, la saison nous ont permis d'en profiter au maximum, et nous ont transformés en spectateurs privilégiés, grâce au kayak !
J'espère que ce partage de photos permettra au lecteur de ressentir un peu ce que nous avons vécu aujourd'hui.
Vive le kayak !