Ile de Sein - Tévennec - Baie des Trépassés (2/2)
De l'île de Sein à la baie des Trépassés :
Dimanche 6 septembre 2015 :
Deuxième jour de notre rando sur l'île de Sein.
Après une nuit réparatrice, Jean et moi parcourons l'île et assistons au lever du soleil.
Les avions dessinent dans le ciel bleuté des lignes rosées.
Ces traces sont en réalité dues à la condensation.
Les moteurs émettent un gaz d'échappement extrêmement chaud et riche en vapeur d'eau.
Lors de sa sortie dans l'atmosphère, l'avion se situe généralement à des altitudes très élevées, de plusieurs kilomètres, où sévit un froid glacial.
La vapeur d'eau va alors subir un choc thermique et changer d'état. Elle passe de l'état gazeux à l'état liquide puis solide. Des gouttes d'eau en suspension deviennent des petits cristaux de glace donnant ainsi naissance à des traînées blanches dans le ciel bleu.
Nous cheminons dans des petits sentiers au cœur des anciennes parcelles agricoles.
Pour s’adapter à un environnement difficile, la main de l’homme a façonné les paysages et dessiné l’île en différents espaces.
Les maisons se regroupent dans des ruelles tortueuses pour déjouer le vent.
Certaines venelles ne dépassent pas 85 cm. Juste suffisant pour une barrique !
Certaines maisons ont un charme indéniable.
Les façades multicolores s'éclairent peu à peu sous les rayons du soleil levant.
Dans le reflet des vitrines se dessine le tableau coloré du jour naissant.
Nous passons devant l'Abri du marin, devenu aujourd'hui musée des Sénans.
A l'entrée du port, le phare de Men Brial fut construit en 1909 et mis en service en 1910.
Il culmine à 16m au-dessus de la mer et a une portée de 12 miles.
Nous retrouvons la Louisette au mouillage, salué par l'astre solaire...
...et "la Sénane" en coiffe, scrutant l'horizon.
L'église Saint Guénolé.
Saint Guénolé fut selon la tradition, le premier apôtre de l'île de Sein.
Une inscription en breton indique, à l'intérieur de l'église : « Édifiée grâce aux offrandes des braves gens et au travail des paroissiens. Les hommes ont tiré les pierres de la grève et les femmes les ont transportées sur leur tête jusqu'ici. »
On remarque sur sa face sud deux curieux menhirs, on les appelle les "causeurs".
Le soleil levant illumine les façades.
La Louisette est amenée à quai pour préparer le chargement du matériel, en vue de notre retour sur le continent.
Sur un panneau quai des Français Libres, des dessins en noir et blanc, traitent de façon humoristique les problématiques sur la fragilité du site : érosion, fragilité de l'estran, de la faune et de la flore, production et coût de l'eau et de l'énergie, gestion des déchets...
Valérie Strullu, qui nous accompagne ce week-end à bord de la Louisette, est l'auteure de cette exposition.
Nous poursuivons notre balade sur l'île en nous dirigeant vers le phare, empruntant des chemins bordés de murets de pierres.
Ils délimitaient autrefois les petits champs et protégeaient les cultures des vents et des embruns.
Bientôt se dresse devant nous le monument dédié aux Forces Françaises Libres.
Un Sénan y est représenté debout, sur fond de granit en forme de croix de Lorraine,
Il est orné de deux inscriptions : "Kentoc'h Mervel" (plutôt mourir) & "Le soldat qui ne se reconnaît pas vaincu a toujours raison".
A proximité se tient le "cimetière des cholériques".
La plaque érigée devant le site nous explique que la dernière épidémie de choléra toucha l'île le 4 décembre 1885.
Sur les quelques 800 habitants de l'époque, 78 furent atteints et 24 succombèrent à la maladie.
Le docteur Gouzien parvint à convaincre les îliens d'inhumer les victimes dans un lieu éloigné du centre du bourg où se situait le cimetière accolé à l'ancienne église (sur l'emplacement de l'actuelle mairie).
C'est depuis lors, à ce qu'on dit, que les Sénanes adoptèrent définitivement l'habit de deuil, portant la célèbre coiffe noire, la jibilinnen.
Nous arrivons au phare et montons les 249 marches.
De là-haut, la vue est toujours aussi belle.
Nous nous imaginons un instant en géant tenant le phare dans sa main.
Après cette belle découverte de l'île, la matinée touche à sa fin.
Il est temps de se préparer à regagner le continent.
Après un pique-nique sur le port, nous embarquons.
Pour ce trajet retour vers la baie des Trépassés, nous parcourrons 8,7 milles.
Pendant nos préparatifs, nous sympathisons avec deux dames, originaires de Briançon, fraichement débarquées du bateau, et joueuses de cor des Alpes.
C'est leur 2ème séjour sur l'île, et elles s'étaient promises de venir jouer de cet instrument dans cet endroit merveilleux.
Lors de notre mise à l'eau, elle nous font l'honneur de jouer du cor, sous les flashs des touristes de passage.
Avant de partir, nous saluons la Louisette.
Trois groupes sont constitués, animés par Marc, Samuel et Jean-François.
L'objectif initial est de remonter vers Tevennec pour finir au sud de la pointe du Raz, portés par le courant, pour ensuite naviguer jusqu'à la plage du Loch, à l'est.
Une fois au large, nous constatons que le courant est moins fort que prévu.
Après Tevennec, nous mettons cap vers la baie des Trépassés.
Nous croisons bientôt la Louisette, magnifique sous voiles.
La navigation se termine tranquillement à la baie des Trépassés.
Nous prenons un goûter, rangeons notre matériel, tous ravis d'avoir vécu un superbe week-end dans un endroit unique.
Merci à Marc, Samuel et Jean-François pour l'encadrement, à Hugues et Jacky sur la Louisette, à Denise et à Nautisme en Finistère pour l'organisation, et à tous les participants pour la bonne ambiance et la convivialité.
Notre ami Gaël a rapidement raconté cette rando dans le journal Ouest-France.
Vous trouverez ci-dessous le lien vers son article.