Les Glénan : le narcisse 2016 en avant-première

Les Glénan : le narcisse 2016 en avant-première

Avril 2016 :

Au mois d'avril, c'est un petit événement dans le pays fouesnantais : l'éclosion du narcisse des Glénan.
Au fil des ans, c'est la sortie maritime incontournable d'avril en Bretagne : aller admirer les narcisses de l'archipel des Glénan.
Chaque jeudi du mois, l'office de tourisme de Fouesnant-les-Glénan invite à prendre le bateau depuis le petit port de Beg-Meil pour une heure de mini-croisière vers l'île Saint-Nicolas, un des six îlots composant les Glénan où s'épanouit, et nulle part ailleurs, Narcissus triandrus capax.

Avec Annick, Jean et Pierre, nous avons décidé d'être parmi les premiers à profiter de ces paysages uniques, la traversée se fera en kayak.
Nous partons vers 10h30 de Mousterlin, à l'est de la pointe.

La mer est calme, le ciel moins ensoleillé que prévu.
La première partie de la traversée, 4,9 milles vers l'île des Moutons, se fait sans problème, en 1h05.
Soleil et nuages créent une atmosphère calme et sereine qui peut inspirer les peintres...quel bonheur d'être sur l'eau.

Sur une bouée de mouillage devant l'île aux Moutons, un groupe de sternes nous accueille, nous sommes les seuls visiteurs sur l'île.

L'arrivée en kayak sur ce caillou où se dresse un phare désert est toujours aussi magique !

La marée est basse, le paysage a par endroit un aspect lunaire.
Le passage entre l'île aux Moutons et Enez ar Razed peut se faire à pieds.
Les seules empreintes sur le sable sont celles des pattes des oiseaux.
Nous faisons une pause.

Les rochers du secteur étaient surnommés "cimetière des thoniers"
En 1879 fut construit une tour carrée de 18 mètres flanquée d'une maison abritant les gardiens.
Elle fut occupée dès 1905 par la famille Quéméré et ses 4 enfants.
Souffrant de livraisons irrégulières du ravitailleur "La Marie-Jeanne", ils finissent par acquérir 3 vaches, des moutons, des poules, des oies et des canards.
Un jardin protégé de murs est aménagé pour produire des légumes et des fruits.
Deux canots, le "Moelez", puis le "Goéland", servent à capturer poissons et crustacés.
D'autres familles prendront le relais.
Le phare sera automatisé en 1983.

Devant le phare, nous apercevons les autres îlots de l'archipel.

Jean immortalise ces moments rares...

Une roche isolée pointe vers le ciel.
Elle a longtemps été prise pour un menhir et est désignée comme telle sur les cartes, mais est d'origine purement naturelle.

La jacynthe des bois commence à fleurir, dans quelques jours, cet espace sera un immense tapis violet...

L'armée française avait installé sur l'île une batterie de mitrailleuses en 1939.
Les allemands ne s'en sont pas servis, mais courant 1942, ils ont ramenés depuis Bénodet deux autres canons, qui existent encore aujourd'hui.

Sur la cale, nous observons des tournepierres.
Cet oiseau est un grand migrateur. Celle-ci peut le porter jusqu'en Afrique Tropicale.
Au cours de ses activités, le tournepierre marche, court, soulève et retourne des pierres et des morceaux d'algues pour atteindre des aliments, ce qui lui valu son nom.

Sous les belles couleurs de printemps, nous quittons l'île aux Moutons.
Le petit chenal entre l'île et Enez ar Razed s'est rempli d'eau et nous permet de passer en kayak.

Au loin, les autres îles de l'archipel...

Nous partons un peu avant midi, pour arriver une heure après sur la plage côté est de l'île Saint Nicolas.
Vitesse moyenne : 3,47 noeuds
Vitesse maxi : 6,34 noeuds
Distance : 4 milles

Face à nous, Fort Cigogne...

Les nuages se dissipent peu à peu pour laisser place au soleil...

Nous pique-niquons sous le soleil...

La langue de sable séparant les îles de Saint-Nicolas et de Bananec commence à se couvrir avec la marée montante.

Après le repas, nous faisons un tour de l'île, à la découverte de la nouvelle floraison de narcisses.
Les premières navettes vers l'archipel démarrent aujourd'hui. La première n'est pas encore arrivée, nous sommes toujours des privilégiés !
Le narcisse ne fleurit qu'une fois dans l'année, de début avril à début mai.
Il floconne avec flegme dans un pré ras d'1,5 hectare, où une flopée de 150 000 pieds flirte avec l'inattendue jacinthe des bois.

Quel plaisir d'être seuls...et d'admirer...

Bananec redevient une île pour quelques heures....

Sur Saint-Nicolas, des panneaux informent les passants sur la réserve naturelle protégée.

D'ici quelques heures, la Boucane s'animera à nouveau...

A l'est, l'île de Penfret...

Au nord-ouest, le vieux phare du Huic...

De nombreux lézards s'activent au soleil...

Il est 15h00, nous ré-embarquons, les premières navettes arrivent dans la "chambre".
L'invasion va commencer.
Au moment où nous mettons à l'eau, un flot de touristes arrive sur la plage...

Il nous faut quitter ce petit paradis...

Nous partons pour un parcours de 10,3 milles, en passant par l'île aux Moutons.
Le vent, de nord ouest a forçi, force 4 bien établi.

Nous remontons vers le phare du Huic, afin de ne pas trop être dévié par le vent et les vagues.

Nous mettons cap au nord-ouest, le vent forçit et la mer se creuse.

Nous faisons une pause sur l'île aux Moutons.
La marée haute nous offre un paysage bien différent de celui rencontré ce matin.
C'est la magie de notre région, le paysage est un spectacle permanent, qui se transforme en fonction de la météo, des marées, des vents, du moment dans la journée.
Nous accostons au pied du phare.

Un phoque joue dans les rochers...

Un groupe de tournepierres s'est réfugié sur un amas d'algues.

Après avoir repris des forces, nous reprenons la mer en direction de Mousterlin.
Le vent de force 4 faiblira sur le dernier tiers du parcours.
Les passagers sur les vedettes, qui rentrent sur le continent, sont sans doute surpris de nous croiser dans cette zone.
Nous arrivons à Mousterlin à 20h00.
Un fois de plus, l'archipel ne nous a pas déçu.
Nous avons vécu une superbe journée, dans des paysages toujours aussi fabuleux et enchanteurs...
Vivement la prochaine rando...

Quelques jours après cette rando, TF1 a diffusé un reportage sur les Glénan.
Ci-dessous le lien pour le visualiser.