Golfe du Morbihan - mai 2014 - jour 1
Golfe du Morbihan
Jeudi 1er mai 2014
Pour cette "journée internationale des travailleurs", Samuel nous propose une rando de 2 jours dans le Golfe du Morbihan.
Jean-Yves, Patrice, Pierre, Guénolé, Jean-Paul et Pascal sont partants pour ce projet.
Pour démarrer cette journée, nous partons de la cale de Port Blanc et naviguerons vers l'entrée du Golfe (cliquer sur la carte pour agrandir).
Pour une telle navigation, il est important de connaître les horaires des marées, nous prenons comme ports de référence Arradon et Port Navalo.
Il nous faut aussi connaître les courants, leur direction et leur intensité.
Jean-Yves, avec ses cartes du SHOM, est très bien documenté sur le sujet.
Une fois les kayaks chargés, nous embarquons donc sous un ciel bien gris.
La météo annonce une alternance de passages nuageux avec averses et de périodes ensoleillées.
Le vent est de force 3 à 4 beaufort.
Passé la Pointe de Toulindac, nous mettons le cap au sud-ouest vers l'île Berder.
Pendant la traversée un grain nous arrose abondamment.
Arrivés près de l'île Berder, la pluie cesse et le soleil fait son apparition.
Le paysage, soudain plus lumineux, nous propose une magnifique vue.
Cette île de 23 hectares dépend de la commune de Lamor-Baden.
Berder, en vieux breton "Berdic" se traduit par "frères et sœurs d'une même famille".
Après être passés devant la chapelle Sainte-Anne, nous longeons des bateaux échoués, avant d'arriver à la "Pêcherie".
Ce bâtiment fut construit par le comte Dillon au XIXème siècle, dans le but d'abriter le matériel ostréicole.
Un barrage, visible uniquement à marée basse, fut érigé pour empêcher la fuite du poisson, constituant ainsi une réserve, d'où le nom de "Pêcherie".
Véritable île à marée haute et presqu'île à marée basse, Berder est reliée par un gois (passage) de 80 mètres à Larmor-Baden.
Nous mettons pied à terre pour effectuer un petit portage qui nous permet de franchir le gois..
Nous longeons la côte ouest de Berder, et nous traversons le courant de la Jument, vers l'île du même nom.
Pierre, pour qui c'est la première expérience de navigation dans les courants, est impressionné par la vitesse du "tapis roulant".
C'est vrai que le kayakiste qui voit de gros voiliers ou des vedettes passagers partir "en crabe" dans le courant peut se demander comment il se comportera au même endroit, avec la seule aide de ses muscles.
Heureusement, la technique du bac, bien maîtrisée, apporte la solution.
Nous faisons une pause sur la côte ouest de l'île de la Jument.
Pierre nous raconte ses exploits.
Nous repartons vers Er Lannic (Petite Lande en breton).
Il est interdit d'y accoster car c'est une réserve ornithologique. C'est un site de nidification pour les goélands bruns ou argentés.
Sur cet îlot sont disposés deux "cromlechs" (cercle de pierre).
Ces deux hémicycles ont une forme en fer à cheval. Seule la partie supérieure de l'hémicycle nord est visible dans une végétation de lande, le reste étant submergé par les eaux du golfe. Au moment de la construction de ces cromlechs, l'îlot d'Er Lannic formait une colline au pied de laquelle coulait une rivière.
Nous avons ici une preuve de l'élévation du niveau de la mer, certains menhirs reposent à 1,5m sous le niveau des plus basses mers actuelles. Compte tenu des marées, cela suppose un niveau marin inférieur d’au moins 6m lors de leur implantation.
Nous mettons cap au sud-ouest vers la pointe de Penbert puis nous passons la pointe du Monténo, après avoir longé des parcs ostréicoles.
Le courant descendant est encore assez fort à la pointe de Monteno.
Les kayaks de Patrice et Pierre passent dessus le bateau de Jean-Paul.
Nous nous arrêtons pour pique-niquer sur la petite plage près de la pointe de Bilgroix, après avoir parcouru quelques centaines de mètres dans la vase en tirant nos kayaks..
Merci Samuel, pour ce plan "bain de boue", mais ce n'est pas comme cela que nous imaginions la thalasso morbihanaise.
Le coin est superbe pour un pique-nique, mais je conseille plutôt une arrivée à marée haute !
Après s'être reposé et défini notre parcours pour l'après-midi, nous reprenons la mer vers le nord du Golfe.
Profitant de la marée montante, nous nous dirigeons vers la pointe sud de l'île Longue, puis nous passons au nord de Gavrinis et rejoignons la côte ouest de Berder.
Nous traversons ensuite le courant de la Jument vers la pointe de Kerners.
Le courant nous porte vers la pointe sud de l'île aux Moines.
En longeant l'île aux Moines, nous remontons au nord-est jusqu'à la pointe de Brouel, près de laquelle nous faisons une halte.
Pierre a quelques problèmes de direction, consécutifs à un changement de la position du siège sur son bateau.
Nous poursuivons ensuite vers la pointe du Trec'h et passons au nord de l'île Holavre.
Nous quittons Patrice qui rentre sur Port Blanc.
Nous atteignons bientôt notre destination, qui nous offre un superbe bivouac pour la nuit, après une navigation de 15,31 milles nautiques.
Nous établissons notre campement.
Jean-Paul, Jean-Yves, Pierre et Guénolé prennent la formule "tente", Samuel opte pour la formule "hamac" et Pascal pour la formule "sursac et tarp".
Samuel et Guénolé préparent une salade d'endives et un aligot saucisses.
L'aligot est une spécialité du Nord Aveyron, à base de pommes de terre et de tome.
L'aligot ne tient pas seulement au ventre, il tient en sympathie.
Nous profitons de la quiétude du soir.
L'endroit est magnifique, la palette de couleurs superbe.
Demain sera un autre jour...