A la découverte des grottes marines : de Camaret à Kerloch
A la découverte des grottes marines : de Camaret à Kerloch
Samedi 21 juin 2014
Pour ce week-end du 21 juin, Jean-Yves nous propose une navigation autour de la presqu'île de Crozon.
Ce samedi, 9 kayakistes enthousiastes se retrouvent sur la plage au nord de Camaret sur Mer : Jean-Yves, Marie-Jo, Yvette, Jean-Jacques, Jean-Paul, Armelle, Guénolé, Pierre et Pascal.
[pour accéder à l'album photos, cliquez sur une photo et faites défiler vers la gauche ou la droite à l'aide des flèches]
Une fois le matériel déchargé, nous amenons 3 véhicules à la plage de Kerloch, point d'arrivée de cette première étape.
Cette navette réalisée, nous nous retrouvons à Camaret, et mettons le cap vers la pointe du Grand Gouin.
La météo s'annonce favorable : temps ensoleillé, se voilant légèrement l'après-midi, température clémente 24 degrés, vent de nord-est 2 à 3 beaufort.
Nous naviguons ensuite vers l'ouest vers la pointe du Toulinguet.
Le dessin de la côte après la pointe du Grand Gouin nous présente le hors-d'oeuvre de ce que nous allons découvrir lors de cette navigation.
Nous longeons des falaises aux strates superposées, datant de millions d'années.
C'est un véritable musée minéralogique à ciel ouvert !
De temps en temps, l'eau émeraude laisse apparaître de petites plages de galets.
Nous naviguons en "rase-cailloux", en admirant les roches de toutes les couleurs.
Parfois la côte présente quelques arches, sous lesquels nos frêles esquifs paraissent bien minuscules.
Le site est grandiose et nous porte à l'humilité.
La baie de Porzh Naye nous accueille par une plage de galets.
Un immense rocher au large nous offre une arche magnifique.
La côte nous offre quelques grottes marines aux roches multicolores, dans lesquelles seules les kayaks peuvent rentrer.
Nous naviguons dans un dédale de rochers, certains se sont détachés du continent il y a bien longtemps.
Nous apercevons une muraille.
Ce mur défensif, construit vers 1894, passe par la tour et s'appuie de part et d'autre, sur les escarpements nord et sud de la presqu'île, l'ensemble constituant un front rectiligne qui barre la pointe.
Nous explorons toutes les grottes, en exploitant la moindre faille dans la roche.
A l'intérieur de celles-ci, l'eau est tellement claire que le moindre rayon lumineux nous fait découvrir le fond.
Le fond des grottes se termine souvent par une petite plage de galets.
Nous apercevons bientôt le sémaphore du Toulinguet.
Toujours des grottes et d'immenses rochers en mer...
Parfois la côte présente le résultat d'éboulements, le site n'est pas figé, il évolue en permanence avec le temps, l'érosion, et au gré des tempêtes.
Nous poursuivons dans ce décor extraordinaire....
Nous contournons la pointe du Toulinguet pour découvrir le phare.
Celui-ci fut construit en 1848 et a une hauteur de 14m.
Il porte à 15 milles. Ses feux sont de secteurs blanc et rouge (3 occ. 12 s).
Nous continuons vers l'est en longeant la côte.
Les grottes marines nous offrent toujours des tableaux aussi colorés.
Certaines présentent plusieurs entrées.
Nous laissons derrière nous le phare du Toulinguet, pour rentrer dans l'anse de Pen Hat.
C'est ici que nous décidons de pique-niquer.
Au dessus de cette anse s'élève les ruines du manoir de Saint-Pol-Roux.
Ce poète marseillais (1861-1940), fuyant le snobisme artistique parisien, vint s’installer à Camaret. Il y fit construire son étrange manoir à huit tourelles face à la mer qu’il appela d’abord Manoir du Boultous, puis Manoir Coecilian en hommage à son fils, victime de la guerre 14-18.
Son histoire se finit mal pendant l’occupation. Un soldat allemand ivre fait irruption dans le manoir, tuant la fidèle servante et blessant Divine, sa fille.
C´est quand il revient de Brest où il était à son chevet qu’il découvre le manoir pillé et ses œuvres détruites. Il ne s´en remettra pas et mourra d’une crise d’urémie le 18 octobre 1940.
Quant au manoir, il fut bombardé par les alliés en août 1944.
(merci, Jean-Paul, de m'avoir évoqué cette histoire)
Nous poursuivons notre navigation vers le sud, en direction de la pointe de Pen Hir.
Les falaises sont toujours aussi impressionnantes.
Les parois de certaines grottes laissent apparaître de curieux symboles.
Certains font penser à des têtes de bélier.
Nos kayaks sont bien minuscules au pied de ces immenses falaises.
Au détour d'un rocher, nous croisons un couple de phoques.
Les parois en grès armoricain, exposées aux embruns, sont le lieu idéal pour les passionnés d’escalade.
Nous arrivons bientôt à la pointe de Pen Hir.
Une gigantesque croix de Lorraine y fut érigée, en souvenir de tous les marins bretons partis se battre lors de la seconde guerre mondiale.
En face, en pleine mer, se dresse un ensemble rocheux étonnant, les Tas de Pois, également surnommés le Grand Dahouet, le Petit Dahouet, le Pen-Glas (« tête verte » en breton), Chelott, Bern-Id et Ar Forch (« la fourche » en breton).
Nous contournons ces a-pics rocheux, qui peuvent atteindre 70 m de hauteur.
Nous remontons vers le nord, face à un vent forcissant de nord-est, et nous traversons l'anse de Pen-Hir vers la pointe de la Tavelle.
Nous longeons la côte jusqu'à la pointe de Portzen, puis nous faisons une pause sur une plage de galets.
Nous repartons pour la dernière étape du jour, vers la plage de Kerloch.
Pour Jean-Paul, Pierre et moi-même, l'aventure s'arrête ici car nous n'avons pas pu nous libérer pour continuer dimanche.
Pour Jean-Yves, Marie-Jo, Armelle, Yvette, Jean-Jacques et Guénolé, ce n'est que la fin d'une étape.
Ils repartent à la recherche d'un bivouac abrité, pour demain naviguer vers Morgat.
Nous avons vécu un superbe journée, avec une météo idéale dans un site grandiose.
Seul le kayak nous permet de vivre de tels moments dans ces magnifiques espaces naturels.
Vivement la prochaine rando ...!