Beg-Meil - Concarneau : une porte sur Rames Guyane
Beg-Meil - Concarneau : les aventuriers de Rames Guyane et la Ville Close
Samedi 17 décembre 2016:
Grand soleil, mer calme, basse mer à 13h07, coef 90, un temps idéal pour faire du kayak !
Avec Jean, nous partons de la cale de Beg-Meil, cap au nord jusqu'à Bot-Conan.
Les grandes marées de jours derniers ont ramené du goémon sur la cale.
Nous longeons la "riviera bretonne", en contemplant ses magnifiques demeures, qui en cette saison, sont souvent vides.
La Roche percée et sa plage :
Bot Conan :
Le château du même nom fut construit en 1899 par l'architecte Paul Lagrave.
Le domaine a appartenu au docteur Félix Guyon, fondateur de l'urologie française, médecin du tsar de Russie.
Il passe ensuite aux mains de la famille Polaillon et est occupé par les Allemands pendant la seconde guerre mondiale.
Ce château et son kiosque, situé en bord de mer, sont visibles depuis le sentier piétonnier littoral (GR34).
Un Huitrier pie :
Cet oiseau est un limicole trapu à poitrine bombée qui se caractérise par son long bec rouge orange, par ses pattes très roses.
Sa tête et son dos sont noirs et son ventre est blanc.
Il cherche sa nourriture dans la vase, mais il est capable également de détacher des rochers les mollusques et les crustacés.
Son bec à la pointe un peu relevée et adaptée lui permet d'ouvrir les bivalves en l'insérant entre les deux parties de la coquille.
Le kiosque qui servait de "pavillon de plage" aux châtelains de Bot Conan :
Nous poursuivons notre navigation côtière...
...quand nous apercevons à l'Est une étrange embarcation de couleur orange.
Nous changeons de cap pour la rejoindre.
Nous faisons la connaissance de Xavier Fabre, qui s'entraîne pour son projet : la traversée de l'Atlantique à la rame (4700 km), sans escale et en solitaire, du Sénégal à la Guyane.
La course Rames Guyane partira en novembre 2017.
Les skippers partent en autonomie pour 40 à 60 jours.
Xavier a le soutien de l'association Un Océan de maux, pour que change le regard sur la maladie d'Alzheimer.
"Comme le solitaire au milieu de l'Atlantique, les personnes atteintes vivent dans l'isolement, souffrent physiquement et psychologiquement, tout en ayant des difficultés à communiquer »
Un peu plus loin, nous croisons Jérôme Bahuon, qui a le même projet que Xavier, et qui s'entraîne avec lui.
Son bateau, baptisé Tiwena, est un aviron monotype de 8 mètres de long et 1,60m de large.
Il est insubmersible et auto-redressable, et pèse 450 kg.
Jérôme est à la recherche de sponsors pour son projet, dont le budget est évalué à 75000 euros.
Le site internet de Jérôme Bahuon
Le site de la course Rames Guyane
Nous pagayons ensemble quelques minutes, puis nous quittons Jérôme en lui souhaitant un bon entraînement.
Nos kayaks sont plus rapides, car plus légers.
Nous mettons le cap sur Concarneau.
Sur le plateau rocheux du Pladen, nous sommes accueillis par des cormorans.
Nous passons devant la chapelle Notre Dame de Bon Secours, qui date du XVème siècle
Près de la chapelle, nous apercevons le phare de la Croix, construit au XIX ème siècle, pour sécuriser l'entrée de nuit dans le port de la Croix.
Nous naviguons ensuite devant le Laboratoire de biologie marine, fondé en 1859 par Victor Coste, professeur au Collège de France.
C'est la plus ancienne station marine du monde toujours exploitée.
Il inclut le Marinarium dont la devise est : connaître et comprendre la mer, pour mieux la respecter.
Après avoir longé le port de plaisance de Concarneau, nous arrivons devant la ville close.
Une première enceinte fut élevée au XIIIe ou au XIVe siècle, mais les fortifications actuelles datent du XVe siècle et du XVIIe siècle (elles furent alors considérablement remaniées par Vauban).
Les remparts, dans leur forme contemporaine, ceinturent la ville close sur une longueur totale d’environs 980 mètres.
Ils sont constitués de granite local ont une épaisseur moyenne comprise entre 2.5 et 3 mètres. Leurs mâchicoulis datent du XVe siècle.
Les remparts sont percés par neuf tours.
La première qui nous apparait est la tour du Fer à Cheval
Nous partons sur bâbord pour contourner les remparts dans le sens de rotation horaire.
La tour du Maure date du XVe siècle, elle est percée de trois archères canonnières.
La tour de la Fortune est une des tours les plus anciennes de la Ville close.
Percée de trois archères canonnières, elle est aussi appelé tour du Masson.
La tour du Gouverneur fut sans doute ordonnée par le duc François II.
Elle accueille le logis des capitaines puis du gouverneur de la cité.
Nous passons sous le 1er pont-levis, sous l'oeil ébahi des passants envieux qui nous interpellent.
Nous sommes maintenant au pied du beffroi, achevé en août 1906, et qui est aujourd'hui le symbole de la ville de Concarneau.
La girouette représente un bateau de pêche.
Juste en dessous du clocher, le cadran solaire accroché aux murailles fut installé au milieu du XIXe siècle.
Il porte la devise latine « Tempus Fugit Velut Umbra » et sa traduction « Le Temps Passe Comme Une Ombre ».
En levant la tête, nous pouvons admirer le blason de la ville.
Le 2ème pont-levis, le manque d'eau ne nous permet pas de passer dessous :
Nous contournons ensuite la tour du Major.
Elle est principalement composée d’une salle basse servant de dépôt de munition notamment pour les barils de poudre et protégé par un couloir de guet.
À l’étage se trouve le logis à feu du major.
Avant d'arriver à la tour Neuve, voici deux bateaux symboliques :
le Marche-Avec et l'Hémérica.
Le "Marche avec" est la réplique d'un cotre sardinier de 1924.
Ce bateau fut construit dans le cadre du concours « Bateaux du patrimoine des côtes de France » organisé par le magazine Chasse-Marée à l'occasion des fêtes maritimes de Brest en 1992.
Le Musée de la Pêche présente une riche collection de bateaux, d’objets du quotidien et de maquettes.
Fleuron de la collection, l’Hémérica, chalutier latéral, est amarré au quai du musée.
La visite de ce bateau est une immersion dans le quotidien des marins, depuis les espaces de vie, jusqu’à la passerelle et la cale à poissons.
L'imposante tour Neuve :
Aussi appelée tour du Moulin à Poudre, elle est édifiée pour protéger une section des remparts plus vulnérable à marée basse.
Au loin nous apercevons la tour aux Vins
De nombreux bateaux multicolores sont au mouillage.
Nous arrivons dans le port de pêche.
Des cormorans ont trouvé ici des reposoirs paisibles.
Le port de Concarneau fait partie des 10 premiers ports de pêche fraîche français même si la présence de la pêche hauturière s'est fortement réduite ces dernières années.
Au 9ème rang des ports de pêche français par le tonnage et la valeur des captures débarquées, il est le 1er port thonier européen pour la pêche au thon tropical, la flottille représente 154 navires et 887 marins.
Concarneau est aussi un port de construction et de réparation navale.
Après avoir échangé quelques mots avec André, un ami de mon voisin, qui était sur son Pogo (voilier rapide pour le large, en équipage réduit, construit à Combrit), nous contournons la tour du Passage.
Une porte s'ouvre sur les remparts, c'est la porte des Larrons (XVe).
Située à proximité du carré des Larrons, cette porte tient son nom des voleurs que l’on conduisait par barge de l’autre côté de la rive, au Passage, pour y être pendus.
Murée durant plusieurs siècles, elle fut rouverte en 1991.
La porte du Passage (XIXe) :
la muraille est percée à la fin du XVIIIe pour faciliter l’accès vers le Passage.
La porte elle-même date de l’époque de Louis-Philippe.
Nous croisons le bac du Passage :
C'est un petit bateau qui vous fait traverser l’entrée du port, du Passage Lanriec (place Duquesne) à la ville close.
En sortant du port, nous apercevons la statue de Duquesne.
En hommage à l'officier de marine (1610-1688), ancien propriétaire du château du Moros qu'ils acquièrent vers 1865, le comte et la comtesse de Chauveau commandent cette statue à un sculpteur de Lannion (Côtes-d'Armor).
Tout d'abord à Keriolet, la statue est ensuite déplacée à l'entrée du Moros, après la mort de la comtesse en 1893, puis installée face au large, en bordure du chenal.
Les combats et victoires de Duquesne étaient gravés sur le socle.
Nous quittons Concarneau, pour une traversée vers Beg-Meil.
Le soleil descend sur l'horizon, il n'y a pas de vent, la mer est calme, nous naviguons sur un miroir...le moment est absolument magique !
En arrivant sur Beg-Meil, nous croisons un voilier au mouillage...démâté !
Son propriétaire a dû l'abandonner depuis longtemps...
Le soleil s'est couché, et nous accostons à la cale de Beg-Meil.
C'est ainsi que se termine cette superbe randonnée d'automne.
Nous connaissions le site par coeur, c'est notre "jardin" !
Cependant les rencontres du jour, la lumière si particulière, l'atmosphère, la beauté du paysage...en font une randonnée inoubliable !
Vive le kayak !