Méditerranée 2016 : île d'Aix, Fort Boyard, île d'Oléron
Méditerranée 2016 : de l'île d'Aix à Oléron, puis cap au sud
Samedi 7 mai :
Nous avons installé notre bivouac sur l'île d'Aix, dans l'anse de la Croix (voir article précédent). La nuit fut tranquille, à peine animée par quelques faisans repérés par Yvette, qui a dormi "à la belle étoile".
Le réveil se fait en douceur, nous apprécions ces moments privilégiés.
La marée étant basse (BM à 11h51, coef 112), nous décidons de faire un tour de l'île à pied.
L'île fait 3km de long et 700m de large.
Nous commençons par la porte de l'anse de la Croix.
et le sémaphore...
Nous continuons sur la côte ouest, en remontant vers le nord de l'île.
Aix est un village fortifié, nous en voyons les traces.
Nous arrivons à l'ancienne batterie de Jamblet.
Simple batterie de 2 canons en 1756, la batterie de Jamblet fut détruite par les Anglais en 1757 avec les autres fortifications de l’île. Sous le Consulat et l’Empire (1799-1815), l’ensemble de la défense de la rade d’Aix est repensé. Les batteries et les forts sont créés (fort Liédot, projet du fort Boyard) ou entièrement reconstruits (fort de la Rade et batterie Jamblet).
Dans les années 1870 , les enjeux militaires et commerciaux liés à la colonisation et les progrès fulgurants de l’artillerie rendent les anciennes fortifications obsolètes, et conduisent l’Armée à refondre toute la défense de la Rade.
C’est l’âge d’or des batteries qui sont installées dans les vieux forts et sur le long de la côte regardant l’océan, comme celle de Jamblet.
Cette batterie, encore en fonction en 1926, a été abandonnée après la seconde guerre mondiale.
De l’autre côté de la route, le cimetière se cache derrière un petit muret.
Ce lieu est tout à fait particulier, hors du temps.
Nous y trouvons une réplique du tombeau de Napoléon, des gisants, des croix de bois, 2 tombes de tirailleurs sénégalais...autant de vestiges de l'histoire de l'île.
Nous continuons notre tour de l'île, d'ouest en est.
L'atmosphère est paisible, sereine, champêtre...
Après avoir passé devant une jolie maisonnette baptisée "L'Aix - Home - Ile", la première route à droite nous mène devant le fort Liédot.
Il fut construit entre 1810 et 1834 par Napoléon Ier sur le point culminant de l’île.
L’ouvrage pouvait abriter une garnison forte de 600 hommes.
Lieu de détention pour des prisonniers militaires et politiques, dont Ahmed Ben Bella, premier président de la république d’Algérie, il est aujourd’hui la propriété du Conservatoire du Littoral.
Par un sentier piétonnier au nord-est de l'île, nous accédons à une petite crique, dénommée la plage Baby.
Annick y trouve un arbre à sa mesure, idéal pour contempler les environs.
Après la pointe de Coudepont, la pointe la plus à l'est de l'île, nous sommes exposé au vent de sud-est et nous admirons les grandes étendues découvertes par la mer, propices à l'exploitation des parcs à huitres.
L’ostréiculture est une des activités essentielles de l’île.
Au loin, le fort Enet, dans la direction de Fouras.
Sur le chemin le long de la plage, nous longeons des petites maisons colorées, aux toits de tuiles.
Les bateaux ont déversé sur l'île leur flot de touristes, lesquels louent des vélos pour circuler.
Entre vélos et piétons, le chemin est parfois bien encombré, on imagine facilement ce que doivent être les embouteillages de l'été !
Un ostréiculteur propose une dégustation...
Nous revenons vers le village fortifié en franchissant la porte de l'Eglise.
Aix constitue la plus petite commune du département de la Charente-Maritime avec ses 236 habitants à l’année.
Elle fait partie de ces îles où les véhicules motorisés ne circulent pas, afin de préserver le caractère naturel et authentique du territoire.
La circulation automobile y est donc strictement limitée aux services communaux, à la collecte des déchets, pompiers, médecin.
Le village est organisé selon un plan en éventail de Vauban.
Place d’Austerlitz., rue Napoléon, la rue Marengo, la rue Gourgaud… on devine le lien avec l'Histoire.
Napoléon y a son musée.
Au cours d'une inspection dans l'île d'Aix le 5 avril 1808, Napoléon ordonne la construction d'une maison pour le commandant de la place.
Après Waterloo, espérant gagner les Etats-Unis, l'Empereur y séjourne du 12 au 15 juillet 1815, avant de s'embarquer avec ses compagnons, dont le général Gourgaud, sur le Bellerophon, puis sur le Northumberland qui le conduisit à Sainte-Hélène.
Classée en 1925 au titre des Monuments Historiques, la Maison de l'Empereur est achetée par le baron Gourgaud, arrière-petit fils du général, qui la transforme en musée en 1928.
Légué à l'Etat en 1933, le musée Napoléonien est rattaché aux Musées Nationaux depuis 1959, à la mort de la baronne Gourgaud.
Des petites maisons de poupées blanches, roses, bleues, des volets multicolores et leurs roses trémières assorties ! Une vraie carte postale !
Nous prenons une bière ou un café à la terrasse de l'Hôtel Napoléon, puis nous revenons vers l'anse de la Croix.
Nous admirons les belles demeures et laissons à notre gauche le fort de la Rade.
A la pointe sud de l’île dite de Sainte Catherine, ce fort a été construit en 1703.
Il contrôlait l’accès à la rade d’Aix, lieu de mouillage de l’escadre de Rochefort.
Aujourd’hui, le site abrite une résidence hôtelière, un camping et une école de voile.
Nous pique-niquons sur la plage.
Le repas est agrémenté de quelques huitres, récoltées par Gene et Yvette.
Le vin blanc, de marque "L'Aix - Ile" est bu - dégusté - dans les coquilles d'huitres.
Cet "exil" nous va très bien...un vrai bonheur !
Une petite sieste, la mer est montée, vers 15h00, nous repartons vers Fort Boyard.
La traversée s'effectue avec un peu plus de vent que la veille, et nous redécouvrons Fort Boyard, sous le soleil.
Des éléments que l'on ne voit jamais à la télé : les pompes à chaleur et paraboles installées dans les fenêtres du fort.
Nous quittons le fort pour rejoindre l'île d'Oléron.
Sur la plage des Saumonards, nous sommes accueillis par Robert et Mado, accompagnés de Isabelle et Philippe, leurs amis charentais.
Robert met en boîte l'arrivée des 5 kayakistes.
Dans notre plan initial, nous avions prévu de dormir sur Oléron et de partir dimanche matin pour Collioure.
Malheureusement, la présence de nombreux moustiques nous pousse à prendre la route dès à présent.
Gene ne veut pas quitter cette terre sans acheter une bourriche d'huitres. Ce que nous faisons, in-extremis, vers 20h20.
Nous prenons la route, et nous bivouaquons sur une aire d'autoroute.
Ainsi se termine cette deuxième journée.
Nous avons découvert deux sites superbes (Boyard et Aix), et vécus de vrais bons moments de bonheur...
On en redemande...
A suivre...en Méditerranée...