Baie des Trépassés - Tevennec - Ile de Sein (1/2)
De la baie des Trépassés à l'île de Sein
Samedi 5 septembre 2015 :
En cette fin d'été, Nautisme en Finistère (NEF), sous l'égide de Marc Berçon, nous propose une rando vers l'île de Sein.
Le rendez-vous est fixé à la baie des Trépassés. Le groupe est constitué de 23 kayakistes, venant des clubs de Landerneau, Brest, Ploudalmézeau, Douarnenez, Quimper et Plouhinec.
Anne, Jean, Samuel et moi représentons notre club en kayak.
Anne-Marie, Anna, Nelly et Christine, Valérie et Hugues naviguent sur la Louisette, le vieux gréement du club, récemment restauré. Jacky est le skipper.
La météo est bonne, soleil et petite brise.
L'étude des courants de marée, dans ce secteur parfois délicat à naviguer, nous amène à faire un cap au nord-ouest vers l'îlot de Tévennec, pour redescendre ensuite vers l'île de Sein, porté par le courant.
Pour relier l'île de Sein, nous parcourons une distance de 9,17 milles.
Nous partons vers 10h15. Les vagues de la baie des Trépassés ne posent pas de difficulté.
Nous nous retrouvons près de la Louisette, sur laquelle a été chargé la nourriture pour le week-end.
Trois groupes sont constitués, animés par Marc, Jean-François et Samuel.
Nous naviguons vers Tévennec. Au départ la mer est un peu houleuse.
Nous passons les zones de courants sans problème pour atteindre la maison-feu de Tévennec, réputé phare maudit.
Allumé en 1874, le phare a vu se succéder 22 gardiens.
Les légendes perdurent encore aujourd'hui.
Un naufragé serait resté bloqué sur le rocher, condamné à appeler désespérément à l'aide, avant de finalement mourir.
La légende veut que son spectre hante le site, faisant entendre ses râles. Mais un plongeur a découvert un siphon, une roche creuse rendue bruyante par la marée qui y pénètre.
Des gardiens auraient sombré dans la folie. D'autres seraient morts dans des circonstances suspectes – notamment en tombant sur des couteaux. Un bébé y serait mort né.
Bien avant le phare, Tévennec était le lieu de résidence de l'Ankou (la personnification de la mort dans les légendes bretonnes).
Le feu fut automatisé en 1910.
Nous continuons notre traversée vers l'île de Sein, en exploitant les courants au maximum.
Un peu avant 13h00, nous arrivons devant la jetée de Men Brial.
Nous longeons le quai des Paimpolais, avec ses crépis roses, jaunes ou bleutés.
Nous avons eu l'autorisation exceptionnelle d'établir notre campement sur un terrain "cimetière de bateaux", sur la route du phare.
Chacun s'installe et nous pique-niquons.
Pour l'après-midi, 2 options sont proposées : une balade dans la Chaussée de Sein, vers le phare d'Armen, ou bien la visite du phare de Sein.
Avec Jean et Anne, ainsi que Armelle, Christine, Nelly, Patrice, Jean et Anne-Marie nous optons pour la visite du phare.
Nous marchons donc vers le phare, situé au nord-ouest de l'île.
La végétation est rase, il n'y a pas d'arbres.
Seuls des murets de pierre émergent, abritant de minuscules cultures.
La marée est basse, découvrant des champs de goémon.
Des rochers sculptés par l'érosion laissent vagabonder notre imagination...
Nous longeons des plages de sable ou de galets, et traversons des tombolos naturels.
Nous arrivons bientôt sur le site du phare. Son nom breton est Goulenez.
Devant le phare trône une cardinale, baptisée "Kornog" (ouest en breton) et c'est une cardinale sud !
Le premier phare fut mis en service en 1839 et fonctionnait à l'huile de colza.
Le phare actuel a une hauteur de 51 mètres et fut construit en 1950.
Le feu a une portée de 27,5 milles nautiques (environ 51 km), 4 éclats blancs, espacés de 25 secondes.
Ce phare est toujours gardienné. Il abrite la centrale électrique où 3 groupes électrogènes fournissent l'électricité nécessaire à la vie des îliens, autant que la lumière de la lanterne !
Après avoir gravi les 249 marches, nous profitons d'un vue panoramique absolument superbe !
Nous apercevons la chapelle de Saint-Corentin.
L'oratoire de la chapelle possédait notamment une statue de Saint Corentin que les habitants tournaient en un certain sens pour indiquer la direction des vents qu'ils demandaient.
Si leur voeu n'était pas exaucé, ils recouvraient la statue de goémon et la tournaient vers le mur. Lorsque les vents demandés revenaient, ils la nettoyaient, la positionnaient face aux croyants et la couvraient d'offrandes.
Nous revenons vers notre campement, et nous croisons un hélicoptère du Samu de Brest qui participe à une simulation d'intervention devant des caméras.
Après cette balade au phare, avec Jean, nous allons initier Patrice à l'esquimautage groenlandais.
Les kayakistes partis vers Ar Men rentrent vers 19h15, ils ont parcouru les 2/3 de la distance vers le phare mythique.
La soirée se termine près du centre nautique, autour d'un barbecue, gentiment prêté par un habitant de l'île.
Merguez, saucisses, dorades et pommes de terre sont au menu.
L'ambiance est chaleureuse et conviviale.
Des spectateurs intéressés assistent à notre repas.
La soirée se termine au bar Forzh Penaos.
Nous avons tous vécu une superbe journée, et nous en avons pris "pleins les yeux"
Il nous reste encore demain pour continuer à découvrir l'île de Sein.
A suivre...