Baie de Concarneau : à la découverte des anses et moulin à marée

Baie de Concarneau : à la découverte des anses et moulin à marée.

Mercredi 18 février 2015 :

En ce beau mercredi d'hiver, la météo est idéale, grand soleil, vent faible, marée haute coefficient 104 à 16h22.
Pierre et moi décidons de redécouvrir la baie de Concarneau (Konk Kerne en breton, Baie de Cornouaille).
Afin de pouvoir naviguer cet après-midi jusqu'au moulin à marée du Minaouet, nous décidons de faire notre navigation dans le sens anti-horaire.
Notre parcours s'effectuera sur environ 21 miles.

Nous partons du port de Beg-Meil vers 10h30.
La température est fraîche : 2 degrés !
Je teste ma dérive une fois sur l'eau, elle est bloquée !
Pierre n'arrive pas à la libérer, j'accoste...pour constater qu'elle est prisonnière dans un bloc de glace !

Nous naviguons vers le Cap-Coz, en découvrant de magnifiques demeures...

...et de belles petites criques...

La plage de la Roche percée :

La plage de Bot Conan...
Le château du même nom fut construit en 1899 par l'architecte Paul Lagrave.
Le domaine a appartenu au docteur Félix Guyon, fondateur de l'urologie française, médecin du tsar de Russie.
Il passe ensuite aux mains de la famille Polaillon et est occupé par les Allemands pendant la seconde guerre mondiale.
Ce château et son kiosque, situé en bord de mer, sont visibles depuis le sentier piétonnier littoral (GR34).

Derrière cette petite plage de Bot Conan, s'est ouvert récemment un camping original, le Bot Conan Lodge, offrant des tentes confortables, style safari, version "Out of Africa"

En poursuivant notre navigation côtière, nous longeons bientôt le long cordon blanc de la plage du Cap-Coz, qui s'étale paresseusement en fond de baie.

Après avoir passé l'entrée de Port-la-Forêt et la plage de Kerleven...

...nous arrivons devant l'anse Saint-Laurent.
La marée basse nous empêche de s'y engager, mais fait le bonheur des pêcheurs à pied.
Cette anse est habitée par une faune particulièrement riche, et constitue le domaine des aigrettes garzettes, des grands cormorans, des cygnes, des martins pêcheurs...

Nous arrivons bientôt à l'entrée de l'anse Saint-Jean, plus petite que celle de Saint-Laurent, mais non moins jolie.

Après la petite plage de Lanadan...

...nous poursuivons notre parcours côtier jusqu'à la plage des Sables Blancs, à Concarneau, sur laquelle se dresse l'Hôtel (4 étoiles) des Sables Blancs, les pieds dans l'eau, et son restaurant, Le Nautile.

Nous longeons la corniche, contemplant les belles demeures face à la mer.

Nous arrivons bientôt devant le phare de la Croix, construit au XIX ème siècle, pour sécuriser l'entrée de nuit dans le port de la Croix.
A côté du phare se situe la chapelle du même nom.
La chapelle de la Croix fut construite au XVI ème siècle, mais son clocher fut restauré après l'ouragan de 1987.

Nous naviguons ensuite devant le Laboratoire de biologie marine, fondé en 1859 par Victor Coste, professeur au Collège de France.
C'est la plus ancienne station marine du monde toujours exploitée.
Il inclut le Marinarium dont la devise est : connaître et comprendre la mer, pour mieux la respecter.

Nous traversons le chenal et accédons aux rivages de Lanriec. et du Porzou.

Nous entrons dans l'anse de Kersaux.
Les bateaux, sous le soleil, y attendent patiemment de retrouver leur élément naturel.
L'endroit est calme et respire la sérénité.

A l'entrée de l'anse, une jeune Bernache cravant nous accueille.

Nous traversons l'anse du Cabellou, pour accoster sur une plage et pique-niquer à l'ombre des pins.

Les bernaches cravant sont nos compagnes d'un jour...

Nous repartons vers la pointe du Cabellou, en passant devant une petite chapelle en bord de mer.

Devant la pointe du Cabellou, nous apercevons le fort du même nom.
Sa construction remonte au XVIII ème siècle (1746), avec des matériaux extraits directement sur place, sur le principe des plans attribués à Vauban.
« ville assiégée par Vauban, ville prise, ville défendue par Vauban, ville imprenable »
Le fort permettait de se protéger des incursions anglo-hollandaises et de défendre l'entrée du port de Concarneau.
Il dispose de 6 embrasures, tournées vers l’Océan, capables de couvrir 200°.
Le fort de plein air comme celui du Cabellou avait de gros avantages pour les "artilleurs " . La fumée importante produite par les tirs était rapidement évacuée par le vent et permettait d'observer facilement la précision des tirs. Il avait aussi l'inconvénient d'exposer les hommes aux tirs ennemis.
Le fort du Cabellou est équipé d’un bâtiment au toit impressionnant recouvert de dalles en granit pour se protéger des projectiles ennemis. Deux pièces composent ce bâtiment. Un logis avec cheminée et surtout à l’arrière une poudrière correspondant au ¼ de la surface totale..
Bellou en vieux breton signifiait guerrier, belliqueux.. Le nom indiquait donc sur les cartes qu'il y avait danger à s'approcher de cette pointe du Cap Bellou.
Lors de la seconde guerre mondiale, un énorme blockhaus a été construit à l'arrière du fort.

Après la pointe du Cabellou, nous naviguons jusqu'à la pointe de Grignallou, sur laquelle se dresse un joli petit phare.

Nous laissons cette tour carrée à tribord pour remonter la ria du Moulin à mer qui nous mène jusqu'au moulin à marée du Minahouet, datant du XVème siècle.

Nous naviguons au milieu de magnifiques chaos granitiques, au coeur d'une végétation luxuriante.

La vidéo suivante vous fera revivre cette balade comme si vous y étiez.

Dans ce cadre propice, la végétation arbustive prospère harmonieusement : chênes, frênes, merisiers, poiriers sauvages, aubépines,...

Dans une petite anse rive droite, nous découvrons une vieille coque dans sa dernière demeure.

Nous revenons vers la sortie de la ria et nous engageons dans l'anse de Pouldohan.

Nous apercevons quelques vestiges de l'ancien cimetière de bateaux.
En effet, l'anse de Pouldohan fut à partir de 1950 le "dépotoir" du port de Concarneau.
Plus d'une vingtaine de bateaux de toutes tailles ont ainsi été stockés sur les deux rives de l'anse.
A cette époque, les habitants et les bricoleurs de Trégunc étaient bien contents de s'approvisionner, à moindre frais, de planches de cale et poutres en chêne, pour fabriquer leur hangar, leur abri ou leur poulailler.

Nous revenons vers la pointe du Cabellou, traversons le chenal de Concarneau, et faisons route directe vers le port de Beg-Meil, le soleil dans les yeux.

Nous sommes de retour vers 17h30.
Ainsi s'achève cette superbe balade hivernale, empreinte de calme, de beauté et de sérénité, et qui nous a fait redécouvrir la baie de Concarneau et ses anses sous un autre jour, loin de l'agitation estivale.