Beg-Meil - Glénan, des narcisses pour CK/mer
Beg-Meil - Glénan
Samedi 14 avril 2018
L'association CK/mer propose à ses adhérents de faire découvrir leur terrain de jeu, le temps d'un week-end.
Jean et moi avons donc proposé une découverte de l'archipel des Glénan, en partant de Beg-Meil.
Nous avons choisi ce week-end du 14 avril puisqu'il permettait aussi de découvrir une espèce endémique de l'archipel : le fameux narcisse.
Le plan initial prévoyait un bivouac sur les Glénan, malheureusement, avec le BMS annoncé le dimanche avec un avis de grand frais force 5 à 7 beaufort, nous avons préféré regagner le continent samedi en soirée.
Le rendez-vous est donné à 9h30, cale de Beg-Meil.
La météo est bonne, soleil, peu de vent, mer belle.
La marée est basse à 10h44 et haute à 16h52 (coef 84).
Martine, Françoise, Stéphane, Georges, Hervé, Christian, Annick et Dominique ont répondu à l'invitation.
Avec Jean, nous sommes donc 10 kayakistes à partir de Beg-Meil.
Yvette, qui est partie vendredi pour l'île des Moutons, nous rejoindra plus tard.
Nous préparons nos kayaks et embarquons vers 10h00.
Une première étape va nous mener jusqu'à l'île des Moutons, sur une distance de 6,9 milles.
Ce début de journée est idéal pour pagayer.
Nous longeons la côte entre le port de Beg-Meil et le sémaphore, en admirant les petites criques et les somptueuses demeures de quelques capitaines d'industrie.
Arrivés devant le sémaphore, qui surveille toute la zone, nous mettons le cap au 205, direction l'île des Moutons.
La traversée s'effectue tranquillement, chacun apprécie le plaisir de glisser sur l'eau.
Nous arrivons sur l'île des Moutons un peu avant midi.
Son nom lui vient, dit-on, de l'existence de troupeaux de moutons qui auraient été jadis détruits par les rats,
Les marins lui donnent le nom breton de Moalès.
Chacun en arrivant apprécie l'endroit.
Avant de débarquer, j'aperçois un jeune phoque à gauche de la cale.
Nous accostons sur la petite plage à droite de la cale...
...et nous pique-niquons.
Yvette, qui a dormi sur l'île, nous rejoint.
Ce lieu est toujours aussi splendide, et on ne s'en lasse pas !
La marée basse découvre les roches alentour.
Les jacinthes des bois commencent à recouvrir l'île de leur tapis violet.
Une construction remarquable sur cette île : son phare.
Suite à de nombreux naufrages dans ce secteur dangereux, il fut érigé en 1879.
La tour a 18 mètres de hauteur, le feu a une portée est de 16 kilomètres.
Il fut automatisé en 1985.
Le phare a été gardienné de 1906 à 1932 par les Quéméré, un couple qui avait connu "l'enfer de Tévennec" et qui mit au monde et éleva onze enfants.
Marie-Charlotte Quéméré a reçu la médaille de la famille française et le prix de l’Institut de France.
L'île des Moutons est une des plus importantes colonies de sternes de Bretagne.
Nous en apercevons quelques-unes, mais la zone de nidification est encore vierge.
L'armée française avait installé sur l'île une batterie de mitrailleuses en 1939.
Les allemands ne s'en sont pas servis, mais courant 1942, ils ont ramenés depuis Bénodet deux autres canons, qui existent encore aujourd'hui.
Nous laissons là ces vestiges et reprenons la mer vers 13h15.
Le vent s'est un peu levé, et nous naviguons dans une légère houle.
Nous prenons la direction du vieux phare du Huic.
Notre parcours jusqu'à Saint-Nicolas se fera sur 4,61 milles.
Nous arrivons devant le vieux phare du Huic, squatté par les cormorans.
Nous poursuivons notre route vers le nord de l'île Saint Nicolas, vers la balise La Pie (danger isolé)
La zone est parsemée de roches....
Les goélands y trouvent refuge.
Nous arrivons devant le banc de sable qui relie à marée basse les îles de Saint Nicolas et de Bananec.
Un ancien sardinier, le « Santa-
L'ambiance à bord semble excellente : chants de marins au son de l'accordéon.
En compagnie de deux marins-
La pêche est garantie, le matériel et les appâts sont fournis sur demande
Nous accostons, il est 14h35.
Nous partons à la recherche du trésor de l'île. En dehors des photos qui semblent venues du pacifique, le trésor des îles est une petite fleur que l’on ne trouve que sur les îles des Glénan : le narcisse des Glénan.
Haut de 20 centimètres, c'est est une fleur inestimable composée de cinq petits pétales blancs. Elle est unique au monde de par son mode de reproduction qui se fait par dissémination de graines.
Des sorties nature sont organisées par la commune de Fouesnant, au départ de Beg-Meil, pour venir découvrir ce trésor.
Nous croisons un groupe qui vient de débarquer à Saint-Nicolas. Lulu, la guide-nature de la commune, transmet son savoir sur le sujet.
Ils sont accompagnés d'une équipe TV de TF1. Le reportage sera diffusé dans le 13h de TF1 le 16 avril. (voir vidéo ci-dessous)
Le narcisse des Glénan est une espèce protégée, notamment des piétinements et de la cueillette sauvage.
Dans les années 1970, elle a failli disparaître. Il n'en restait que quelques milliers de pieds dans les années 80, les derniers au monde. Grâce à l'implication d'une poignée de naturalistes passionnés, une réserve naturelle nationale a été créée sur l'île Saint-Nicolas. Grâce à la mise en place de techniques innovantes et à un suivi attentif, cette plante particulièrement fragile et délicate sublime de nouveau l'archipel.
En 2016, lors du dernier comptage, qui a lieu tous les cinq ans, 255.000 pieds avaient été répertoriés dans la réserve de Saint-Nicolas, on l'évalue aujourd'hui à 300.000.
La période se prête au comptage. Jusqu’à présent, tous les cinq ans, il fallait faire appel à la bonne volonté de bénévoles qui durant plusieurs jours réalisaient un comptage unitaire, pied par pied.
Cette année, des zones témoins ont été délimitées et c’est par photos aériennes, réalisées par cerf-volant, croisées avec des logiciels de comptage.
Cela permet de ne pas piétiner les fleurs, de gagner du temps et d’avoir une méthode réplicable. Ce qui est long, c’est l’analyse des images.
Nous profitons des superbes paysages que nous offre cet archipel paradisiaque.
Nous cheminons vers le port de Saint-Nicolas...
...et faisons une pause à la Boucane, un bar-restaurant qui occupe l'ancien abri du canot de sauvetage de l'île.
Nous apprécions le lieu, le moment et le bonheur d'être là.
Le temps passe vite. Nous devons rentrer sur le continent.
Jean propose de faire un détour par l'île de Guiriden, caractérisée par son banc de sable.
Nous embarquons vers 15h50.
Après quelques petits surfs dans les vagues qui se forment sur le tombolo, nous prenons la direction de l'île de Guiriden.
Le trajet de Saint-Nicolas à Beg-Meil, en passant par Guiriden et Les Moutons, se fera sur 12,47 milles.
La marée a recouvert un grande partie de Guiriden.
Cette île, Guirinzab, l'île aux Sables, se compose de deux parties rocheuses reliées par un banc de sable que la mer ronge sans cesse et qui est appelé à disparaître.
Françoise, attirée par la pureté de l'eau cristalline, passe quelques rolls.
Les goélands y trouvent refuge.
Nous entamons notre parcours retour en direction de l'île aux Moutons.
Pause près de la cardinale Est "Leuriou"
Après avoir passé la balise des Grands Pourceaux, nous arrivons bientôt en vue des roches de Pen a Guernen, lieu de villégiature des cormorans.
Nous voici arrivé sur l'île des Moutons, nous accostons au pied du phare.
Par rapport à ce matin, le paysage a changé, c'est la magie de l'archipel...et de la marée !
Après une pause technique pour certains, et un ravitaillement, nous reprenons la mer pour la dernière étape, vers Beg-Meil.
La navigation est agréable, le vent et la houle nous poussent, nous permettant de profiter de petits surfs.
Le soleil couchant éclaire la côte, la visibilité est excellente, nous distinguons l'antenne du sémaphore de Beg-Meil.
Nous accostons vers 20h00 à la cale de Beg-Meil.
Nous avons vécu une superbe journée, avec une météo idéale.
L'archipel nous a livré une fois de plus toute sa magie, et nous l'avons vécue en privilégiés.
Les nuages qui arrivent annoncent le vent prévu pour dimanche.
Le groupe a bien fonctionné, dans la bonne humeur et la convivialité.
Merci à tous pour ces bons moments partagés.
Au total, nous avons navigué sur une distance de 24 milles.
Vive le kayak !