Asturies 2015 : au coeur des Pics d'Europe, les Gorges du Rio Cares
Au coeur des Pics d'Europe, randonnée dans la vallée du Rio Cares :
Jeudi 1er octobre 2015 :
Cinquième jour de notre séjour dans les Asturies.
Aujourd'hui, nous laissons les kayaks au repos.
Nous levons le camp près de la plage de la Vega, et, vers 9h30, nous partons pour Poncebos.
Au programme : une randonnée de 24 km au coeur des Pics d'Europe, dans les gorges du Rio Cares.
Les pics d'Europe (en espagnol : Picos de Europa, souvent appelés Los Picos), massif le plus élevé de la cordillère Cantabrique, sont situés entre les provinces des Asturies, Leon et la Cantabrie, à une trentaine de kilomètres de la mer.
Ils culminent au Torre de Cerredo, à 2 648 m.
Les dimensions approximatives du massif sont de 40 km de longueur (est - ouest) par 20 km de large (nord - sud) et une superficie de 502 km2.
Nous laissons nos véhicules près d'un funiculaire, à proximité du chemin de Poncebos.
Mado et Corinne prennent le funiculaire, le reste du groupe s'engage sur un sentier de 12 km, taillé dans la roche, pour rejoindre le village de Cain.
Ce sentier a été creusé dans la roche pour l’entretien du canal des gorges du Rio Cares.
Au début du XX ème siècle, entre 1915 et 1921, pour produire de l’électricité, ce canal qui déviait l’eau du Rio Cares a été construit du village de Cain (Provincia de Leon ) jusqu'à Poncebos ( Provincia de Asturias ) où se trouvent les turbines d’une petite centrale.
Il passe sous 71 tunnels creusés et bâtis par plus de 500 ouvriers; une cinquantaine y ont laissé leur vie.
L'ouvrage initial a dû être revu, et entre 1945 et 1950, la Société d'électrification, la « Societad Electro de Viesgo » a fait piquer et dynamiter la roche, élever des murs de pierres pour le mettre à niveau... Les ouvriers travaillaient attachés à des cordes et les ponts étaient initialement en bois.
L'usage de ce sentier était au départ pastoral, et nous découvrons parfois des abris en pierre.
Chacun marche à son rythme, et le groupe s'étire peu à peu.
Certains recherchent la performance sportive, quand d'autres admirent et contemplent ce paysage minéral.
Chaque année, près de 300 000 personnes emprunte la route du Cares.
Ces gorges naturelles, remplies de défilés et de ravins, constituent un paysage éblouissant,
Etonnant, cet arbre qui pousse sur ce rocher !
Le sentier n'est parfois pas très large, entre la paroi rocheuse et le ravin.
Nous découvrons quelques arches naturelles...magnifiques !
Au détour d'un virage, nous rencontrons quelques chèvres, très à l'aise dans cet environnement.
Nous entrons dans la partie la plus impressionnante de ces gorges, avec des précipices de plus de 100 mètres par endroits.
Nous trouvons un endroit où nous pouvons pique-niquer au bord du chemin, dans un cadre exceptionnel.
Nous avons de la chance avec la météo, qui nous offre un grand soleil qui nous permet de profiter pleinement de la beauté des paysages.
Par moments, il nous faut traverser de petits tunnels creusés dans la pierre et franchir des ponts suspendus au-dessus du vide; avec, de part et d’autre du sentier, les gigantesques rochers des montagnes.
Tout est ici gigantesque, titanesque : le tracé lui même à flanc de montagne, les gorges vertigineuses creusées par le rio Cares, le canal qui de bout en bout, comme un serpent, traverse les montagnes pour réapparaître et disparaître suivant la géographie et alimenter in fine une centrale hydroélectrique.
Après une série de tunnels parfois bien sombres, nous arrivons à la prise d'eau qui permet l'alimentation de la centrale.
Au-delà, la vallée s'élargit vers le village de Cain.
Nous faisons demi-tour, et profitons d'une pause au bord de la rivière.
Nous reprenons le sentier pour rentrer à Poncebos.
Connaître et sentir cette route est une expérience unique.
Le sentier, étroit, est entouré de végétation sauvage.
L’eau y est toujours présente.
La rivière s’écoule au fond de la vallée, et le murmure de l’eau nous accompagne pendant tout le chemin.
Nous nous retrouvons tous à Poncebos, sur la terrasse ensoleillée d'un bar.
Après ce parcours de 24 km, et un dénivelé positif de 950m dans ces gorges magnifiques, par endroits impressionnantes, nous apprécions les boissons fraiches....
et bien sûr, Hugues commande du cidre, qu'il servira lui-même !
Nous réalisons que nous venons de vivre un moment exceptionnel.
La description de cette beauté naturelle, écrasante est bien difficile.
On peut nommer ce paysage minéral par ses roches, sa végétation, son rio, ses occupants etc., mais le souffle que l'ensemble procure au randonneur n'est pas descriptible.
La soirée se termine dans un bar à tapas à Ribadesella.
Nous y retrouvons Fernando et Chisato (voir article précédent)
Hugues teste la machine à servir le cidre, mais rien ne vaut la méthode traditionnelle.
Dans un 2ème bar en face du port, nous commandons une bouteille de vin....qui malheureusement est bouchonné.
Le serveur nous la remplacera sans sourciller...et nous apportera des acras pour se faire pardonner...chapeau !
Nous rentrons à la plage de la Vega, pour y réinstaller notre campement, à la lueur des frontales.
Nous avons une fois de plus vécu une journée unique, qui restera longtemps dans nos mémoires.
Demain, c'est notre dernier jour dans les Asturies, nous avons avons rendez-vous avec Fernando qui va nous faire découvrir des sites extraordinaires.
A suivre...